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Coignet, Jules [Hrsg.]; Achard, Amédée [Hrsg.]
Bade et ses environs — Paris, 1858

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https://doi.org/10.11588/diglit.11216#0049
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LA TOUR D'YBURG.

robe à l'endroit du cœur où coule le sang d'une blessure. Quelquefois, pendant la tempête, on l'entend
chanter. Sa voix est plus forte que la bise et fait pleurer. Malheur à ceux que ses cheveux dénoués
effleurent dans la nuit.

A quel crime, à quel événement se rattache cette tradition? Nul ne le sait. Mais tout le monde, dans
le pays de Bade, vous parlera de la dame d'Yburg.

Comme les Rochers, la tour d'Yburg est un lieu de pèlerinage pour quiconque veut admirer les
effets du clair de lune ou les paysages de la forêt Noire : aucune expression n'en peut rendre la magique
poésie.

Mais si quelque touriste amoureux de légendes demande à passer la nuit dans la sombre tour pour
voir face à face la dame d'Yburg, les gardes et les vieux bûcherons, épouvantés, feront le signe de la
croix. Quiconque l'a vue ne voit plus rien !

LE FREMERSBERG

ET LE

RENDEZ-VOUS DE CHASSE.

Vous avez quelque temps suivi l'allée de Lichtenthal et pris la route d'Yburg auprès de cette grande
maison verte assise à l'endroit même où l'avenue s'incline vers la gauche, au pied d'une colline.

La route monte et passe non loin du Chalet des chèvres, dont le blanc troupeau broute sous les sapins ;
faites encore quelques pas, puis retournez-vous avant que cette route ait fait un coude. Bade est à
vos pieds.

C'est, avec une légère différence, qui tient au point de vue où le spectateur est placé, le même panorama
que de la Cabane de Socrate. Seulement la vallée est plus profonde ; on la voit fuir entre la montagne
du vieux château et le mont Mercure. La ville entière se détache sur un fond vert de forêts.

Une demi-heure après vous arrivez à une maison de campagne située au flanc du coteau, en contre-
bas de la route. Le coq chante sur un auvent. Là est un vase de fleurs, ici une bêche et un râteau.
Des hangars, des étables, entourent la maison, qui tourne vers le soleil ses fenêtres et ses balcons. On
dirait une ferme et une villa. Quelques plants de vignes mûrissent sur la terre défrichée, mais la forêt
s'étend de tous côtés, et au loin se dresse la tour d'Yburg sur son cône de sapins.

Un jour, c'était dans le xve siècle, le margrave Jacob, étant à la chasse, fut reçu par de pieux
ermites qui lui prodiguèrent tous les secours de l'hospitalité. Ils étaient pauvres ; le margrave voulut
les faire riches, et le couvent de Fremersberg fut bâti. Il appartenait, au temps de sa splendeur, à
l'ordre des Franciscains.

Après les jours de grandeur et de prospérité vinrent les jours de misère et de combats. Le Fremers-
berg fut supprimé comme les autres couvents du grand-duché; mais, par faveur particulière,on permit
aux pauvres Franciscains de rester dans leur vieille demeure jusqu'à ce que la mort les eût réduits à
deux seulement. On raconte que, dès le commencement de ce siècle,ils n'étaient plus que quatre. L'âge
ne leur permettait presque plus de quitter leur dernier asile. Ils n'avaient plus de revenus, et ils ne
pouvaient pas travailler. Ils seraient morts de faim, si un àne du couvent, escorté par un chien, ne fût
parti chaque matin pour Bade d'où il revenait au Fremersberg chargé de provisions.

Le couvent n'existe plus ; l'âne, le chien, les religieux, sont morts. Une villa s'élève au lieu de la
prière et du la méditation. On y danse même quelquefois.

Voici un peu plus loin le Rendez-vous de chasse que fit construire le margrave Georges-Louis, appelé
 
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