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— 36 —

pés en sociétés ; de nombreux colons exploitant et versant une part
de leur récolte soit à un fermier, individu ou compagnie, soit direc-
tement au procurateur impérial ; enfin des journaliers, dont beau-
coup sans résidence fixe : tels sont les éléments dont se compose
la population agricole de l'Afrique romaine.

*

**

Les produits de cette agriculture étaient, pour une part, con-
sommés dans le pays ; pour une autre versés à l'Etat, à titre d'im-
pôt, ou de redevance des fermiers du domaine ; le reste était ex-
porté par le commerce libre.

Il y a peu de chose à dire de la première : il va de soi que
l'Afrique nourrissait d'abord sa propre population. Le cas de disette,
à la suite d'une sécheresse exceptionnelle ou d'une invasion de
sauterelles, a été rare : l'Afrique romaine était un des pays du monde
antique où l'on était le plus assuré de manger à sa faim.

Nous sommes renseignés surtout sur la part de produits qui était
remise à l'Etat. Rome a souvent marqué une préférence pour l'impôt
payé en nature. Quand il s'agissait de vivres, comme dans le cas qui
nous occupe, ces prestations s'appelaient annona. Les vivres reve-
nant à l'Etat à titre d'impôt — ou de redevance — étaient recueillis
par les percepteurs dans des magasins disposés en de nombreux
points du territoire.

A ces magasins, les troupes de l'armée d'Afrique venaient tou-
cher leurs vivres ; les fonctionnaires, les indemnités en nature qui
s'ajoutaient à leur traitement. Le reste était dirigé sur les ports et
transporté à Rome par des navires affrétés par l'Etat. L'annone
d'Afrique fournissait, au début de l'Empire, probablement le tiers
du blé nécessaire à Rome pour les distributions gratuites et les ventes
à prix réduit, un autre tiers étant fourni par l'Egypte, le reste par les
autres provinces ; il est probable que la part de l'Afrique devint,
par la suite, plus importante : les prestations d'huile, en outre, allè-
rent en augmentant.

Enfin, une fois la population africaine nourrie et l'impôt
acquitté, il restait, dans la plupart des années, une part importante
de la récolte disponible pour le commerce libre, qui l'exportait en
Italie ou ailleurs : les bénéfices de ce commerce allaient à l'inter-
médiaire, au marchand en gros, beaucoup plus qu'au cultivateur :
 
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