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Coignet, Jules [Hrsg.]; Achard, Amédée [Hrsg.]
Bade et ses environs — Paris, 1858

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https://doi.org/10.11588/diglit.11216#0098
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LE MUMMELSEE.

les heures brûlantes de midi, l'ombre de la montagne le couvre; une partie des hauteurs qui l'en-
vironnent est presque entièrement déboisée. On dirait qu'un vent de désolation et de mort a passé sur
ce coin de la forêt Noire. Une herbe glissante et sèche couvre les pentes roides qui, du plateau voisin,
se précipitent dans le lac. Quelques buissons rabougris, des pins chétifs et quelques chênes mal venus
en coupent seuls l'aride nudité. Çà et là d'énormes pierres percent le sol; tout en bas, une rive
humide et marécageuse suit les contours du lac. Le Wildsee semble noir à l'œil qui le regarde.

Le voyageur qui, pour la première fois, s'arrête dans cette solitude, pense malgré lui aux esprits
invisibles qui jadis étaient les gardiens du lac et de la vallée. On écoute comme si l'on pouvait sur-
prendre encore un accent de leurs voix mystérieuses. Le soupir du vent les rappelle, et, quand l'orage
gronde, on croit les voir passer à la pâle lueur des éclairs.

Parfois, le dimanche, les enfants d'un village voisin quittent leur vallon tranquille et grimpent la
montagne au bruit du tambour. Les petites fdles sont mêlées aux petits garçons, et tous, sous la
conduite du maître d'école, s'arrêtent sur les hauteurs qui couronnent le Wildsee. Le plus âgé d'entre
eux porte un drapeau aux couleurs de Bade ou de Wurtemberg ; le tambour les conduit, le drapeau
les rallie. Bientôt leurs bandes s'éparpillent, et tous les enfants, avec des cris joyeux, précipitent le long
de cet escarpement de grosses pierres qui roulent, bondissent et tombent au bord du lac en traçant
des courbes immenses. On dirait qu'une fronde les a lancées, tant leur élan est prodigieux. L'arbuste
est brisé par leur choc; elles franchissent les plis du sol, et disparaissent enfin dans l'herbe, où tout
à coup elles s'enfoncent sans bruit.

Puis la troupe s'éloigne, le tambour cesse de battre, et le lac rentre dans sa solitude profonde
et désolée.

Un chemin charmant, qui descend du plateau dans la vallée et se cache sous l'ombre des bois,
ramène le touriste à Sulzbach par un autre côté de la montagne. Les chalets reparaissent enfin; les
hameaux se montrent çà et là entourés de vergers, et après une marche d'une heure, à partir du
Wildsee, la promenade est finie.

On a traversé un parc immense fait de montagnes et de vallons, de torrents et de forêts.

Cbemiu dans la montagne,
 
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