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réforme est acquise : alors que la légion d'Afrique comprenait une
assez forte proportion de Gaulois au premier siècle, et d'Orientaux
au début du second, c'est l'Afrique qui fournit vers 150 presque
toutes les recrues de la 3e légion ; et parmi les soldats qui entrent
au service, beaucoup sont nés à Lambèse ou dans les différentes gar-
nisons de Numidie, d'un père qui était légionnaire lui-même.

Il n'en est pas autrement pour les corps auxiliaires : un certain
nombre d'entre eux portent des noms qui indiquent qu'ils ont été
formés hors d'Afrique : ce sont des Pannoniens, des Asiatiques, des •
Espagnols, des Thraces, des Bretons, des Sardes, des Corses, des
Dalmates, des Gaulois, des Sicambres. Mais si, à l'origine, le corps
a bien été recruté dans la nation dont il porte le nom, ce nom n'est
plus qu'un souvenir sans portée pratique lorsque, depuis plusieurs
dizaines d'années, le corps tient garnison dans une province diffé-
rente : au milieu du second siècle, les troupes auxiliaires de l'armée
d'Afrique se recrutent presque exclusivement en Afrique, comme
la 3e légion. Une seule exception vaut d'être notée : celle des corps
d'auxiliaires Syriens, où les Syriens authentiques furent toujours en
majorité.

En somme, l'armée a fait entrer en Afrique, au Ier siècle, un
certain nombre d'hommes venus des autres provinces de l'Empire.
Mais la proportion de cet élément non-africain est allée en s'affai-
blissant jusqu'à devenir, vers 150, pratiquement nulle. Ce sont des
Africains qui ont assuré l'ordre en Afrique, pour le compte de Rome.
Et ce fait apparaît plus nettement encore si l'on note que plusieurs
corps auxiliaires, cantonnés en Afrique, portent des noms qui indi-
quent qu'ils ont été levés dans le pays — Musulames, Maures —,
si l'on songe aussi qu'outre les troupes régulières, les Romains ont
employé, en Afrique, des contingents irréguliers fournis par les
tribus et correspondant à nos goums.

Cette méthode était possible, parce que le service militaire était
un instrument efficace de romanisation. Qu'ils aient reçu le droit
de cité en entrant au service ou en le quittant, soldats de la légion
ou des corps auxiliaires avaient passé vingt ou vingt-cinq ans sous
la discipline romaine, parlant latin, se formant aux mœurs et aux
idées des Romains. Libérés, ils restaient attachés à leurs souvenirs ;
les vétérans formaient des groupes qui, parfois, étaient envoyés
officiellement en colonie dans quelque ville nouvelle, et qui, dans
d'autres cas, se massaient spontanément sur les terres que l'em-
 
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