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Albertini, Eugène
L ' Afrique romaine — Algier, 1937

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https://doi.org/10.11588/diglit.19140#0088
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— 62 —

min, que s'ouvre pour l'Afrique l'ère, déjà ouverte pour d'autres
provinces, des agitations et des incertitudes.

Le premier tiers du second siècle appartient donc à la période
brillante de l'Afrique romaine. Arpsè coup, nous y découvrons des
indices annonçant la décadence ultérieure ; mais les yeux des con-
temporains ne pouvaient les percevoir ; ce qui frappait leur atten-
tion, c'était le nombre croissant des villes africaines, les progrès du
défrichement et du commerce, le peu de distance qui séparait, dans
la vie matérielle et morale, un Berbère romanisé d'un Romain de
Rome.

Un acte législatif, au cours de ce premier tiers du III® siècle, fut
la consécration de l'œuvre de romanisation accomplie en Afrique et
dans toutes les provinces romaines : ce fut l'édit de Caracalla, en
212, par lequel cet empereur accordait le droit de cité romaine à tous
les hommes libres de l'Empire. Il n'y eut plus désormais, dans l'Em-
pire, une classe de citoyens maîtres et une classe de citoyens sujets :
tous ceux qui étaient nés dans des conditions régulières, et dans
une localité où les actes d'état civil étaient tenus à jour, étaient
citoyens romains au même titre que ce qui restait des Romains de
vieille souche. Pratiquement, dans l'Afrique du Nord, seuls dès lors
durent se trouver exclus de la cité romaine les nomades, et ceux
des indigènes qui, rebelles à la vie en groupe, s'obstinaient à vivre
épars et farouchement isolés dans les parties rurales des territoires
municipaux.

On a souvent blâmé comme imprudente et funeste pour Rome
la mesure prise par Caracalla. On lui a reproché d'avoir transformé
en Romains d'apparence, en Romains purement nominaux, des Bar-
bares véritables, qui n'apportaient à l'Empire qu'un élément de fai-
blesse et une cause de dissociation. En réalité, l'édit de Caracalla,
dicté à l'empereur par les juristes de son entourage, faisait les réser-
ves nécessaires pour les gens incorrigiblement rétractaires a la vie
romaine ; et l'on peut dire qu'il enregistrait un fait acquis beaucoup
plus qu'il ne créait une situation nouvelle. Petit à petit, par le jeu
normal des institutions et des habitudes, beaucoup d'individus, de
familles, de groupes étaient entrés dans la cité romaine ; en géné-
ralisant cet accès à la cité, Caracalla ne faisait qu'étendre assez fai-
blement la portée des mesures prises par ses prédécesseurs ; il se
bornait à constater que dans toute les parties de l'Empire s'était
 
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