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qui faisait l'originalité, la richesse propre de Carthage : commerce
qui consistait surtout à être les rouliers des mers, car les Carthagi-
nois, qui n'avaient pas d'art personnel, qui ne produisaient indus-
triellement que des objets médiocres destinés presque uniquement
à la consommation locale, furent surtout, selon toute vraisemblance,
des commissionnaires, des armateurs qui transportaient, soit des
matières premières, soit les objets fabriqués, d'une région non car-
thaginoise à une autre région non carthaginoise. En second lieu,
les Carthaginois avaient développé l'agriculture. Une grande ville
comme la leur consommait beaucoup de vivres ; et la nature même
de leur commerce, leur rôle d'intermédiaires, faisait qu'ils avaient
intérêt à réduire au minimum le nombre des cargaisons de vivres
nécessaires pour l'alimentation de Carthage : se procurer, autour de
Carthage même, les denrées indispensables était, pour eux, un béné-
fice évident. Au surplus, ils avaient besoin de se créer un hinterland,.
de se donner un peu d'air, s'ils ne voulaient pas rester accrochés
précairement à la côte, à la merci d'une poussée des Berbères. Ils
avaient donc, en soumettant à leur autorité la Tunisie et la Tripo-
litaine, favorisé l'agriculture ; les familles les plus en vue avaient
acquis des propriétés foncières ; il y avait eu des agronomes de
talent, dont le plus connu, Magon, resta une autorité pendant toute
l'antiquité. Le blé et l'orge, l'olivier, la vigne, cultivés en territoire
carthaginois, avaient assuré à Carthage l'essentiel de sa subsistance
indépendamment des événements extérieurs ; pour la vigne et l'oli-
vier, les agronomes carthaginois avaient imaginé des procédés de
culture nouveaux et dont on pensait grand bien. La culture des
légumes et des fruits était aussi pratiquée fort habilement, et la
banlieue de Carthage donnait des rendements très élevés. A l'exem-
ple des Carthaginois, les rois numides, dans le reste de l'Afrique du
Nord, avaient peu à peu développé l'agriculture, faisant passer les
tribus les mieux disposées de la vie nomade du pasteur à la vie
sédentaire du laboureur : sans varier les cultures autant que les
Carthaginois, ils s'étaient attachés surtout à la production du blé et
de l'orge. En outre, l'élevage des chevaux avait été, de tout temps,
une des plus prospères industries de l'Afrique du Nord : la cavalerie
numide a toujours été célèbre.

*

Voilà dans quel état Rome avait pris l'Afrique. De toute néces-
sité, la conquête devait modifier sensiblement cette économie. La
 
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