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Albertini, Eugène
L ' Afrique romaine — Algier, 1937

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https://doi.org/10.11588/diglit.19140#0096
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— 66 —

Avec Constantin, les persécutions contre le christianisme ont
cessé. C'est un élément de discorde qui a disparu. Mais la situation
ne s'est pas améliorée pour cela, car l'hostilité qui n'est plus entre
païens et chrétiens est maintenant à l'intérieur de la chrétienté.
Les discussions sur la conduite tenue par les fidèles lors de la
persécution de Dioclétien, les reproches des intransigeants à ceux
qui, au cours de la persécution, ont faibli ou paru faiblir, et les
rivalités personnelle qui se greffent sur ces débats déterminent, au
début du IV0 siècle, un schisme. Les élections épiscopales de Cirta
en 305, de Carthage en 31 1 séparent de l'orthodoxie catholique
ceux que, du nom d'un de leurs chefs, on appelle les Donatistes.
Bientôt il y a, dans presque toutes les localités, un évêque et une
église donatistes en concurrence avec l'évêque et l'église catholi-
ques ; et bien que les empereurs" accordent assez régulièrement
leur appui aux catholiques, le schisme donatiste se maintient et
lutte longtemps à forces égales. Des haines violentes séparent les
deux partis : il y a des bagarres et des batailles fréquentes. Les
Donatistes ont des auxiliaires terribles : des troupes de paysans
révoltés, que la misère a fait retourner à l'état sauvage, qu'en même
temps une sorte d'enthousiasme mystique soulève et qui croient
leurs violences inspirées de Dieu. Ce sont les circoncellions, qui
vont de ferme en ferme, circum cellas, non plus pour trouver du
travail, comme au temps de la prospérité, mais pour piller et tuer,
avec une sorte de frénésie de destruction.. C'est la détresse des
campagnes qui a déterminé la formation de ces bandes ; mais elles-
mêmes contribuent à rendre les campagnes de plus en plus déser-
tes et misérables, en anéantissant ce qu'elles rencontrent et en
rendant dangereuse tout circulation.

Dans ce désordre matériel et moral, les révoltes indigènes ne
peuvent manquer de se produire. Un prince indigène, Firmus, sou-
lève la Maurétanie en 372, et cherche à devenir le chef d'un état
indépendant : il faut quatre ans d'effort au meilleur général de
l'époque, Théodose, pour le réduire. C'est que les Donatistes ont
donné à Firmus un appui énergique. Un frère de Firmus, Cildon,
fidèle d'abord aux Romains, reçoit d'eux, en 386, la charge de
gouverner l'Afrique ; à son tour, il veut se tailler une principauté
indépendante, et compte sur l'appui des Donatistes : en 396, il
affame Rome en retenant les convois de blé. Deux ans après, il est
battu. Mais chacune de ces campagnes augmente l'étendue des
destructions et l'insécurité du pays.
 
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