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Oppermann, Charles A. [Hrsg.]
Album pratique de l'art industriel et des beaux-arts — 3.1859

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No 6 (Novembre- Décembre 1859)
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ALBUM DE L'ART INDUSTRIEL. — 3* ANNÉE. — NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1 859.

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cascades non compris les grands terrassements des deux lacs, s’est
élevée à 969,500 fr.; leur surface étant de 297,900 mètres, la dépense,
rapportée au mètre carré de surface liquide, pour les ouvrages de
cette nature, s’est élevée au Bois de Boulogne à 3 fr. 23.

CHAPITRE VI.

FORÊTS, PLANTATIONS, PELOUSES, TRAVAUX DE JARDINAGE.

§ 1. Forêt.

L’ancien Bois de Boulogne formait, avant la construction des fortifi-
cations, une forêt de 719 hectares 36 ares, entièrement close de murs
et percée seulement de carrefours et d’allées droites de largeur va-
riable.

Le sol du bois est composé de sable siliceux mélangé d’une grande
quantité de cailloux roulés; il est par conséquent très-infertile à l'ex-
ception de quelques parties où le sous-sol argileux est voisin de la sur-
face. On ne doit donc accepter qu’avec une extrême réserve, l’opinion
généralement répandue de l’existence, dans l’ancien Bois de Boulogne,
de magnifiques forêts détruites par les etrangers lors des invasions de
1814 et de 1815. Sans doute quelques beaux arbres ont pu disparaître
à celte époque, puisqu’il existe encore de vieux cbênes d’un magnifique
développement dans les parties à sous-sol argileux sur le versant du co-
teau s’étendant d’Auleuil à Boulogne et dans la vallée partant du bout
du lac, passant près de la Croix Catelan et se terminant à la grande
cascade; mais dans les autres portions, formant les neuf dixièmes du
bois on n’a pu détruire que de chétives futaies et de maigres taillis de
chêne qui étaient à peu près l’unique essence de l’ancienne forêt.

La position topographique du Bois de Boulogne au centre du cercle
formé par la Seine depuis les Champs-Elysées jusqu’à Asnières, à égale
distance des coteaux élevés de Suresnes et de la Butte-Mortemart, en
éloigne les orages, qui, en général, suivent les cours d’eau importants
lorsqu’ils ne sont pas attirés par les monticules formant promontoires
dans les vallées. Une grande sécheresse est donc une nouvelle cause
d’infertilité qui vient s’ajouter à la pauvreté naturelle du sol du Bois
de Boulogne. U n’est pas surprenant dès lors que, jusqu’à la transfor-
mation actuelle qui a donné à la végétation l'air et l’humidité qui lui
manquaient, la forêt soit restée chétive et peu digne d'une grande
promenade pour une capitale.

Quoi qu’il en soit de l’état ancien du bois, il est certain qu’à l’excep-
tion des vieux chênes, celui qui existe actuellement ne remonte qu’au re-
peuplement fait après 1825. L’essence dominante est encore le chêne qui
occupe les quatre cinquièmes de la forêt; les parties Sud et Sud-Est
qui s’étendent de la porte Dauphine à celle des Princes et de Bou-
logne sont surtout plantés en chêne pédonculé. Le chêne sessile forme
les parties Nord et Nord-Ouest qui comprennent le coteau de Boulogne
à Neuillg au-dessus de Longchamps, Bagatelle et Madrid, i.cs autres
essences à feuilles caduques sont : comme plantations foncières, le bou-
leau, le peuplier blanc, le frêne, l’acacia, l’orme, le hêtre et le
charme groupés en massifs assez importants près du bout des lacs et
des portes Dauphine et Maillot ; comme plantations d’alignement sur
les anciennes allées droites, l’orme, l’acacia et le marronnier qui
réussit admirablement dans ce sol ingrat.

La forêt est du reste envahie par une grande quantité de ronces,
d’épines et d’arbustes parmi lesquels dominent le fusain, le troène et
le lycium.

De nombreux semis d’essences à feuilles persistantes ont été faits
dans le bois dont le sol siliceux recouvert des détritus de la forêt, con-
vient parfaitement aux arbres verts.

Ces semis suivis d’intelligentes transplantations ont généralement
bien réussi; aussi l’on trouve éparses d’assez grandes quantités de
pins Laricios, Sylvestres d’Écosse, de cèdres du Liban, d’ifs et de
mélèzes. Deux groupes principaux qui couvrent d’énormes surfaces et
forment de véritables pépinières, sont situés l’un entre les portes
Saint-James et de Neuillg, l’autres entre les portes Maillot et des Sa-
hlons. Mais la plantation d’essences à feuilles persistantes dont le suc-
cès est le plus complet est celle des cèdres, des mélèzes, des juniperus
et des pins qui forment actuellement l’île entourée par les eaux du ruis-
seau N Ermenonville à l’angle de l’allée de Longchamps et de la route
des Sablons.

Le Bois de Boulogne avait été aménagé autrefois par coupes de
30 ans sous futaies, sur les points les moins fertiles, et en futaies
pleines, dans les endroits où la végétation était la plus active. Depuis la
transformation, on a renoncé aux coupes régulières attendu que la
ville de Paris tient bien moins à retirer un revenu du bois qu’à lui
donner l’aspect le plus agréable pour la promenade : on se borne au-
jourd’hui à abattre les bois morts, à faire aux tiges et aux futaies, les
élagages nécessaires à leur développement, et l’on conserve, avec soin,
les taillis, les ronces, les épines et les arbustes qui cachent les tiges

d’arbres et forment un fourré de verdure et de fleurs d un aspect
agréable, au printemps surtout.

Sans doute les arbres placés loin des routes ne se développent pas
dans ce système, comme ils le feraient si le taillis était coupé réguliè-
rement et les ronces et les épines arrachées; mais il suffit pour les pro-
meneurs que les arbres rapprochés des allées soient bien tenus, ils sont
du reste, l’objet de soins particuliers et le sol à leur pied a été dé-
gagé des ronces et des épines, remplacées par un tapis de gazon.

Le Bois de Boulogne était très-giboyeux autrefois et la chasse y était
réservée au souverain. Mais le développement de Paris du côté des
Ghamps-Élysées et de Passy, en rapprochant la ville du bois et en aug-
mentant le nombre des promeneurs a fini par en expulser à peu près
complètement le gibier.

On n’y trouve plus que quelques chevreuils, un certain nombre de
lièvres et de rares faisans qui disparaîtront aussi avant peu. La seule
espèce qui y pullule encore est le lapin dont la présence est si funeste
au bois qu’on s’efforce de la faire disparaître par de fréquentes bat-
tues.

L’ancien Bois de Boulogne contenait des pépinières importantes
d arbres verts qui ont été réunies à la promenade, à l’exception de
celles situées au fond des Princes et en dedaus des fortifications, re-
tranchées des bois par la fixation de ses nouvelles limites, et dont les
plus beaux arbres ont été employés dans les nouvelles plantations. Il
existait, en outre, des collections importantes, commencées en 1819
sur une étendue assez considérable du bois entre la mare d' Auteuil et
Boulogne, au Nord de la route départementale réunissant ces deux loca-
lités. Ces collections étaient divisées en trois parties.

La première à l’Est contenait les arbres d’alignement à haute tige,
noyers et chênes, tulipiers et peupliers : la seconde, des essences ré-
sineuses mêlées à des érables, des marronniers, des frênes, des tilleuls
et des châtaigniers.

La dernière enfin, indépendamment de la plupart des essences pré-
cédentes qui y étaient très-espacées, renfermait des bouleaux, des
aulnes, des charmes, des platanes, des magnoliers cl des merisiers ;
enfin, en arbres et en arbustes à feuilles persistantes, des échantillons
de toutes les espèces nouvelles successivement introduites dans le cli-
mat de Paris depuis un siècle.

La plupart des plantations des collections étaient arrivées à un beau
développement en 1853, lors des premiers travaux destinés à transfor-
mer le Bois de Boulogne. Une ressource aussi précieuse ne pouvant
être négligée dans les plantations considérables que la ville de Paris
avait à faire, soit dans le bois, soit sur les quais, les boulevards et les
squares. Aussi a-t-on puisé largement dans les collections qui ont fourni
à elles seules la plus grande partie des arbres et arbustes remarquables
plantés depuis six ans dans les promenades de Paris.

La vaste surface occupée par les collections closes et interdites au
public, en faisait un obstacle à toute amélioration aux abords de la
mare d'Auteuil; les deux premières parties d’ailleurs, composées d’ar-
bres élevés, pouvaient être, sans inconvénient, réunies à la promenade;
on s’est borné alors à conserver, dans une enceinte, la troisième partie
divisée en deux par la route dite des Collections.

Ainsi réduites à quatre hectares environ, ces collections contiennent
encore des échantillons, de faibles dimensions à la vérité, de toutes
les essences nouvellement introduites : elles doivent être conservées
avec soin , non-seulement comme sujet d’étude sur l’acclimatation de
nouveaux végétaux, mais aussi comme ressource pour les plantations
de la ville de Paris venant s’ajouter au produit de nouvelles pépinières
récemment établies dans la plaine de Longchamps.

§ 2. Plantations.

La transformation du bois a nécessité de nombreuses plantations. Il
a fallu d’abord planter en arbres d’alignement, lesnouveauxboulevards
extérieurs et les allées droites conservées dont le profil seulement a
été modifié; fermer en plantation forestière d’arbres et d’arbustes, les
anciennes allées droites supprimées, former de nombreux massifs sur
les pelouses nouvelles des plaines des sports et de Longchamps, près
des maisons de gardes et autres habitations, le long des anciennes
allées droites longeant des parties de pelouse dont il convenait de dis-
simuler la rectitude, dans les îles et aux abords des pièces d’eau. Enfin
des arbres à tiges de plusieurs dimensions et à feuillage diversement
coloré ont dû être placés sur les pelouses pour les limiter, former des
points de vue, et produire des oppositions d’aspect indispensables dans
un parc aussi étendu que le Bois de Boulogne.

Pour les plantations d’alignement on a employé exclusivement le
marronnier qui réussit admirablement bien au bois ; une seule excep-
tion a été faite sur le boulevard extérieur, dit de Boulogne, dans la
plaine de Longchamps, qu’il fallait garnir d’arbres à basse tige pour
ne pas masquer la vue des coteaux de Meudon, Sèvres et Saint-Cloud.
 
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