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— 65 —

moins divisée, comme le reste de l'Empire, en une série de petits
compartiments isolés, à cloisons étanches ; les barrières adminis-
tratives et économiques se trouvaient multipliées. Les empereurs
diminuaient ainsi le pouvoir des gouverneurs de province, dont ils
craignaient l'ambition ; leur surveillance soupçonneuse s'exerçait
plus efficacement sur des fonctionnaires à attributions restreintes ;
la filière bureaucratique s'allongeait, le formalisme et la complica-
tion des rouages administratifs s'accroissaient, les inspecteurs se
multipliaient. Mais ce compartimentage était au détriment de la
vie réelle et de la prospérité du pays.

La même politique soupçonneuse avait conduit les empereurs
à séparer complètement l'autorité civile et le commandement mi-
litaire : il y avait dans chaque province un praeses, gouverneur civil
chargé de la besogne administrative et judiciaire ; il y avait d'autre
part des chefs militaires ou duces, dont les districts ne coïncidaient
pas nécessairement avec les provinces civiles. Il n'y avait ni liaison ni
subordination des uns aux autres : l'autorité directe de Rome
s'exerçait dans les deux domaines.

Enfin, l'armée même était fractionnée en un grand nombre de
petits corps. Une légion, après Dioclétien, n'a plus qu'un effectif
de 1.000 hommes ; et les autres corps sont à l'effectif de 500.
Composée de ces corps de nouveau type, l'armée d'Afrique, au IVe
siècle, avait un effectif un peu supérieur à celui du Ier et du 11°
siècle ; mais, brisée en trop nombreuses unités, cette armée n'avait
plus la souplesse, la solidité, l'efficacité de celle du Haut-Empire.
Elle était de moins en moins romaine aussi, parce que les Barbares
des frontières, payés par Rome pour garder ces frontières que d'eux-
mêmes ils auraient volontiers attaquées, faisaient partie intégrante
de l'armée nouvelle. Extérieurement, la puissance romaine, en Afri-
que, n'a pas changé : la frontière, garnie de postes échelonnés, suit
toujours à peu près la ligne qu'elle suivait sous les Sévères ; il
semble seulement qu'on ait abandonné les postes avancés lancés
au delà de ce limes. Mais, derrière le limes maintenu, l'armée n'est
plus un outil de romanisation : disséminée un peu partout, elle
surveille les mouvements des indigènes, et beaucoup de ceux qui
la composent seraient à l'occasion disposés à seconder ces mouve-
ments, parce que l'image de Rome s'efface chaque jour un peu
plus des esprits. L'invasion barbare, favorisée par la dépopulation
de l'Empire, se fait un peu chaque jour, par infiltration.
 
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