LNTUODUCTION
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gitane (de la Moulouia à l'Océan). Celle dernière province répond
au Maroc actuel.
La Cyrénaïque, conquise par les Perses en 5u5, par les Plolémées
en 322 av. J.-C, fut léguée aux Romains en y6 av. J.-C. par Apion,
fils naturel d'un des Plolémées; elle fut organisée vingt ans après
en province romaine (74 av. J.-C.) et réunie plus lard à la Crète
(27 av. J.-C.), sous la juridiction d'un proconsul.
Comme les Romains sillonnèrent le pays de routes et établirent
une puissante garnison à Lambèsc, leurs colons purent se répandre
dans l'intérieur, où ils ont laissé de nombreuses traces de leur
prospérité. Les populations indigènes conservèrent cependant leurs
langues et leurs mœurs ; le punique parait èlre tombé en désuétude
après le v° siècle, mais le libyen a survécu dans la langue des
Berbères actuels.
V. Débarqués dans la Tripolitaine vers 43o ap. J.-C, les Van-
dales, barbares partis de la Germanie septentrionale, dominèrent
sur l'Afrique du nord de 435 à 534. Ces envahisseurs étaient peu
nombreux; on s'imaginait autrefois que les populations blondes
de l'Afrique étaient leurs descendants, mais on sait aujourd'hui
qu'elles sont entrées en Afrique à une époque bien antérieure, au
cours d'une migration venue d'Espagne, peut-être indo-européenne,
que Tissot et Broca plaçaient vers le xxc siècle av. J.-C.
VI. Les Vandales furent chassés par les Byzantins, qui occupè-
rent militairement l'Afrique de 534 à 647. Ils en furent dépossédés
à leur tour par les Arabes dans la seconde moitié du va> siècle; la
prise de Cartilage par Hassan se place en 697. Mais l'Afrique, en
cessant d'être byzantine, ne devint pas arabe; elle se retrouva ber-
bère et l'élément indigène prédomina jusqu'au xi° siècle, époque
de la grande invasion de la tribu arabe des Bkni Hilal (invasion
hilalienne)', qui assura la prépondérance à l'élément sémitique
dans la Berbérie.
VII. Au xvie siècle, la suprématie politique dans l'Afrique du
nord, à l'exclusion du Maroc, passa aux Turcs ottomans, qui la
conservent encore en Tripolitaine. Mais les Turcs n'ont guère été
que les gouverneurs militaires de la Berbérie; ils n'en ont pas
transformé la population. Celle-ci reste essentiellement composée,
comme au xi° siècle, d'un fonds berbère, probablement complexe
lui-môme, auquel se sont ajoutés des éléments phéniciens, italiens
et surtout arabes. Dans beaucoup de pays, les éléments arabes
et berbères ne se sont pas mélangés et présentent, tant au physique
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gitane (de la Moulouia à l'Océan). Celle dernière province répond
au Maroc actuel.
La Cyrénaïque, conquise par les Perses en 5u5, par les Plolémées
en 322 av. J.-C, fut léguée aux Romains en y6 av. J.-C. par Apion,
fils naturel d'un des Plolémées; elle fut organisée vingt ans après
en province romaine (74 av. J.-C.) et réunie plus lard à la Crète
(27 av. J.-C.), sous la juridiction d'un proconsul.
Comme les Romains sillonnèrent le pays de routes et établirent
une puissante garnison à Lambèsc, leurs colons purent se répandre
dans l'intérieur, où ils ont laissé de nombreuses traces de leur
prospérité. Les populations indigènes conservèrent cependant leurs
langues et leurs mœurs ; le punique parait èlre tombé en désuétude
après le v° siècle, mais le libyen a survécu dans la langue des
Berbères actuels.
V. Débarqués dans la Tripolitaine vers 43o ap. J.-C, les Van-
dales, barbares partis de la Germanie septentrionale, dominèrent
sur l'Afrique du nord de 435 à 534. Ces envahisseurs étaient peu
nombreux; on s'imaginait autrefois que les populations blondes
de l'Afrique étaient leurs descendants, mais on sait aujourd'hui
qu'elles sont entrées en Afrique à une époque bien antérieure, au
cours d'une migration venue d'Espagne, peut-être indo-européenne,
que Tissot et Broca plaçaient vers le xxc siècle av. J.-C.
VI. Les Vandales furent chassés par les Byzantins, qui occupè-
rent militairement l'Afrique de 534 à 647. Ils en furent dépossédés
à leur tour par les Arabes dans la seconde moitié du va> siècle; la
prise de Cartilage par Hassan se place en 697. Mais l'Afrique, en
cessant d'être byzantine, ne devint pas arabe; elle se retrouva ber-
bère et l'élément indigène prédomina jusqu'au xi° siècle, époque
de la grande invasion de la tribu arabe des Bkni Hilal (invasion
hilalienne)', qui assura la prépondérance à l'élément sémitique
dans la Berbérie.
VII. Au xvie siècle, la suprématie politique dans l'Afrique du
nord, à l'exclusion du Maroc, passa aux Turcs ottomans, qui la
conservent encore en Tripolitaine. Mais les Turcs n'ont guère été
que les gouverneurs militaires de la Berbérie; ils n'en ont pas
transformé la population. Celle-ci reste essentiellement composée,
comme au xi° siècle, d'un fonds berbère, probablement complexe
lui-môme, auquel se sont ajoutés des éléments phéniciens, italiens
et surtout arabes. Dans beaucoup de pays, les éléments arabes
et berbères ne se sont pas mélangés et présentent, tant au physique