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Oppermann, Charles A. [Hrsg.]
Album pratique de l'art industriel et des beaux-arts — 4.1860

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No 6 (Novembre- Décembre 1860)
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41

L’ART INDUSTRIEL. — A* ANNÉE. — NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1860.

A2

IV 6. — notmnbrc=DcYmbrf 1860.

PL. 23, 2&, 25, 26.

SOMMAIRE.

texte. — Projets et propositions. — 195. Des entailles polygonales sur
les coins et sur les angles des édifices. — 196. Du profil grec des statues et des
médaillons dans certaines constructions modernes. — 197. De la nécessité d’une ré-
forme radicale dans l’enseignement de l’École des Beaux-Arts. — Chronique des
Beaux-Arts.— Concours pour les prix de Rome. — Création de nouveaux squares
dans Paris. — Architecture décorative. — Devantures de magasins. Boucherie et
Boulangerie, rue de Grenelle-Saint-Germain, Nos 63 et 93 (PI. 23, 24).—Mosaïques.

— Mosaïques en ciment comprimé de MM. Pbgens et C'° à Lyon (PI. 25). — Mé-
thode géométrique de M. Gallois pour le tracé des mosaïques et des dallages (PI. 26).

— Revue photographique. — Tirage direct des positifs au gallate de fer.—
Épreuves colorées obtenues par l’emploi des sels d’urane. — Chambre noire automa-
tique de M. Bertsch. — Exemple de reproduction double. — Le Xantho-Collodion.—
Photographie à la lumière artificielle, par M. Wclff.

«•TAXAMES. — 23,24. Devantures de magasins, Boucherie et Boulangerie, rue de
Grenelle-Saint-Germain, N"* 63 et 93.— 25. Mosaïques en ciment comprimé de MM. Pu-
gens et C1” à Lyon. — 26. Méthode géométrique de M. Gallois pour le tracé des
mosaïques et des dallages.

PROJETS ET PROPOSITIONS.

i9â (1). De» entailles polygonales sur les coins
et sur les angles «les étliliees.

Abattre les angles des pierres par des faces polygonales brutes, en-
lever les arêtes dans les mêmes conditions, et gratter de grandes raies
parallèles et clair-semées dans les panneaux et les fûts des pilastres,
tel est le système d’ornementation que l’école dont nous parlons ajoute
avec prédilection aux ronds et aux rosettes.

Ce mode de procéder, qui consiste à traiter la pierre comme du
blanc d'Espagne que l’on taillerait au couteau, est d’une pauvreté et
d’une brutalité qui révolte tous les instincts architectoniques.

Quoi, l’on serait arrivé au xix' siècle, c’est-à-dire à l’époque où l’on
devrait connaître mieux les ressources de l’art, où-l’on se trouve le
plus à même d’étudier sur place, par la facilité des voyages, les chefs-
d’œuvre de toutes les époques antérieures, et l’on se bornerait à en re-
venir. pour décorer les édifices, aux moyens les plus grossiers et les
plus barbares qui puissent s’imaginer?

On ne trouverait rien de mieux, pour remplir une surface, que d’y
gratter une série de barres, sans aucun but ni aucune signification?

Sont-ce les blocs informes de la salle des ventes, ou les baguettes
verticales à trois petites pointes de la bibliothèque Sainte-Geneviève,
qu’il faut considérer comme les prototypes de ces divers ornements.

Ou bien sont-ils seulement, comme tout le reste, les résultats de
l’absence d’idées qu’on retrouve dans toutes les conceptions de la même
école?

Quelle qu’en soit l’origine, nous ne pouvons qu’en regretter l’abus, le
signaler et le classer avec les autres défauts indiqués dans ce qui pré-
cède.

C. A. Oppermann.

Paris. — 1er Novembre 1860.

196. Du |ii‘ofll grec «les statues et «les méalaillons

dans certaines constructions modernes.

Une dernière chose qui frappe dans la plupart des conceptions de la
même école, et que nous voulons relever encore pour terminer, ce
sont les profils tout particuliers qu’affectionnent les auteurs des statues
et des médaillons qui ornent les façades ou les intérieurs.

Le nez en prolongement du front et un gros menton renflé paraissent
composer l’idéal générique de tous les sculpteurs et modeleurs de celte
même école.

C’est le profil grec, dira-t-on.

Où a-t-on vu que Minerve, Junon, Vénus, les nymphes et les grâces
avaient des figures de Maritorne?

Nous ne citons pas d’exemples, parce que nous ne voulons pas sortir

(1) Pour la série complète des Numéros, voir les Nouvelles Annales de la Construc-
tion, le Portefeuille économique des Machines et les Nouvelles Annales d'Agriculture.

0 — 22.

de la discussion de théorie et de principe que nous avons à cœur de
compléter; mais nous pourrions indiquer à Paris, et ailleurs, mille exem-
ples à l’appui de ce que nous disons. Cette singulière mode ne peut
avoir son origine que dans une exagération systématique.

Mais supposons même que le type grec que l’on prétend imiter soit
pur et réel dans les œuvres dont nous parlons. Est-ce de nos jours qu’il
faut représenter l’Industrie, l’Agriculture, le Commerce, ou toute autre
figure symbolique, comme des matrones d’Athènes ou de Rome, gau-
chement embarrassées dans des attributs qu’elles ont l’air de ne pas
comprendre. Ces détails accessoires sont d’ailleurs aussi, en général,
mal compris ou atrophiés par les sculpteurs.

On ne nous persuadera jamais que tous ces pastiches lourds et mala-
droits sont de l’art et de l’intelligence esthétique. C’est de la lourdeur
et de la maladresse sans aucune compensation.

Et quand nous voyons des hommes de bonne foi, des praticiens ha-
biles, des recueils admirablement gravés, reproduire et préconiser ces
formes pâteuses et ridicules, nous ne pouvons que déplorer cet aveu-
glement, et que protester encore une fois contre ces absurdités ; car
certes, ce n’est pas là le véritable esprit de l’architecture moderne.

C. A. Oppermann.

Paris. — 1" Novembre 1860.

19». De la nécessité «l’une réforme radicale

dans l’enseignement de l’école des Beaux-Arts.

Concluons.

Puisque tout démontre qu’il règne aujourd’hui, parmi les architectes,
un goût déplorable et des répétitions de formes caractéristiques dont
la commune origine est évidente, il faut en conclure que c’est l’école
même qui est le foyer de ces abus, et que ce sont les professeurs de
l’école qui en sont responsables.

Mais comment opérer une réforme efficace sans froisser mille suscep-
tibilités?

Comment persuader à des hommes d’un mérite réel qu’ils ont tort de
préconiser et de reproduire des formes et des systèmes qui sont d’au-
tant plus incorrigibles que ce sont chez eux des habitudes transformées
en convictions?

Nous ne voudrions conseiller aucune mesure de rigueur, mais nous
croyons qu’en adjoignant à certains professeurs actuels un professeur
suppléant qui serait dans un autre ordre d’idées, en bannissant des cartons
de l’école tous les modèles vicieux, en recommandant énergiquement
aux professeurs nouveaux d’éviter de retomber dans les mêmes erreurs,
et en refusant rigoureusement les projets et concours provenant d’ate-
liers Néo-étrusques, on n’aurait peut-être pas besoin d’en venir à des me-
sures plus formelles.

En tout état de cause, nous croyons remplir un devoir en signalant
ces abus, et nous ne pouvons que réitérer encore le vœu que l’on re-
médie d’urgence à un état de choses aussi funeste. Nous nous efforce-
rons d’ailleurs de prêcher d’exemple en n’admettant dans nos publica-
tions que des modèles qui ne portent pas ce cachet contre lequel nous
protestons.

C. A. Oppermann.

Paris. — 1" Novembre 1860.

CHRONIQUE DES BEAUX-ARTS.

foncoiirs pour les prix «le Dôme.

C’est le mois dernier qu’ont eu lieu, au palais des Beaux-Arts, les
expositions des prix de Rome, qui ont, comme toujours, attiré une
foule nombreuse.

Concours d'architecture. — L’Académie avait choisi un sujet plein
d’actualité et d’intérêt, la composition d’une résidence Impériale à Nice.
Le programme du concours faisait, du reste, sentir aux élèves la diffé-

1860. — 6
 
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