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Albertini, Eugène
L ' Afrique romaine — Algier, 1937

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https://doi.org/10.11588/diglit.19140#0046
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— 30 —

de très bonne qualité. L'Italie, l'Histrie et la Bétique donnaient de
l'huile très supérieure ; les vins italiens, espagnols et grecs étaient
préférés de beaucoup aux vins africains. Au contraire, la culture du
blé en Afrique, et particulièrement en Tunisie, était exceptionnelle-
ment favorisée. Le blé d'Afrique était très lourd, et les rendements
obtenus dans les plaines tunisiennes, vallée de l'oued Medjerda,
plaines à l'Ouest de Sousse, étaient extraordinaires : on obtenait jus-
qu'à 1 50 pour 1 en Byzacène, alors que dans les autres provinces les
régions les plus fertiles (Sicile, Bétique, Egypte) ne dépassaient pas
100 pour 1. Il est probable que ces résultats, obtenus presque sans
peine, avec des instruments très imparfaits — une charrue primi-
tive traînée par un âne et une vieille femme — s'expliquent par
les qualités du sol, phosphaté naturellement et pas encore fatigué.
Un mouvement spontané devait porter les cultivateurs vers une
culture aussi rémunératrice.

En second lieu, ce mouvement spontané était encouragé très
activement par la volonté réfléchie des empereurs et de leurs
représentants locaux. Le blé était, sous forme de bouillie ou de
pain, le fond de la nourriture en pays romain ; il en fallait une grande
quantité à Rome et en Italie, soit comme blé circulant dans le
commerce, soit pour les distributions gratuites ou les ventes à très
bas prix grâce auxquelles on obtenait du peuple de Rome qu'il ne
bougeât point. Et l'Italie, dépeuplée, transformée pour une bonne
part en pâturages, en marais ou en friches, ne produisait plus le
blé dont elle avait besoin. Le souci le plus pressant pour les empe-
reurs était d'assurer ce ravitaillement. Ils étaient constamment
anxieux qu'une tempête n'empêchât les arrivages, qu'un gouverneur
factieux ne retînt la récolte dans sa province : une irrégularité dans
les distributions pouvait amener une révolution. De là les privilèges
accordés aux négociants en blé, de là les efforts pour créer à l'em-
bouchure du Tibre un bon port, de là enfin les mesures méthodiques
par lesquelles les empereurs favorisent et au besoin imposent la
culture du blé dans les provinces. Domitien, dans les vingts dernières
années du premier siècle, interdit la création de nouveaux vignobles
dans certaines provinces, et dans d'autres fit arracher des vignobles
déjà existants, pour augmenter les surfaces cultivées en blé.

Il est donc naturel qu'en Afrique, où le blé venait si bien, les
empereurs en aient favorisé et même prescrit la culture, soit sur
leurs propres domaines, très étendus, soit sur les terres des parti-
 
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