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plus, et perdent de leur importance — il s'agit des villes qui sont
à l'intérieur des terres —, à mesure qu'on va vers l'Ouest.

De ces différentes villes, celles dont il nous est le plus difficile
peut-être de reconstituer l'aspect antique sont les villes maritimes.
Sur plusieurs points, les cours d'eau ont changé de lit, ont modifié
par leurs apports le dessin du littoral : il en est ainsi, notamment,
dans le golfe de Carthage ou d'Utique, comblé en partie par la Med-
jerda : la portion de golfe qui avoisinait Carthage au Nord est au-
jourd'hui une lagune ; Utique est éloignée de la mer. Il faut un grand
effort d'imagination pour retrouver les lignes anciennes du paysage,
pour reconnaître les ports de Carthage dans les petits étangs qui les
représentent. Il en est de même, dans une moindre mesure, à Bône,
où le dessin du littoral aussi a été modifié. Ailleurs, ce qui a effacé
les traces du port antique, c'est le fait que le mouillage a continué à
être utilisé à travers les siècles, et que les constructions postérieures,
en se superposant aux constructions antiques, les ont fait disparaî-
tre : c'est ce qui s'est produit à Sousse, à Bizerte, à PhiIippeviIle.
C'est moins par les monuments restés en place que par les menus
documents épigraphiques que nous pouvons évoquer la vie des ports
antiques : par exemple, les dédicaces aux dieux exotiques, orientaux
en particulier, nous font saisir l'influence sur les mœurs des rela-
tions entretenues avec le.s pays asiatiques, directement et surtout
indirectement, par l'intermédiaire de marins qui ont fréquenté les
ports orientaux ; des plombs de douane, des reçus écrits sur des
tessons de poterie nous renseignent sur les opérations qui accompa-
gnaient le chargement des navires.

Nous avons des exemples mieux conservés de ce qu'on peut appe-
ler les villes agricoles, c'est-à-dire de celles qui ont été sans doute,
à l'origine, un village, grossi peu à peu, par la force des choses, à
mesure qeu le pays était mieux mis en valeur. Dougga, en Tunisie,
dont les fouilles sont, parmi les fouilles tunisiennes, celles qui ont
été poursuivies avec le plus de continuité, Mactar en Tunisie, An-
nouna en Algérie, dont la fouille peut être considérée comme termi-
née, sont de bons échantillons de ce type. La ville s'est construite peu
à peu, et on a utilisé le terrain au gré des caprices individuels et des
commodités du moment ; le caractère foncièrement indigène de
cette population de cultivateurs se révèle à l'examen des noms dont
les inscriptions fournissent une longue liste ; et l'on y voit telle ou
telle famille s'élever progressivement dans la hiérarchie sociale, à
 
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