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Oppermann, Charles A. [Hrsg.]
Album pratique de l'art industriel et des beaux-arts — 3.1859

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No 5 (Septembre-Octobre 1859)
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ALBUM DE L’ART INDUSTRIEL. — 3* ANNÉE. — SEPTEMBRE-OCTOBRE 1859.

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délicieux parc de Bagatelle, construit par Mlle de Charolais, et devenu
plus tard la promenade favorite de la ddchesse de Berry et des en-
fants de France, puis passé de nos jours dans les mains d’un pair d’An-
gleterre. Bagatelle, encore embelli par son propriétaire actuel, forme
une véritable oasis au milieu du bois, qui l’entoure aujourd’hui de
toute part.

Le Bois de Boulogne dut 5 Louis XIV les premiers règlements qui
ont assuré sa conservation. Un édit de 1679 régla son aménagement et
fut suivi jusqu'à la révolution de 1789.

Nos troubles civils furent funestes au Bois de Boulogne; les agré-
ments qu’on y trouvait autrefois en avaient disparu, et il était devenu
à la fin du siècle dernier le refuge des vagabonds et des gens de mau-
vaise vie.

Napoléon I« ne l’oublia pas dans l’œuvre de restauration de tout
ce que la révolution avait abattu de grand et d’utile. Par son ordre,
une transformation générale s'opéra : les arbres gênant la circulation
furent abattus, de nombreuses allées s’ouvrirent, les plantations reçu-
rent aussi de notables améliorations; on ajouta au chêne, dans toutes
les parties du sol ne convenant pas à cette essence, le hêtre, le bou-
leau , le charme, l’érable et plusieurs espèces de la famille des arbres
à feuilles pers;stantes. On organisa enfin dans le bois le personnel de
gardes forestiers chargés de sa conservation.

Le Bois de Boulogne, occupé en 1814 et 1815 par les armées enne-
mies, subit alors une véritable dévastation. La majeure partie des
chênes séculaires dont il reste encore quelques traces autour de la marc
d'Auleuil fut abattue, et, après le départ des troupes étrangères, il
fallut couper le bois à blanc, sauf dans quelques parties conservées du
côté de la porte Maillot, près d’Auteuil, autour de la croix Catelan et
aux environs de Boulogne.

La restauration tint à réparer ces actes de vandalisme, et poursuivit
l’œuvre de l’Empereur. On lui doit la rectification de plusieurs routes,
l’introduction si heureuse dans les plantations, du marronnier et du sor-
bier des oiseaux, ainsi que l’établissement des pépinières et des collec-
tions qui ont été d’un si grand secours dans les derniers travaux du bois.

Sous le règne de Louis-Philippe, le Bois de Boulogne fut également
i’objct de soins nombreux, notamment en ce qui concerne les pépi-
nières, les collections et les semis de pins et de diverses essences rési-
neuses. L’affluence des promeneurs, devenue plus considérable avec le
développement du luxe dans toutes les classes de la société, nécessita,
à cette époque, l’empierrement, très-imparfait d’ailleurs, de quelques
routes.

En 1841, la loi des fortifications fit perdre une importante lisière au
Bois de Boulogne, et en détacha notamment, les pelouses du Ranelagh
et deux autres parcelles assez étendues à Passy et à Auteuil.

A la révolution de 1848, le bois cessa d’appartenir à la liste civile,
et revint au domaine de l’État.

Premiers travaux de 1852 à 1854. — Eu 1852, le Bois de Boulogne
était encore dans l’état de la plupart des forêts des environs de Paris,
percé de routes droites dont le plus petit nombre, les allées Royale,
de la Reine-Marguerite, Longchamps et des fortifications, étaient seules
médiocrement entretenues; il ne répondait plus aux besoins de notre
epoque, et n’était pas une promenade digne de la capitale de la France.

Un décret du 13 juillet 1852 céda le Bois de Boulogne à la ville de
Paris, à la charge par la ville :

1° De subvenir à toutes les dépenses de surveillance et d’entretien;

2° De faire, dans un délai de quatre ans, des travaux jusqu'à concur-
rence de deux millions pour l’embellissement du bois et de ses abords ;

3° De conserver aux terrains concédés leur destination actuelle.

C’est en exécution de ces dispositions que les premiers travaux im-
portants faits dans le bois furent entrepris en 1853.

On commença par le creusement des deux lacs, l’ouverture des
routes qui les entourent, l’édification avec les déblais des lacs, de la
butte Mortemart, dominant les bois et les localités voisines, la planta-
tion d’arbres dans les allées droites supprimées, et la création des pe-
louses qui entourent les pièces d’eau.

Deuxième période des travaux de 1855 à 1858. — Le succès obtenu
par ces premiers ouvrages a déterminé la transformation complète du
Bois de Boulogne, et son extension sur 5 kilom. de longueur jusqu’à la
Seine, dont il n’était séparé que par la plaine de Longchamps, d’une
largeur moyenne de 800 mètres environ.

Pour donner à la ville de Paris les ressources nécessaires à une aussi
vaste entreprise, qui dépassait évidemment les prévisions de la con-
cession primitive, un décret du 29 août 1854 prescrivit d’abord l’éta-
blissement de l’hippodrome pour les courses publiques de chevaux sur
la partie sud de la plaine de Longchamps, et mit à la charge de l’État
la moitié des dépenses d’achat de cette portion de la plaine et des tra-
vaux d’appropriation à y exécuter. Une loi du 13 avril 1854, autorisant '

l’achat de la partie nord de la plaine de Longchamps et du parc de Ma-
drid-Maurepas, pour les réunir au bois, permit ensuite à la ville de
Paris d’aliéner, à son profit, toutes les parties du Bois de Boulogne
isolées par les fortifications, ainsi que deux zones extrêmes délaissées
par les promeneurs sur le territoire des communes d’Auteuil, de Bou-
logne et de Neuilly.

Les nouvelles limites du bois ont été, par conséquent, portées :
à l’est, aux fortifications ; à l’ouest, à la Seine ; au nord et au sud, la ville
a conservé, sur les terrains à retrancher, une zone de 27m.50 de lar-
geur, qui a servi à fermer le bois de Boulogne sur ces deux faces par
un saut de loup de 7™,50 de largeur, bordé dans toute son étendue
jusqu’à la Seine par un boulevard extérieur de 20 mètres de largeur.
Les terrains aliénés ont, d’ailleurs, été soumis à des servitudes qui obli-
gent les acquéreurs à les clore, sur toute la longueur des boulevards
précités, par une grille en fer forgé d’un modèle uniforme, et à cultiver,
en jardin ou parterre d’agrément, une zone de 10 mètres de largeur
en arrière des clôtures.

Grilles. — Le nouveau mode de fermeture du bois a nécessité l’éta-
blissement de dix-sept grilles d'entrée ( Album de 1857, PL 14, et de
1858, PL 21) et de pavillons de gardes d’un nouveau modèle (PL 21,
22 et 23, 24) en rapport avec le caractère donné aux travaux entrepris
dans cette promenade. Nous reviendrons en détail sur ces dernières con-
structions.

Projet définitif de 1854.—Le projet complet de la transformation du
bois, arrêté à la fin de 1854, comprenait, indépendamment des sauts
de loup et des entrées, ia conversion des anciennes allées droites en
routes sinueuses, empierrées pour les voitures, sablées pour les cava-
liers et en senlier's sous bois pour les piétons.

L’établissement de trois ruisseaux et de pièces d’eau alimentés parle
trop-plein du lac, et dirigés dans les parties les plus pittoresques du bois
par leur végétation et le développement de leurs plantations ; ia con-
struction des cascades de la Mare aux biches et de Longchamps, placées
sur le plus important des trois ruisseaux; la création de vastes pelouses
autour des lacs dans les parties dénudées du Bois de Boulogne, vers
Madrid et Bagatelle, et sur les percées ménagées vers ta Muette, le
Point du jour, Boulogne, Saint-Cloud et le Mont Falèrien; la planta-
tion en grands arbres et arbustes choisis des îles du grand lac, des
abords des cours d’eau, des cascades, des nouvelles entrées du bois et
des abords des routes principales; le reboisement des allées suppri-
mées; la construction des grottes et des chalets des îles; enfin l’appro-
priation, à sa nouvelle destination, des surfaces réunies au bois dans le
parc de Madrid-Maurepas et des bâtiments contenus sur ces terrains.

L’établissement d’uu champ de courses dans la plaine de Longchamps
celui d’un champ d’entraînement dans la portion de la plaine, appelée
les sports, qui se trouve en aval du pont de Suresnes, nécessitaient
des travaux considérables, et ont été l’objet de projets distincts.

Création de VHippodrome public. —La partie de la plaine en amont
du pont que le décret du 29 août 1854 a affectée à l’établissement d’un
hippodrome pour les courses publiques de chevaux, était séparée du
bois, du côté de Boulogne, par une colline qui masquait complètement
la vue des coteaux de Sèvres et de Meudon; toute la plaine était d’ail-
leurs inondée, lors des crues ordinaires de la Seine, par un ancien bras
de cette rivière qui la morcelait. En enlevant le sommet des coteaux
de Boulogne, on a pu d’abord combler, en très-grande partie, l’an-
cien bras de la Seine, en conservant seulement le lit d'un petit ruis-
seau et de trois pièces d’eau en dehors des suites de l’hippodrome, et
former ensuite sur les berges de la Seine, nar des vallonnements reliés
au profil général de la plaine, une véritable digue qui la met à l’abri
des crues ordinaires du fleuve; ces ouvrages, entrepris en 1855, ont
été terminés dans la même campagne. L’année 1856 a été consacrée à
l’ouverture et à l’empierrement des routes et des allées de la plaine,
aux plantations des nombreux massifs, des pièces d’eau, du saut de
loup, des rives de la Seine, des abords des tribunes et de l’ancienne
lisière du bois, au nivellement et à l’appropriation du sol, des pistes,
à l’ensemencement en gazon des 130 hectares formant le nouveau
champ de courses, à la restauration de l’ancien moulin à vent de l’ab-
baye, et enfin à la construction de vastes et élégantes tribunes établies
aux frais de la Société d’Encouragement pour l’amélioration des races
de chevaux en France.

L’année 1857 et les premiers mois de 1858 ont été employés à
l’exécution des travaux de la plaine des sports; on a dû creuser deux
pièces d’eau et un ruisseau, serpentant dans les pelouses, pour assurer
l’écoulement des eaux de la partie basse de la plaine, et faire des ter-
rassements importants pour le passage de ce ruisseau à travers la butte
ou était placée l’ancienne abbaye de Longchamps, qu’il fallait traverser
pour arriver à la Seine; le raccordement des abords de la grande cas-
 
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