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Oppermann, Charles A. [Hrsg.]
Album pratique de l'art industriel et des beaux-arts — 5.1861

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No 5 (Septembre-Octobre 1861)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26967#0025
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33

L’ART INDUSTRIEL. — 5e ANNÉE. — SEPTEMBRE-OCTOBRE 1861.

34

tt° 5.—jScptrmbrf=©ctobrc 1861.

PL. 19, 20, 21, 22.

S0MIHAIRE.

texte. — Projets et propositions.— 231. Principes généraux de l’Harmonie
dans les proportions architectoniques. — Chronique «les Reaux-Arts. — Exposition
des Arts Industriels pour 18G1.—Exposition de photographie à Marseille.— Remontage
des fontaines de la place de la Concorde. — Constructions monumentales de Vienne
(Autriche).— Inauguration duparc de Monceaux. — Distribution des Récompenses dé-
cernées aux artistes après l’Exposition de 18G1. — Architecture. — Maisons de garde
et Maisons d’éclusierdu Hanovre (PI. 19).—Marbrerie. — Les marbres maxilés de
Paris (PI. 20). — Ébénisterle. — Parquets et Bordures de MM. Ruchet et Cie, à Paris
(PI. 21-22). — Revue photographique. — Polyconographe de voyage de M. .1.
Duboscq.

plakches. — 19. Maisons de garde et Maisons d’éclusier du Hanovre. —20. Les
marbres maxilés de Paris. —21-22. Parquets et Bordures de MM. Ruchet etC'', àParis.

PROJETS ET PROPOSITIONS

231 (1). Principes généraux tle l’Harmonie

dans les Proportions Architectoniques.

I

Le premier principe de l’Harmonie dans les Proportions architecto-
niques est le Sentiment de l’équilibre ou de la stabilité dans la construc-
tion.

C’est à ce fait qu’est due la prédilection quelquefois exagérée de cer-
tains esprits pour la symétrie.

Peu leur importe que la symétrie ne soit pas motivée, il faut deux
numéros à la même porte, l’un à droite, l’autre à gauche. Il faut deux
portes à une même cour, l’une pour entrer, l’autre pour — faire sy-
métrie. Elle est condamnée, et ne sert à rien.

La faute commise en forçant la mairie de la place Saint-Germain-
l’Auxerrois, à Paris, à ressembler à l’église, la faute commise en déviant
la mairie vers la gauche, parce que l’église est déviée à droite, sont
des exagérations du besoin de symétrie.

Les plus belles cathédrales, surtout celles construites par les corpo-
rations religieuses, sont rarement symétriques dans le sens servile du
mot.

La tour de gauche, qui symbolisait le pouvoir spirituel, était généra-
lement plus ornée, plus haute et plus achevée que la tour de droite
symbolisant l’élément temporel.

Le portail gauche était plus riche que le portail droit.

Dans les constructions industrielles, l’obéissance aux nécessités pra-
tiques, l’obligation de se conformer avant tout à la forme du terrain,
à la nature des opérations intérieures, conduit plus souvent encore
à rompre forcément avec la condition de symétrie.

Dans les constructions privées enfin, les portes cochères sont très-
mal placées au centre, les escaliers sont presque toujours sur le côté;
les salons, les belvédères, les terrasses des maisons de campagne sont
exposés du côté où la vue est la plus belle.

En résumé, la symétrie est une des plus importantes conditions de
la beauté des édifices, mais il est dangereux, irrationnel de la recher-
cher aux dépens de l’harmonie de l’édifice avec son but.

II

La Nature des matériaux fournit une autre condition dans la recherche
des proportions harmoniques.

Telle colonne en pierre sera trop légère si elle a pour diamètre le
dixième de sa hauteur ; telle colonnette en fer sera monstrueusement
lourde avec la même proportion.

Il faut donc que le calcul et l’étude de la résistance des matériaux
guide le goût dans la recherche des proportions générales ou des rap-
ports de détail.

Il faut que l’esprit puisse se rendre compte des sujétions de la ma-

(I) Pour la série complète des numéros, voir les Nouvelles Annales de la Construc-
tion, le Portefeuille économique des Machines et les Nouvelles Annales d’Agriculture.

0 — 27.

tière, pour que, dans un édifice, il se trouve satisfait par les proportions
adoptées.

III

Les Conditions locales et climatériques sont un autre élément à prendre
en considération dans l’étude des proportions; telle fenêtre sera trop
grande sous le soleil ardent de l’Afrique, qui paraîtra mesquine et in-
suffisante dans les pays du Nord.

On admet en Italie, en Espagne, dans les Indes, en Suisse, des
saillies de toits considérables pour s’abriter du soleil, de la neige ou
du froid.

En France, en Angleterre et dans l’Allemagne centrale, il serait
mauvais d’obscurcir les rues et d’enlever de la lumière aux apparte-
ments par des auvents aussi proéminents et des corniches aussi sail-
lantes.

IV

Le Besoin des rapports simples, qui est une nécessité pour l’œil comme
pour l’oreille, dans le concert des vibrations qui l’affectent, se traduit
encore en Architecture par la préférence donnée à certains chiffres plu-
tôt qu’à certains autres, et l’on pourrait composer des tableaux ayant
pour base différentes gammes et différents accords susceptibles d’être
consultés utilement pour l’étude des harmonies architectoniques.

C’est ainsi que l’on a pu dire, dans la Grèce ancienne, qu’il y avait
un rapport intime entre l’Architecture et la Musique, et que certains
architectes de l’antiquité, par l’exagération d’un sentiment justifiable,
croyaient devoir faire apprendre la musique à leurs élèves comme une
préparation nécessaire à leurs leçons.

On comprend bien cependant que ce n’est que « toutes choses égales
d’ailleurs » qu’il est bon de tenir un compte sérieux de ces rapports
simples, et de ces nombres harmoniques que certains chercheurs, trop
pythagoriciens pour notre époque, ont voulu mettre en avant comme
l’essence même de la beauté.

V

Le Principe des alignements d'axe est un de ceux qui demandent le
plus à être observés dans de grandes masses de constructions ou dans
des dessins ou tableaux d’ensemble.

L’esprit a besoin d’un très-grand ordre dans les dispositions générales,
pour se trouver satisfait et non étourdi ou troublé par la discordance
des ensembles. Les alignements d’axe et le parallélisme des grandes
masses ou leur retour à angle droit sont les moyens les plus simples
d’obtenir l’ordre dont il s’agit.

VI

La Correspondance des ossatures résistantes est encore une conséquence
du besoin de stabilité et du principe des alignements d’axe.

Les charpentes qui retombent sur des espaces vides au lieu de retom-
ber sur l’axe des pleins, sont une grande faute au point de vue du
principe de la correspondance des ossatures.

En un mot, les axes des pleins doivent correspondre avec les axes des
parties résistantes, et les axes des vides également doivent correspondre
entre eux.

Les nervures verticales, piliers, colonnes ou contre-forts, doivent cor-
respondre aux nervures horizontales ou obliques. Le squelette de la
construction doit être assimilable au squelette d’un être organisé.

Les points d’appui, dans ces derniers, sont toujours parfaitement
continus, et jamais la nature ne s’est exposée à un tassement ou à une
déformation sous l’effort des forces extérieures ou de la pesanteur.

VII

Le principe de l’égalité des espacements répond à un certain besoin de
simplicité et d’homogénéité qui est dans notre esprit, et qui s’oppose à
ce que l’on accumule des objets sur un point d’une manière plus lourde
et plus gênée que sur un autre.

Il n’y a rien d’absolu à dire à cet égard, mais, en raisonnant dans
chaque cas particulier, l’application du principe, on obtient des effets
évidents de satisfaction pour le spectateur.

1861. — 5
 
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