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Oppermann, Charles A. [Hrsg.]
Album pratique de l'art industriel et des beaux-arts — 3.1859

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No 5 (Septembre-Octobre 1859)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26969#0027
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ALBUM DE L'ART INDUSTRIEL — 3* ANNEE. — SEPTEMBRE-OCTOBRE i850.

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cade de Longchamps avec le sol de la plaine, l’ouverture de deux
grandes routes empierrées et de plusieurs routes et sentiers sablés, de
nombreux massifs plantés en arbres et arbustes de toutes dimensions,
principalement le long de la Seine et près de l’abbaye, complètent les
travaux exécutés dans la plaine des sports.

Tous les travaux qui viennent d’être décrits ont été entrepris depuis
1855, et ont pu être terminés au mois d’avril 1858.

État actuel. — Le Bois de Boulogne qui n’avait, avant sa transforma-
tion, que 676 hectares 15 ares 42 centiares, s’étend aujourd’hui sur
une surface de 873 hectares, ainsi répartis : en forêt, 434 hectares
10 ares 85 centiares; en pelouses, 273 hectares; en ruisseaux ou pièces
d’eau, 29 hectares 79 ares; en routes ou carrefours, 107 hectares
42 ares 11 centiares; en massifs d’arbustes, de fleurs ou pépinières,
28 hectares 68 ares A centiares. La longueur totale des routes est divi-
sée en 58,060 mètres courants de routes carrossables en partie em-
pierrées. 11,850 mètres de routes cavalières sablées, et 25,162 mètres
d’allées de piétons.

Les pièces d’eau contiennent un volume de 198,500 mètres cubes de
liquide, et le débit maximum de toutes les cascades du bois s’élève par
heure à 3,500 mètres cubes.

Alimentation des Cascades et Cours d'eau. — L’alimentation des cas-
cades et le renouvellement des eaux des lacs et des ruisseaux exigeaient
un volume d’eau considérable; il fallait en outre pourvoir à l’arrose-
ment des principales routes et des pelouses ; l’arrosage des parties
hautes du bois et le jeu des trois cascades des lacs ne pouvaient d’ail-
leurs être assurés qu’avec des eaux provenant d’un niveau élevé.

Au début des travaux, ces divers services ont pu se faire avec les
eaux de la-Seine, élevées au moyen des machines de Chaillot, mais
cette eau revenait à un prix trop élevé pour qu’il fût possible d’alimen-
ter, sans une dépense excessive, tous les services du bois, et il a fallu
aviser à d’autres moyens.

Le niveau du grand lac étant inférieur de 7 mètres environ aux ré-
servoirs des eaux du canal de l’Ôurcq établi à Monceaux, et la ville de
Paris n’utilisant pas toute l’eau que la compagnie du canal doit lui
livrer, une conduite d’amenée des eaux de l’Ourcq pouvant fournir

18,000 mètres cubes d’eau par 24 heures, a été établie entre Monceaux
et le grand lac du Bois de Boulogne. Cette conduite assure d’une ma-
nière complète le renouvellement des eaux du grand lac et l’alimen-
tation de tous les ruisseaux, des pièces d’eau et des cascades qui lui
sont inférieurs. Un réseau de conduites en tôle et bitume soudées sur
la maîtresse conduite des eaux de l’Ourcq fournit en outre l’eau néces-
saire à l’arrosement des pelouses et des routes de la partie basse du bois.

Puits artésien de Passy. — Pour l’approvisionnement des cascades
des lacs et l’alimentation du réseau de conduites posées autour des
pelouses et des routes élevées, un puits artésien d’un grand diamètre
a été projeté dans la plaine de Passy. Les travaux de ce puits, exécutés
d’après les procédés de M. Kind, Ingénieur saxon, sont très-avancés;
le forage sur un diamètre d’un mètre est descendu à 528 mètres au-
dessous du sol, et ne sera qu’à 25 mètres environ de la couche aquifère
des grès verts de laquelle proviennent les eaux jaillissantes du puits de
Grenelle, lorsqu’on aura réparé les accidents qui arrêtent les travaux
depuis une année.

Résumé de la dépense. — Cet exposé sommaire des embellissements
du Bois de Boulogne, terminés aujourd’hui, suffit pour indiquer toute
l’importance des travaux entrepris qui ont exigé une dépense considé-
rable. Cette dépense, toutefois, sera couverte en très-grande partie
par les aliénations de terrains autorisées et par le produit des ventes
de maisons démolies et de bois abattus. Ainsi le montant total des dé-
penses faites s’élève à 16,056,253'.05, répartis de la manière suivante :

Travaux. 7,423,836'.45

Achat d’immeubles réunis aux bois, parc de Madrid,
plaine de Longchamps. 8,632,416.60

Total. 16,056,253.05

Les ventes déjà réalisées et celles restant à faire, calcu-
lées sur les prix obtenus des parcelles vendues, doi-
vent donner. 9,051,483 .84

Reste.. . . . 7,004,769.2!

A déduire pour les dépenses à la charge de l’État, la
moitié des sommes dépensées dans l’hippodrome,
aux termes de l’art. 3 du décret impérial du 9 août
1894. 2,110,513.27

La dépense à la charge des ressources ordinaires de la
ville de Paris ne s’élève donc, pour le bois de Boulogne
et ses dépendances, qu’à. 4,894,255',94

La ville, d ailleurs, n’a pas diminué l’importance de son immeuble

par les aliénations qu’elle a décidées, car les terrains acquis dépassent
en surface les terrains aliénés; seulement les acquisitions ont été faites
en grande partie avant la plus-value résultant des travaux faits dans le
bois, et les ventes au contraire ne sont réalisées que successivement et
au moment où les terrains ont atteint le prix élevé que leur donne le
voisinage du Bois de Boulogne transformé et devenu Tune des plus
belles promenades de l’Europe.

Auteurs des projets et travaux. — Les travaux de terrassements des
lacs, des îles, de la butte Mortemart et de leurs abords ont été dirigés
par M. Varé, architecte paysagiste.

Le bétonnage du grand lac et la pose des conduites pour l’alimen-
tation des lacs ont été faits par M. Boudart, Ingénieur des Ponts et
Chaussées, sous les ordres de M. Dupuis, Ingénieur en chef, directeur,
et M. Homberg, Ingénieur en chef.

Depuis 1854, tous les travaux du bois sont dirigés par M. Alphand,
Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, ayant sous ses ordres, pour
les travaux ressortissant de l’art de l’Ingénieur, M. Darcel, Ingénieur
des Ponts et Chaussées; pour les ouvrages d’architecture, MM. Davioud,
architecte en chef, et IIugé, architecte; pour ceux du jardinage, M. Ba-
rillet Deschamps, jardinier en chef du Bois de Boulogne.

M. Combaz, conducteur des Ponts et Chaussées, a dirigé spéciale-
ment les travaux des Cascades de Longchamps et de la Mare aux Biches.

Après avoir rappelé les faits généraux relatifs à la transformation
qu’a subie le Bois de Boulogne, nous allons maintenant donner quelques
détails sur le mode d’exécution des travaux entrepris, et sur leur/>nlr
de revient. Us seront l’objet des chapitres suivants.

Le premier chapitre est relatif aux grands travaux de
terrassements et à l’établissement des sauts de loup,

qui ont coulé... 2,721,510'.00

Le deuxième aux routes et allées, entrant dans la dé-
pense pour. 453,400 .00

Le troisième à la distribution d’eau par les conduites et
aux appareils d’arrosage, ayant exigé une somme de. 1,005,000.00
Le quatrième aux pièces d’eau, ruisseaux, lacs et cas-
cades, revenant à. 969,500.00

Le cinquième aux travaux de semis, de pelouses, plan-
tations et autres ouvrages de jardinage, coûtant. . . 1,245,700.00

Le sixième aux ouvrages d’architecture de toute nature,

qui se sont élevés à. 860.000 .00

Les dépenses du personnel, direction des travaux, achat
de matériel pour le service général, frais de levée de
plans, etc., qui ne peuvent se classer dans les caté-
gories précédentes et montant à. 168.726.45

complètent le chiffre total des dépenses des travaux,

qui est, comme on l’a déjà indiqué, de. 7,423,836'.45

CHAPITRE II.

SAUTS DE LOUP. — TERRASSEMENTS.

Sauts de loup. — Les sauts dé loup et les boulevards extérieurs qui
limitent le bois au nord et au sud ont un développement de 5,233 mè-
tres. Sur toute son étendue, le boulevard dont nous avons déjà eu oc-
casion de parler, a une largeur totale de 20 mètres, formée d’une chaussée
de 12 mètres et de deux trottoirs de 4 mètres chacun. Les trottoirs
sablés sont appuyés contre une bordure en grès et la chaussée est
encadrée dans des caniveaux pavés de 0m.50 de largeur.

Les sauts de loup ont 7m.50 de large, en gueule; ils sont terminés
du côté du boulevard par des talus en terre recouverts de pervenches,
réglés à 1 1/2 de base pour 1 de hauteur; du côté du bois, un mur
en moellons bruts, recouvert au sommet d’une épaisseur de 0".10 de
gazon plaqué et garni de lierre, forme la clôture.

Le plafond des sauts de loup, d’une longueur moyenne de 3 mètres,
a été semé de gazon.

Enfin, deux lignes de marronniers sont plantées sur les trottoirs du
boulevard.

Les dépenses totales des sauts de loup et des boulevards qui les bor-
dent se sont élevées à la somme de 854,300 fr,, qui fait ressortir le
prix du mètre courant à 165M2 ainsi répartis :

Terrassements. 36f.72

Empierrement. 28.15

Pavage et bordure. 12.05

Maçonnerie. 73 .41

Plantations et gazonnement. 8 .95

Frais généraux. 5 .84

Total. 166r. 12

Terrassements. — Les principaux terrassements faits dans le Bois de
Boulogne sont ceux du creusement des deux lacs avec le produit des-
 
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