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Albertini, Eugène
L ' Afrique romaine — Algier, 1937

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https://doi.org/10.11588/diglit.19140#0052
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— 34 —

appelé ainsi à construire l'aqueduc desservant Bougie. Une autre
inscription, dans la région de Batna, est un règlement d'irrigation
déterminant de façon très précise, jour par jour et heure par heure,
la répartition de l'eau d'irrigation entre les différents propriétaires
de la localité, qui ont créé et entretiennent à frais communs le
réservoir et la canalisation. L'aménagement hydraulique a été la
partie la plus importante de l'œuvre romaine en Afrique.

*

* *

Nous avons à nous demander maintenant quelle était la condi-
tion sociale de ces agriculteurs qui formaient la classe de beaucoup
la plus nombreuse et la plus productive de la population africaine.

Les petits propriétaires ne manquaient pas. Ils étaient assez
nombreux sans doute, avant la conquête romaine, et en pays car-
thaginois et en pays numide : à ces petits propriétaires indigènes
Rome avait laissé leurs biens, en les astreignant simplement à l'im-
pôt foncier. En outre, sur le terrain qui était devenu domaine
public de Rome — soit parce qu'il était déjà domanial à l'époque
préromaine, soit parce que, propriété privée d'aristocrates carthagi-
nois ou numides, il avait été confisqué par Rome lors de la con-
quête —, Rome avait créé un certain nombre de petites propriétés
assignées à des colons, dans la plupart des cas anciens militaires,
comme ceux qui fondèrent Sétif, Djemila, Timgad. Ces colonies
militaires ayant été beaucoup plus nombreuses en Numidie et en
Maurétanie qu'en Afrique proconsulaire, le nombre des petites pro-
priétés devait être plus grand en Numidie et en Maurétanie.

Mais si la petite propriété n'était pas absente, la grande propriété
couvrait des espaces plus vastes, et tendait à en absorber chaque
jour de nouveaux. Les grandes propriétés étaient, en majorité,
postérieures à la conquête romaine : car, sans doute, il y avait eu
de grandes propriétés chez les Carthaginois et chez les Numides,
mais les familles qui les détenaient, et qui appartenaient aux classes
dirigeantes, étaient celles sur lesquelles avait porté, lors de la
conquête, le poids de la guerre, des châtiments et des confiscations.
Au lendemain de la conquête romaine, on peut dire en gros que
la terre d'Afrique s'était trouvée partagée entre les petits proprié-
taires indigènes, laissés en possession de leurs biens, et le domaine
public du peuple romain. C'est sur ce domaine public que s'était
 
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