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— 29 —

destruction de Carthage et de ses ports entraînait la destruction du
commerce punique ; et même lorsque la vertu des conditions géo-
graphiques et la bonne volonté de César et d'Auguste eurent relevé
Carthage, il était impossible que le commerce carthaginois reprît la
même forme que par le passé ; dans ce monde dont chaque partie
apprenait à exploiter toutes ses ressources naturelles, il n'y avait
plus place pour des rouliers des mers ; il n'y avait plus lieu de trans-
porter par exemple les matières premières d'Espagne en Orient, et
les produits fabriqués d'Orient en Espagne ; les courants commer-
ciaux ne traversaient plus tout le monde méditerranéen, ils conver-
geaient vers Rome, centre unique. Les armateurs de Carthage res-
suscitée ou des autres ports africains n'avaient plus à assurer de
trafic important qu'avec l'Italie ; il faut y ajouter un commerce
secondaire, rendu inévitable par le voisinage, avec l'Espagne.

Ce n'était plus comme à l'époque punique, du transport des den-
rées non africaines que l'Afrique romaine devait tirer sa prospérité,
mais de ses propres productions. Proconsulaire, Numidie et Mauré-
tanie formaient un vaste domaine à faire valoir, de concert entre
les anciens occupants berbères et les nouveaux maîtres romains.

Nos documents nous permettent d'affirmer qu'il y a eu, dans
l'exploitation du pays, deux phases distinctes, dont la première
va jusqu'à la fin du premier siècle après J.-C.

Au I" siècle, l'Afrique nous apparaît comme spécialisée dans la
culture du blé. C'est ce qui résulte des renseignements très abon-
dants et très précis, pris à bonne source, que nous donne, sur les
productions de l'Afrique, l'Histoire naturelle de Pline l'Ancien, ou-
vrage publié en 77. « Le sol de l'Afrique, dit Pline, a été donné par
la nature tout entier à Cérès ; l'huile et le vin lui ont été presque
refusés ; toute la gloire du pays est dans les moissons. »

Même en faisant la part de l'exagération littéraire qu'il peut y
avoir dans la phrase de Pline, il est évident que ce texte permet
d'affirmer que la production fondamentale, à cette époque, de l'éco-
nomie africaine, la seule qui fournisse matière à un commerce d'ex-
portation, ce sont les céréales, et nommément le blé, comme il res-
sort d'autres passages de Pline : l'orge n'est plus consommée que
par les indigènes pauvres. L'olivier et la vigne sont donc en régres-
sion, si l'on compare cette période à la période carthaginoise.

Nous apercevons les raisons de ce fait. En premier lieu, l'huile et
le vin d'Afrique n'étaient pas regardés à cette époque comme étant
 
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