DOI Heft:
La Politique en Images
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en ^fniaxjea?
Dans une de ses légendes souvent spirituelles, parfois profondes, Gavarni fait dire à un concierge
qui, majestueusement appuyé sur son balai, contemple deux petites Parisiennes trottinant devant
sa porte : « S’il y a à Paris des femmes... pas belles, faut avouer qu’il y en a aussi de bien laides! »
Cette réflexion judicieuse, sinon très galante, s’appliquerait à merveille à nos hommes politiques.
Il est certain, en effet, qu’entre l’Antinoüs et Pelletan, il y a autant de différence qu’entre Combes et
l’Apollon du Belvédère. Sans doute, André couronné de pampres ne serait pas sans présenter quelque
analogie avec l’admirable Bacchns ivre de Michel-Ange, qu’on voit au musée des Offices; mais nul
n’oserait dire que ce soit au point de vue de la beauté plastique. Aussi ces vers, où Victor Hugo
peignait les sénateurs du second Empire, semblent-ils avoir été écrits pour les caïmans qui les ont
remplacés au Luxembourg •
O valets solennels! O majestueux fourbes!
Travaillant voire échine à produire des courbes,
Bas, hautains, ravissant les Daumiers enchantés
Par vos convexités et vos concavités.
Je ne sais si Belon, Bruno et Somm, devant les modèles écœurants que l’actualité leur imposait,
ont été précisément les Daumiers « ravis )> de notre triste époque; mais, sous les masques grimaçants
des histrions du grand tréteau parlementaire, leur crayon alerte a su découvrir la cupidité, le
mensonge, la vénalité, la trahison, la lâcheté, toutes les passions viles et basses qui animent les
fantoches de la politique actuelle.
En cela ils ont fait œuvre d’historiens et de moralistes. La Chanson et la Caricature ont toujours
exercé en France une réelle influence; pourquoi? parce qu’elles disaient, sous une forme légère, une
partie de la vérité. Et il faut savoir gré aux artistes clairvoyants qui, par 'leur talent et leur courage,
ont réussi à nous faire rire ou tout au moins sourire de ce qui souvent aurait dû nous faire pleurer.
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Dans une de ses légendes souvent spirituelles, parfois profondes, Gavarni fait dire à un concierge
qui, majestueusement appuyé sur son balai, contemple deux petites Parisiennes trottinant devant
sa porte : « S’il y a à Paris des femmes... pas belles, faut avouer qu’il y en a aussi de bien laides! »
Cette réflexion judicieuse, sinon très galante, s’appliquerait à merveille à nos hommes politiques.
Il est certain, en effet, qu’entre l’Antinoüs et Pelletan, il y a autant de différence qu’entre Combes et
l’Apollon du Belvédère. Sans doute, André couronné de pampres ne serait pas sans présenter quelque
analogie avec l’admirable Bacchns ivre de Michel-Ange, qu’on voit au musée des Offices; mais nul
n’oserait dire que ce soit au point de vue de la beauté plastique. Aussi ces vers, où Victor Hugo
peignait les sénateurs du second Empire, semblent-ils avoir été écrits pour les caïmans qui les ont
remplacés au Luxembourg •
O valets solennels! O majestueux fourbes!
Travaillant voire échine à produire des courbes,
Bas, hautains, ravissant les Daumiers enchantés
Par vos convexités et vos concavités.
Je ne sais si Belon, Bruno et Somm, devant les modèles écœurants que l’actualité leur imposait,
ont été précisément les Daumiers « ravis )> de notre triste époque; mais, sous les masques grimaçants
des histrions du grand tréteau parlementaire, leur crayon alerte a su découvrir la cupidité, le
mensonge, la vénalité, la trahison, la lâcheté, toutes les passions viles et basses qui animent les
fantoches de la politique actuelle.
En cela ils ont fait œuvre d’historiens et de moralistes. La Chanson et la Caricature ont toujours
exercé en France une réelle influence; pourquoi? parce qu’elles disaient, sous une forme légère, une
partie de la vérité. Et il faut savoir gré aux artistes clairvoyants qui, par 'leur talent et leur courage,
ont réussi à nous faire rire ou tout au moins sourire de ce qui souvent aurait dû nous faire pleurer.