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Albertini, Eugène
L ' Afrique romaine — Algier, 1937

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https://doi.org/10.11588/diglit.19140#0013
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lité dangereuse, a senti le besoin de rester en Afrique pour empêcher
la rivale qu'elle venait d'abattre de se relevér avec d'autres habi-
tants et sous un autre nom. Elle a donc annexé un territoire cor-
respondant à peu près au tiers Nord-Est de la Tunisie, et qui a été
la province d'Afriea, l'Afrique au sens propre du mot. Mais, dans la
pensée des Romains de ce temps-là, la prise de possession de ce
terrain limité n'est pas l'amorce d'un empire plus vaste : l'occupa-
tion de ce terrain est nécessaire et suffisante pour la sauvegarde de
l'Italie ; les Romains installés en Afrique ne se proposent pas d'y
essaimer ; ils seulent seulement occuper eux-mêmes, de peur qu'un
autre ne s'y installe, un emplacement que la géographie désigne pour
être le siège d'une forte puissance ; ils ne se proposent rien de
plus que cette action toute négative, cet effort d'inhibition.

Pendant le dernier siècle de la République romaine, le Sénat
reste fidèle à cette politique. Il ne songe pas à la conquête de
l'Afrique, il est hostile aux annexions : s'il engage des campagnes
en Afrique, c'est à son corps défendant. Le rapprochement s'est
imposé, à tous ceux qui ont étudié cette période, entre cette atti-
tude du Sénat romain et l'opinion très répandue en France, après
1830, d'après laquelle il fallait se contenter d'empêcher la piraterie
des barbaresques, sans songer à coloniser l'Algérie.

Cependant la domination romaine va s'étendre, d'abord parce
qu'il existe à Rome un parti de plus en plus fort de novateurs, qui
veulent agrandir la cité romaine et romaniser les régions d'outre-
mer : c'est le parti qui finit par triompher et prendre le gouverne-
ment avec César et Auguste ; ensuite, parce que la force des choses
tend précaire toute domination qui s'accroche à un coin de côte, et
détermine une réaction spontanée par laquelle cette domination, si
elle ne veut pas disparaître complètement, tend à se répandre, à se
couvrir dans un rayon de plus en plus large.

En 105, après la guerre contre Jugurtha, l'accroissement du terri-
toire romain fut extrêmement limité : les Romains se contentèrent
d'installer leur autorité dans les ports de la Tripolitaine. C'est en
46, au cours des guerres civiles, après la campagne heureuse de
César en Afrique contre les Pompéiens, que se fit le pas décisif :
César ajouta aux possessions romaines tout le pays entre Thabraca
et l'embouchure de l'Ampsaga (Oued-el-Kebir) : une partie fut im-
médiatement transformée en province sous le nom d'Afriea nova ;
c'est celle que, dans le langage courant, on appela Numidia, parce
 
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