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eu fréquemment intervention des municipalités, appelant des maî-
tres, les rétribuant, leur fournissant des locaux ; là où la municipa-
lité était trop pauvre , ou indifférente, un citoyen ou un groupe de
citoyens faisait volontiers la dépense nécessaire pour créer une école,
et les subsides des parents donnaient aux maîtres de quoi vivre,
et de quoi vivre largement lorsque le maître était réputé. On ne
peut distinguer nettement, dans l'enseignement romain, des degrés ;
on ne peut parler que par un abus de langage d'« universités » ins-
tallées dans les grandes villes comme Athènes ou Carthage ; il y a
simplement gradation d'exercices suivant l'âge et les connaissances
de l'enfant, d'abord la lecture, puis l'explication des poètes et des
historiens, enfin l'entraînement à la parole en public, exercices de
déclamation et de controverse. Les plus élevés de ces exercices, ceux
qui s'adressent aux étudiants les plus avancés en âge et en expé-
rience, sont particulièrement cultivés dans les grandes villes comme
Carthage ou Cirta, où la vie intellectuelle est plus active, où il y
a plus d'émulation, sans doute aussi plus de ressources en livres ;
mais dans des villes beaucoup moins importantes on pouvait trou-
ver aussi de bonnes écoles : on venait d'un rayon assez étendu
fréquenter celles de Madaure. Ce qui manifeste le prix qu'on atta-
chait au travail et aux succès scolaires, c'est la gloire dont chaque
ville entoure ceux de ses citoyens qui sont devenus des grammairiens
ou des rhéteurs en vue : on les appelle aux honneurs publics, on fait
d'eux les patrons du municipe ou de la colonie, on leur élève des
statues sur la base desquelles on commémore soigneusement les suc-
cès scolaires ou littéraires qui ont fait leur réputation.

D'ailleurs, l'Afrique romaine a produit mieux que des célébrités
locales. L'appoint de personnel qu'elle a donné aux lettres latines
a été important, non seulement dans la littérature chrétienne, où la
place des Africains a été prépondérante, mais déjà dans la littérature
païenne, dès le second siècle. Au début de ce siècle, le poète Juvé-
nal appelle l'Afrique « la terre nourricière des avocats » : ce qui
veut dire essentiellement qu'on y aimait les procès, mais ce qui
implique aussi que les avocats y étaient nombreux. Dans le cours
du second siècle, entre autres écrivains originaires d'Afrique, il faut
citer le rhéteur Fronton, né à Cirta et maître de l'empereur Marc
Aurèle : il a eu une réputation prodigieuse, il a réalisé exactement
l'idéal littéraire de ses contemporains ; et si nous trouvons, nous,
dans ses œuvres, beaucoup d'affectation, de la prétention et du
 
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