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Oppermann, Charles A. [Hrsg.]
Album pratique de l'art industriel et des beaux-arts — 4.1860

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No 3 (Mai-Juin 1860)
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L’ART INDUSTRIEL. — h' ANNÉE. — MAI-JUIN 1860.

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cave, et dont l’axe est horizontal au lieu d’être vertical; il recomman-
dera ou le cavet ou le quart de rond. Et il y a ceci de bien remarquable
que, dans la plupart des édifices exécutés, non-seulement ces deux
moulures ont été distribuées comme si l’on avait eu égard à cette pres-
cription scientifique, mais que, dans les belles époques de l’Art antique,
elles se rapprochent, en général, beaucoup des formes géométriques.
La doucine et le talon peuvent, d’ailleurs, être envisagés comme résul-
tant de légères modifications apportées au cavet et au quart de rond, de
sorte que l’observation précédente leur est applicable. Sans doute, il
n’y a rien là d'absolu; les exceptions sont nombreuses, et il serait bien
étrange qu’il en fût autrement. On conçoit que la fantaisie ne pouvait
être enchaînée jusque dans ces détails; mais la loi n’en paraîtra pas
moins évidente lorsqu’on examinera les faits avec un esprit philoso-
phique et en toute impartialité.

Dans les édifices qui paraissent réclamer une certaine richesse de
décoration, des ornements peints ou sculptés viennent ajouter à l’effet
produit par les moulures, et, employés avec art, permettent de varier à
l’infini les degrés de richesse et d’atteindre aux plus élevés sans multi-
plier outre mesure les divisions des profils. Us reproduisent habituelle-
ment des objets naturels ou usuels, et ils peuvent non-seulement satis-
faire à cet instinct qui nous fait rechercher l’ornementation, la variété
et l’imitation, mais encore contribuer efficacement à spécialiser le ca-
ractère général de l’édifice par les idées que réveillent les objets repré-
sentés. Us sont appelés à ajouter beaucoup de netteté à l’architecture,
et à offrir aliment à notre esprit aussi bien que jouissance à notre goût,
alors que nous descendons à l’examen des détails après avoir admiré
l’ensemble de l’œuvre. Us devraient être tous symboliques. On ne peut
douter que tels n’aient été ceux de la Grèce et des premiers temps de
l’Art romain ; mais, dans le développement des civilisations, les souve-
nirs des débuts s’effacent peu à peu; les formes peuvent se reproduire,
mais leur signification se perd ; la lettre peut subsister, mais l’esprit
■ s’éteint. La plupart des ornements que nous employons aujourd’hui
sont de serviles reproductions de ceux de l’antiquité ; ils n’ont aucune’
valeur allégorique; ils n’ont pas même le mérite de nous offrir l imita-
tion d’objets connus : les plantes qu’ils représentent appartiennent à
d’autres climats, et les usages qu’ils rappellent ne sont pas les nôtres.
Il est donc à regretter que le grand mouvement intellectuel qui nous a
rattachés aux traditions de l’antiquité n’ait pas maintenu l’esprit plutôt
que la forme des ornements ; l’Architecture du moyen âge et quelques
tentatives isolées faites à diverses reprises prouvent qu’il serait facile
de trouver autour de nous d’heureux motifs de décoration. Que le goût
de la nation se développe, que l’art se ressente de l’indépendance des
esprits, et l’ornementation sortira de l’ornière dans laquelle on la traîne
depuis si longtemps.

U ne faudrait pas conclure de ce qui prçcède que ces ornements
traditionnels n’offrent d’autres ressources à l’act que l’expression de
divers degrés de richesse. U est évident que, comme les moulures qui
les reçoivent, ils sont susceptibles de caractères généraux très-variés,
suivant qu’ils ont plus ou moins de relief, qu’ils sont plus ou moins lé-
gers, et que leurs contours sont plus ou moins accentués. On ne saurait
méconnaître leurs services parce qu’ils ne tiennent pas tout ce qu’on
est en droit d’en attendre.

Parmi les ornements les plus usuels, on remarque 1 ’Ove; il est com-
posé de trois parties essentielles : l’Ove proprement dite, VEnveloppe de
l'ove et le Dard, qui sépare deux enveloppes consécutives. On trouve
dans les ruines de Pompéi des oves qui se rapprochent beaucoup plus
de la forme d’une châtaigne ouverte que de celle d’un œuf.

Les oves sont précédées d’un ornement très-fréquemment employé eu
architecture sous le nom de Perles ou de Chapelet.

Les oves sont l’ornement habituel du quart de rond et n’appartien-
nent qu’à lui.

Les doucines sont ornées de Palmettes et de Fleurs de lotus, de
Feuilles d’acanthe, entre lesquelles se montrent des Feuilles d’eau.

Les Entrelacs et les Feuilles de laurier sont principalement affectés à
la décoration des tores.

Enfin, les surfaces planes de médiocre hauteur, telles que les larmiers
de corniches, sont quelquefois décorées de Palmettes plates ou de Can-
nelures. Le premier est emprunté à un monument étrusque ; le second,
au larmier du temple d’Antonin et Faustine à Rome. Ces mêmes
ornements peuvent également s’appliquer à des cavets droits ou ren-
versés.

Nous pourrions mettre sous les yeux du lecteur beaucoup d’autres
ornements de moulures, mais cela ne nous semble pas nécessaire. Il
est évident qu’il y a là un vaste champ ouvert à la fantaisie, et que les
formes de ces détails peuvent varier à l'infini. L’objet essentiel que nous
avions en vue était de montrer dans quel esprit il convenait de traiter
l’ornement d’architecture, et les exemples qui viennent d’être passés
en revue paraissent y suffire.

On remarquera d’abord que le profil d’une moulure ornée est tou-

jours formé par les parties saillantes de la sculpture, et l’on appréciera
le motif qui fait placer dans les angles des nervures à peu près conti-
nues, en reconnaissant que c’est surtout sur les arêtes qu’il importe de
respecter les profils, parce qu’ils s’y accusent plus nettement que par-
tout ailleurs. Grâce à cette méthode, la forme de la moulure dans les
changements de direction est la même que s’il n’y avait pas d'ornement,
ou du moins n’est que très-faiblement altérée; l’accessoire n’y empiète
pas sur le principal. On verra aussi que, toutes choses égales d’ailleurs,
il convient de refouiller et de rapprocher d’autant plus les ornements
qu’ils appartiennent à de plus petites moulures, ce qu’il était d’ailleurs
aisé de prévoir.

Enfin, ces exemples pourront donner une idée de la différence qui
existe entre l’Art grec et l’Art romain. Us montrent combien le premier
l’emporte sur le second par l’élégance de la forme, par la finesse des
expressions, par la modération des effets. Tandis que les ornements de
l’un, pleins de grâce et de légèreté, se jouent en quelque sorte à la sur-
face de la moulure, ceux de l’autre, larges, épatés, se détachent par de
fortes saillies et sont profondément refouillés, à l’exception toutefois
de ceux du tore de la colonne trajane, qui est traité dans un style tout
particulier. Ce caractère heurté de l’ornementation est un indice de dé-
cadence, de même que l’excès de décoration, et il s’est marqué de plus
en plus sur les œuvres de l’Architecture romaine à mesure que la fin de
l’empire approchait davantage.

L’art de disposer les assemblages de moulures de la manière la plus
favorable, en d’autres termes l'Art de profiler, importe essentiellement
à l’architecte, qui, par là surtout, donne du style à ses œuvres et les
marque au cachet de son individualité. De principes absolus, il ne sau-
rait y en avoir en pareille matière, et les principes généraux y sont de
bien faible secours; car la beauté d’un profil dépend d’une foule de
nuances que le sentiment apprécie, mais que le langage parlé est inha-
bile à formuler. Cependant on peut dire, moyennant toutes réserves
pour les circonstances exceptionnelles, qu’il convient d’avoir égard,
dans le tracé d’un profil, aux prescriptions suivantes :

1" Observer, dans la disposition générale, un mouvement assez pro-
noncé pour qu’elle ne présente rien de confus, et entrer d’autant plus
dans cette voie que l’édifice est plus accentué et que le profil est des-
tiné à produire son effet à une plus grande distance;

T Combiner les parties droites avec les parties sinueuses, et les
moulures ornées avec les moulures lisses, afin qu’elles se fassent valoir
réciproquement;

3° Opposer à de grandes moulures de petites faces planes ou des sail-
lies fiues et nettes,

Syllaba longa brevi subjecta,

k° Donner à toutes les moulures d’un même profil le même carac-
tère général, sauf les nuances que peuvent exiger les différences de
position.

Mais nous répéterons à ce sujet ce que nous-avons dit plus haut en
parlant des moulures envisagées isolément : l’étude des formes appar-
tenant aux belles époques de l’Art, et surtout de l’Art grec, peut seule
développer convenablement le goût de l’architecte; il n’est aucun
précepte qui puisse y suppléer.

L. Reynaijd,

Inspecteur général des Ponts et Chaussées.

FONTES D’ORNEMENT ET BRONZES D’ART,

fontaine en fonte d'ornement à deux vasques.

Par M. Barbezat, Maître de forges à Paris.

PL. 15.

La fontaine en fonte d’ornement dont la PI. 13 représente le dessin
est remarquable par ses heureuses proportions et par le fini de ses dé-
tails. Elle a une hauteur totale de Am.60, et se compose de deux vasques
qui sont à des hauteurs de lm.66 et 2ra.80 au-dessus du bassin inférieur
en pierre de taille.

Une première vasque, de grande dimension, qui a 2m.31 de diamètre,
est soutenue par un support décoré simplement et entouré de Tritons
qui lancent des jets d’eau.

Cette eau se réunit, dans le bassin inférieur, à celle qui sort de la
vasque par des mascarons disposés aux sommets et au milieu du poly-
gône qu’elle forme.

Au centre de cette vasque s’élève le support de la seconde, composé
par un groupe de plantes marines et d’oiseaux aquatiques. Elle a
 
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