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Coignet, Jules [Hrsg.]; Achard, Amédée [Hrsg.]
Bade et ses environs — Paris, 1858

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https://doi.org/10.11588/diglit.11216#0082
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FORBACH.

Les écluses sont ouvertes généralement vers la fin du mois de mars, la masse des eaux étant plus
considérable au moment de la fonte des neiges.

C'est alors un spectacle fameux dans le pays et que les étrangers sont curieux d'admirer. Mais si
haute que soit l'idée qu'on s'en fasse, la réalité est plus belle encore. C'est une avalanche faite par la
main des hommes; c'est le mugissement du tonnerre uni au fracas des eaux.

SCHWELLUNG.

Les prises d'eau qui alimentent les torrents pour le flottage des bois sont connues en Allemagne sous
le nom général de Schwellung.

La plus importante de ces prises d'eau est située à la base du Hoke-Ochsenkopf. D'autres existent
encore au milieu des montagnes qui avoisinent le Wurtemberg. Toutes ont la même destination.

Dés la veille du jour désigné par le garde forestier pour l'ouverture des écluses, un grand nombre
d'étrangers se réunissent à Forbach ; on vient voir la cérémonie de Manhehn et de Carlsruhe, de Franc-
fort et de Strasbourg.

Ces petits écoliers dont Topffer a esquissé les physionomies dans son Voyage en zigzag accourent
de tous les pays voisins, conduits par leurs professeurs; les étudiants des universités de Heidelberg et
de Fribourg viennent prendre leur part de cette fête. Quelques touristes, des officiers autrichiens et
badois, des peintres aussi, ne manquent jamais de s'y trouver.

Toute cette population se met en marche le lendemain de bonne heure. On remonte une fois encore
la Murg sur la rive gauche. Le pays est pittoresque, accidenté, et plein de ces grandes ombres que
projettent les montagnes : la plus élevée s'appelle le Mannkopf. Sa hauteur est de 935 mètres.

Au premier coude de la route, si le touriste se retourne, il aperçoit devant lui la vallée de la Murg
encaissée dans son lit de rochers, et coupée au loin par le pont de bois de Forbach. La rivière fuit au
loin, et s'enfonce, pareille à une lame d'argent, sous l'ombre noire de la foret qui la presse de toutes
parts. A l'horizon, l'entassement des montagnes se voile confusément dans une vapeur violette.

Cependant il faut continuer sa route; si l'on s'arrêtait à tous les beaux points de vue, la journée ne
suffirait pas. Bientôt on gravit le Forbachestor, on contourne la Holdereck, et l'on atteint, au bout
d'une demi-heure de marche, un pont situé sur le confluent du Schwarzenbach et du Raumunzach.

Cette promenade ne laisse rien à désirer : là tout est sauvage et pittoresque. La vallée se rétrécit ; les
montagnes s'élèvent par pentes rapides chargées de hêtres et de mélèzes ; leurs pieds sont encombrés
de roches entre lesquelles l'eau se précipite avec des frémissements d'écume ; la rivière est fougueuse
et comme irritée par les obstacles qu'elle rencontre. Cependant la route que F on suit serpente et se
tord sous d'épais ombrages que versent des arbres séculaires. Pas une* cabane, si ce n'est çà et là la
hutte d'un bûcheron, d'où sort un mince fdet de fumée. Le silence n'est interrompu que par le bruit
de la rivière dont les mille cascades blanchissent au fond du ravin. Cette partie de la Schwarzwald
est sauvage, sombre et romantique comme un décor d'Opéra. L'eau, blanche et fougueuse, les
déchirures du rocher et la verdure noire des sapins, s'y mêlent dans un désordre pittoresque et
superbe.

Pour le spectateur placé sur l'arche du pont, le paysage est d'une saisissante beauté. La solitude est
pleine de bruits ; des sapins et des chênes aux troncs monstrueux se penchent sur l'abîme ; de grands
quartiers de rocs polis par le flot embarrassent le cours de la rivière, qui bondit de chute en chute
 
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