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DEUXIÈME PARTIE

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Les pierres antiques portant des sculptures ou des inscriptions
ont généralement été employées, à cause de leurs dimensions, dans
les parties de la bâtisse qui réclament de grosses pierres, c'est-à-
dire comme linteaux de porte, comme montants, comme seuils.
Les bornes milliaires ou les cippes funéraires hexagonaux ont été
souvent utilisés comme colonnes dans l'édifice; on grattera légè-
rement la chaux dont ils sont couverts, surtout dans les koubbas,
pour s'assurer s'ils ne portent pas d'inscriptions. Si l'on peut, on
pénétrera dans les cours des maisons; même dans les villages,
elles sont parfois dallées, et il arrive que ces dalles sont des ins-
criptions ou des fragments ornementés. Les puits sont aussi des
endroits à visiter soigneusement; la margelle en est fréquemment
faite de pierres antiques et des sarcophages y servent d'auges pour
abreuver les bestiaux ou les bètes de somme. En un mot toute
construction arabe, même et surtout peut-être dans la campagne,
devra attirer l'attention du voyageur. On pourra aussi y rencon-
trer des fragments intéressants pour l'art oriental : c'est là qu'on
trouvera, par exemple, ces vieilles faïences arabes, qui ne se font
plus aujourd'hui, et que l'on a remplacées par la faïence italienne
à bon marché, ou des plafonds en plâtre ajourés, qui sont une
merveille de grâce et de finesse.

On ne devra pas non plus négliger de visiter les cimetières ara-
bes, aussi bien dans les villes que dans les campagnes. Dans les
grandes villes on y verra des tombes à arabesques souvent riches
et élégantes, avec des inscriptions en arabe, parfois en coufique;
dans les petites villes, dans les villages ou aux environs, on
peut y rencontrer des fragments antiques utilisés comme pierres
funéraires ; parmi les monnaies que la piété des fidèles dépose sur
la sépulture des marabouts, il n'est pas rare qu'il y ait des mon-
naies romaines, en bronze, naturellement, ou des lampes ou de
petits vases trouvés dans quelque nécropole païenne du voisinage.
La recherche des antiquités dans de pareils endroits devra être
faite avec la plus grande discrétion, les indigènes ayant pour leurs
morts, et surtout pour les personnages religieux, un culte profond;
on s'exposerait à de graves déboires, surtout dans les tribus un
peu ombrageuses, si l'on ne tenait pas compte de ces recomman-
dations.

Pli. Berger, 11. Cagxat, H. Saladin.
 
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