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— 31 —

culiers : les moyens d'action, à cet effet, ne leur manquaient pas.
Dès cette époque, Rome ménage les provinciaux, les traite avec bien-
veillance, en collaborateurs, les élève progressivement jusqu'à elle ;
cependant son intérêt propre reste au premier plan de ses préoc-
cupations, et cet intérêt lui commande de spécialiser dans la pro-
duction du blé les provinces particulièrement aptes à cette culture.

En fait, comme denrées d'exportation, Pline, en dehors du blé,
ne signale pas beaucoup de choses : il y a des figues, et quelques
autres fruits comme la grenade ; des produits végétaux qui sont,
pour le gourmet de Rome, des raretés exotiques, comme la jujube
ou les truffes. La banlieue de Carthage a toujours des maraîchers
habiles, mais leurs légumes, artichauts en particulier, sont surtout
consommés sur place. Pline connaît les dattes d'Afrique ; mais elles
ont mauvaise réputation et ne peuvent entrer en concurrence avec
celles de l'Orient.

Dans le règne animal, deux commerces sont à signaler : d'une
part, celui des mulets : les mulets d'Afrique sont très recherchés ;
d'autre part, on fait la chasse aux fauves, particulièrement aux
lions et aux panthères, pour fournir des animaux aux jeux de l'am-
phithéâtre à Rome ; les bêtes destinées à ces jeux s'appellent cou-
ramment « les africaines ».

A l'industrie, qui s'exerce dans les régions manufacturières de
l'Empire, Italie et Gaule surtout, l'Afrique ne fournit qu'une faible
quantité de matières premières, et presque toujours ce sont des
matières de luxe, qui ne peuvent créer un mouvement important :
un marbre de luxe extrêmement coûteux, le marbre numidique ; un
bois de luxe, le thuya ; des pierres précieuses ; quelques produits
pharmaceutiques, quelques terres dont on se sert pour la préparation
des couleurs. Les mines sont si peu exploitées que nous n'en trou-
vons pas mention. Sur place, les seules manufactures qui aient une
importance sont celles qui fabriquent les étoffes de pourpre. Tout
cela est objet de luxe ou de curiosité, nécessairement limité comme
production et comme commerce ; il n'y a d'intérêt mondial que
dans la culture du blé.

Telle est la vie économique de l'Afrique au Ier siècle, c'est-
à-dire à une époque où Rome oriente la vie des provinciaux dans le
sens le plus favorable aux intérêts de la capitale. Il en est autrement
au siècle suivant, en partie sans doute à cause de l'épuisement de
certaines terres à blé et de la mise en exploitation de terres nouvelles
 
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