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Coignet, Jules [Hrsg.]; Achard, Amédée [Hrsg.]
Bade et ses environs — Paris, 1858

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https://doi.org/10.11588/diglit.11216#0079
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BADE

ET SES ENVIRONS

FORBACH.

|f près que le touriste a gravi la chaîne qui sépare la vallée de l'Oosbach de la vallée de
la Murg, il traverse le bourg de Gernsbach, célèbre par sa maison rose, qui est l'hôtel
^ de ville de l'endroit.

Cette maison rose est un bijou dans le style de la Renaissance. Elle brille comme un
coquelicot dans la partie haute de la ville. En bas ce sont des chaumières avec des jardins
par-ci par-là, et des plantes grimpantes partout. Là-haut ce sont des maisons de pierre avec
les balcons et des fontaines ouvragées. Le faubourg Saint-Antoine et le faubourg Saint-
Germain de Gernsbach se touchent.

La ville traversée, on suit la rive gauche de la Murg quelque temps.

La Murg est une rivière qui fait mille sauts et s'agite en son lit comme un enfant. Ce ne sont de
tous côtés que rochers énormes contre lesquels son cours se brise, scieries toutes blanches d'écume,
barrages d'où elle s'échappe avec un bruit de cascatelles, rideaux de saules et de peupliers derrière les-
quels elle rit et babille, promontoires escarpés qu'elle contourne avec fracas. Le tableau est charmant :
la montagne au fond, et la forêt tout autour.

Ce gros rocher couvert de sapins au pied duquel on passe, est fameux dans le pays par une tradition
qui s'y rattache. Un jour, — il y a de cela si longtemps, si longtemps, qu'on ne peut assigner aucune
date précise à cette histoire, — le comte Guillaume, qui appartenait à la maison d'Eberstein, était pour-
suivi par ses ennemis: c'était à l'époque où tout le monde se battait contre tout le monde. On lui avait
pris son château, je crois, et tué beaucoup d'hommes d'armes. Il galopait donc bravement dans la forêt,
entendant de tous côtés les cris des cavaliers cpii le poursuivaient, lorsque l'élan de son cheval le porta
sur ce rocher. Devant lui c'était l'abîme, et la rivière était au fond, derrière lui un rempart de lances,
d'épées, de haches d'armes. Le comte Guillaume n'hésita pas.

Il recommanda son âme à Dieu, baisa la croix qui formait la garde de son épée, et enfonça ses
éperons dans le ventre de son cheval. Ce fut un bond terrible; mais le cheval tomba si heureusement
 
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