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Oppermann, Charles A. [Editor]
Album pratique de l'art industriel et des beaux-arts — 2.1858

DOI issue:
No 6 (Novembre- Décembre 1858)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26965#0028
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39

ALBUM DE L’ART INDUSTRIEL. — 2* ANNÉE. — NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1858.

40

M. Garnier a fait de son Achille un Thersite en colère. Le fils de
Thétis est déjà coiffé de son casque; il fait une étrange grimace et presse
sur son cœur son épée, mais à la façon du duelliste qui s’apprête à pro-
voquer son adversaire.

Le mouvement que M. AVatrinelle a donné à la figure de son héros
est le meilleur de tous; il est seulement fâcheux que l’exécution ne ré-
ponde pas à la pensée, qui est bonne et vraie.

En général, on a trouvé le concours d’une extrême faiblesse, et l’on
n’a pas eu tort. Tous les concurrents ne nous ont montré qu’un Achille
vantard ou un Achille académique. Les figures sont d’une longueur dé-
mesurée. Les formes, chez la plupart, n’accusent pas la jeunesse; ce
sont les membres de l’homme fait, du guerrier rompu aux fatigues, aux
exercices, et non du héros dont l’élégance et la grâce sont à chaque
instant vantées et décrites dans l’Iliade. L’imagination, les connaissan-
ces nécessaires manqueraient-elles aux élèves de cette année? Je ne
sais, mais les travaux qu’ils ont exposés ne permettent guère de fonder
de grandes espérances sur leur avenir.

L’Académie a partagé cette opinion, car elle n’a pas décerné de
grand prix. Elle a seulement accordé un premier second grand prix à
M. Watrinclle, qui méritait bien cette distinction, et un deuxième second
grand prix à M. Delaplanche.

M. VVatrinelle est élève de M. Toussaint, et M. Delaplanche, de
M. Duret.

Concours i!c Gravure.

Le concours de gravure n’est pas non plus de nature à faire conce-
voir de grandes espérances.

Trois concurrents étaient seulement entrés en loge : M. Nargeot, de
Paris, élève de M. Pollet, et MM. Duboucher et Miciol, tous deux de
Lyon et élèves de M. Vibert, grand prix de 1828.

Le sujet du concours était, suivant une coutume invariable, la gra-
vure d’une académie dessinée d’après nature.

L’œuvre produite par M. Nargeot n’est ni bonne ni belle. La figure a
une pose assez heureuse, mais l’exécution est confuse, mesquine, nulle
transparence dans les clairs. Le dessin manque de distinction.

M. Duboucher a déjà obtenu à l’école des Beaux-Arts un second prix ;
aussi aurait-on le droit de se montrer plus exigeant à son égard. On re-
connaît tout d’abord dans son travail une certaine habileté à manier
l’outil du graveur, mais, à l’examen, la figure qu’il expose ne prouve
guère l’excellence de son goût.

M. Miciol, le dernier concurrent, est bien certainement le plus fort
des trois. Le torse et les membres de sa figure sont bien; mais que la
tête est triviale! que le faire en est dur, lourd et plat !

Que décidera l’Académie?

Nous ne pensons pas qu’elle puisse se résoudre à ajouter une de ces
trois pages à la curieuse collection des vingt-six grands prix de gravure
qui ont été décernés de 1804 à 1856 et qu’on voit dans la salle d’expo-
sition; mais, si elle se trouvait dans ses jours d’indulgence, il est pro-
bable que, comme pour le concours de sculpture, elle ne décernera
pas de premier grand prix.

Émile Gagneux.

On nous communique à l’instant le jugement prononcé par l’Aca-
démie.

M. Miciol a obtenu un second grand prix, et M. Nargeot, une men-
tion honorable.

(Revue des Beaux-Arts. )

EXPOSITIONS DES BEAUX-ARTS.

Rouen. — L’exposition périodique des produits des Beaux-Arts, qui
devait s'ouvrir à Rouen le 1er octobre prochain, n’ouvrira que le 15 du
même mois.

Le Havre. — L’exposition des Beaux-Arts, organisée par les soins de
l’autorité municipale, a été ouverte dans cette ville le 1er septembre.
Elle sera close le 30 du même mois.

Dijon. — L’exposition de la Société des Amis des Arts de cette ville
est ouverte depuis le 8 juillet 1858.

Saint-Étienne. — La Société des Amis des Arts du département de
la Loire ouvrira son exposition annuelle dans cette ville, le 15 septem-
bre prochain.

Toulon. — La Société artistique du Var vient d’informer MM. les
artistes que l’exposition de peinture et de sculpture, annoncée pour
l'année 1858, s’ouvrira à Toulon, le 1" décembre prochain.

Les envois devront être adressés, franco, au président de la Société,
au musée de Toulon, avant le 10 novembre. Ils devront être accompa-
gnés d’une note explicative du sujet, des noms, prénoms et domicile de
l’auteur, et, s’il y a lieu, du prix de l’œuvre.

Anvers. — L’exposition triennale de cette ville a été ouverte le 8 août
1858. Elle sera close le 30 septembre.

— Une exposition historique des Beaux-Arts en Allemagne vient de
s’ouvrir à Munich. Cette solennité a été inaugurée par le ministre de
l’intérieur.

On assure que Vienne prépare, pour l’année prochaine, une exposi-
tion du même genre.

Atiiënes. — Un musée va être créé dans cette ville. Le ministre de
l’instruction publique et des cultes, M. Christopoulos, vient de faire pu-
blier un programme qui s’adresse à tous les architectes. Voici les dispo-
sitions principales de cet acte important :

Un édifice destiné à abriter les chefs-d’œuvre des grands maîtres de
l’antiquité doit être , au point de vue artistique, digne du dépôt qui lui
sera confié ; cependant la beauté de l’édifice doit dépendre moins du
luxe de l’exécution que des dispositions du plan et de l’harmonie des
proportions.

On fait donc appel aux architectes de tous les pays qui croient que
l’intérêt des arts exige l’érection d’un musée à Athènes, afin qu’ils aient
à y concourir en envoyant, dans le délai fixé par l’ordonnance, leurs
plans au gouvernement.

Les données suivantes ne sont que des jalons destinés à guider les
artistes dans la marche qu’ils auraient à suivre.

Le musée serait divisé par époques et subdivisé par espèces.

Ainsi, suivant la première distribution, des salles particulières seraient
destinées aux monuments de tout genre de chacune des périodes suivan-
tes : 1° Temps héroïque et époques archaïque et éginétique ; — 2° Épo-
que de Périclès ; — 3° Époque de Praxitèle; — 4° Époque macédo-
nienne; — 5“ Époque romaine; — 6“ Époque byzantine; — 7° Enfin,
une division spéciale serait réservée aux objets d’art étranger qui pour-
raient exister en Grèce.

En ce qui concerne le classement par espèces, le milieu de chaque
salle pourrait être réservé aux statues en ronde-bosse, aux bustes et
aux fragments d’architecture, tandis que les bas-reliefs et les inscrip-
tions seraient encastrés dans l’épaisseur des murs.

Des cabinets attenant aux deux côtés de chacune des salles, pour-
raient comprendre les autres objets qui appartiendraient à la même
époque, tels que vases, monnaies, pierres gravées, etc.

Suivant cette disposition, il serait peut être convenable que les salles
du milieu fussent éclairées par en haut, tandis que les pièces latérales
le seraient par des croisées.

Quant anx dimensions à donner aux différentes parties de 1 édifice, il
n’est pas inutile d’ajouter les renseignements suivanls :

1" Le nombre des objets de sculpture antérieurs à la quatre-vingtième
olympiade, qui existent ou du moins qui ont déjà été découverts en
Grèce, est assez restreint, mais plus considérable toutefois que dans
tout autre musée de l’Europe, la collection éginétique de Munich
exceptée.

2° L’école de Phidias n’a offert jusqu’ici que peu de fragments de
sculpture, excepté les frises du Parthénon. Les inscriptions, les mon-
naies et les vases de cette époque sont moins rares.

3° La collection des époques suivantes jusqu’à l’époque romaine
(94-118” olympiade), et notamment celle des temps macédoniens, est
fort abondante, et le nombre des bas-reliefs, des inscriptions et moin-
dres objets d’art s’augmente tous les jours.

4° Les objets de l’époque romaine dépassent en nombre les autres
collections. Feu de musées en Europe en possèdent autant que la Grèce,
et un bien plus grand nombre est encore enfoui dans la terre.

5° Les restes de l’époque byzantine qui méritent d’être recueillis et
conservés sont, comparativement, en petit nombre.

On rencontre enfin en Grèce quelques rares fragments d’art étranger,
du style égyptien ou asiatique.

C.-A. OPPERMAlNN, Directeur,

il, rue des Beaux-Arts, à Paris.

Paris. — Imprimé par E. Tiiunot et. Ce, rue Racine, 26.
 
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