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— 68 —

dans la seconde moitié du VIIe siècle, n'eut dans les Byzantins
que des adversaires médiocres : c'est des Berbères que vinrent les
vraies difficultés.

Ainsi, soustraite par les Vandales, en 430, à la puissance de
Rome, l'Afrique du Nord est restée, à partir de cette date, livrée
à elle-même, et n'a connu que sur des territoires limités l'in-
fluence effective des Vandales et des Byzantins. La date de 430,
pour l'Afrique, marque donc, en même temps que la fin de la
période romaine, la fin de la romanisation. Matériellement, c'est
à partir de cette date que beaucoup de villes romaines ont été
attaquées par les tribus restées nomades et pillardes, dévastées,
dépeuplées ; moralement, dans les mêmes années, tout ce qu'a-
vaient apporté les Romains, institutions, mœurs, langue, commence
à disparaître. ; ! " ! t! jj'* j

Bien entendu, tout ne s'efface pas d'un seul coup : il y a une
vitesse acquise qui prolonge les traces de l'époque romaine en
Afrique. Des communautés chrétiennes se maintiennent, avec quel-
ques évêques, jusqu'au XIe siècle ; des traditions, des techniques
romaines survivent dans les métiers et dans les arts. Mais au bout
de quelques siècles ces traces même s'effacent. Aucune langue
romane n'a vécu dans l'Afrique du Nord ; aucun groupe chrétien
ne s'y est maintenu, comme .il arrivait ailleurs en pays musulman,
par exemple en Syrie ; rien de romain n'est resté dans les institu-
tions. Les détails de mœurs, de costume, de construction où l'on
a parfois proposé de voir des survivances romaines s'expliquent par
l'identité des conditions géographiques dans les différents pays
méditerranéens. De toutes les régions sur lesquelles s'était étendue
la civilisation romaines, il n'y en avait peut-être aucune qui eût
montré plus d'aptitude à s'assimiler cette civilisation ; et il n'y
en a aucune où cette civilisation ait été aussi complètement abolie.

Cette extirpation radicale du passé romain s'explique avant
tout, évidemment, par le caractère de la religion islamique, par
son incompatibilité avec tout ce qui n'est pas elle-même, par le
bloc d'institutions et de mœurs qu'elle lie indissolublement à la
foi. Mais une disparition aussi complète suppose en outre, dans
la romanisation de l'Afrique, des vices internes, des lacunes qu'il
convient, en terminant, d'indiquer avec brièveté.

En premier lieu, il n'y a pas eu, de la part des Romains, exten-
sion suffisante du territoire soumis. Limités par la pauvreté des
 
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