Toutain, Jules: Recherche des antiquités dans le nord de l'Afrique: Conseils aux archéologues et aux voyageurs (Paris, 1890)

INTRODUCTION

Le nord de l'Afrique a été habité par des populations d'origines
diverses, dont les noms reviennent souvent dans les auteurs et
qu'il est nécessaire de connaître.

I. Les plus anciens occupants du sol appartiennent à la race
blanche; ce sont les Libou, Tamahou, Tahennou, Machouacha des
textes égyptiens, les Lehabim et Loubim de la Bible, les Libyens
(AiS-je;), Maures ou Mauruses (Maurusii), Numides (N6naîeç), des
écrivains grecs et romains. A l'époque romaine, on appelait Afri
les Libyens du territoire de Carthage, Numidae les indigènes de
l'ouest, Gaetuii ceux du sud. Ces termes n'ont pas une signification
ethnographique bien précise. Les descendants actuels des Libyens
sont les Berbères (Berber en arabe, pluriel Bràber), qui s'appellent
eux-mêmes Imouhag, Amazigh, Chleuh, etc., et auxquels on donne
des noms divers, dont les plus répandus sont ceux de Kabyles, de
Touareg et de Zouaoua. Ils forment encore l'élément le plus impor-
tant de la population dans l'Afrique du nord.

Les principales tribus libyennes que mentionnent les auteurs
sont, de l'est à l'ouest : les iïasamons, les Psylles et les Maces,
riverains de la Grande Syrte;les Garamantes et les Gétules, s'élen-
dant depuis la Grande Syrie jusqu'au Maroc, au sud d'une zone
maritime mal déterminée ; les Lotophages d'Homère, près de Djerha ;
les Machlyes, les Auses, les Maxyes, dans la région des chotts et sur
la côte méridionale de la Tunisie; les Massyliens, dans la province
de Constantine et la Tunisie occidentale; les M us s ésy liens, dans le
reste de l'Algérie; les Maurusicns au Maroc.

Du croisement des Gélules avec les ISigrituc ou Aethiopes du
Sahara, sont issus les Mélanogétulcs (Gélules noirs) et les Leuké-
thiopiens (Éthiopiens blancs) des auteurs.