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Oppermann, Charles A. [Hrsg.]
Album pratique de l'art industriel et des beaux-arts — 5.1861

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No 5 (Septembre-Octobre 1861)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26967#0026
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35

L’ART INDUSTRIEL. — 5e ANNÉE. — SEPTEMBRE-OCTOBRE 1861.

36

VIII

Principe de Valternance. — La répugnance que l’on a pour la mono-
tonie donne à l’alternance des formes et des grandeurs une certaine
valeur comme principe général à observer dans les proportions. La
répétition n’est d’ailleurs qu'une variété de l’alternance, puisque, pour
qu’il y ait répétition, il faut toujours, nécessairement, qu’il y ait inter-
valle ou période.

Alors le vide alterne avec le plein, le haut avec le bas, etc.

IX

Décoration des Changements de direction, des Intersections et des Points
saillants. — Dans tous les édifices bien combinés et décorés avec goût,
lorsqu’une ligne se brise ou de droite devient courbe, un ornement
particulier décore ou atténue aux yeux du spectateur le changement de
direction dont il s’agit.

Tels sont les chapiteaux des colonnes, les croisements des nervures,
les impostes des arcades et archivoltes, les ornements d’angle, etc.

Dans un but analogue, les points saillants, qui sont en général des
intersections de lignes, se trouvent aussi décorés plus ou moins riche-
ment.

Les centres, les axes et les milieux des côLés, appellent aussi la dé-
coration ; en un mot, tous les points où l’esprit se fixe pour un motif
particulier, matériel ou moral, sont des points susceptibles de décora-
tion, et l’harmonie veut que ces points soient plus richement décorés
que les surfaces unies ou le courant des lignes, dans leurs portées inter-
médiaires.

Cela est si vrai, que la dorure, les métaux précieux et les pierres
précieuses même, sont souvent appelés à concourir, par leur valeur
intrinsèque, à donner plus d’importance aux points dont il s’agit, et
l’élégance, la richesse, le bon goût de beaucoup de produits de l’art
ou de l’industrie ne sont dus, au fond, lorsqu’on les analyse avec atten -
tion, qu’à l’observation instinctive ou raisonnée des règles dont il
s’agit.

X

Enfin, pour terminer cette étude, rappelons encore la Con formité des
proportions à celles des objets connus et habituels, comme étant, avec
une importance beaucoup moins grande en Architecture qu’en Sculp-
ture et en Peinture, un élément d’harmonie.

On comprend, en effet, que le sculpteur doive avant tout se préoccuper
de l’imitation, en quelque sorte mathématique, des proportions idéales
du corps humain.

On comprend que le peintre doive donner, de préférence, à ses arbres
et à ses montagnes des formes et des proportions « naturelles; » mais
dans l’Architecture et les autres arts où l’imitation de la nature joue un
rôle presque nul, on comprend qu’il ne faut parler de cette dernière
condition d’harmonie que comme d’une concession à faire quelquefois
aux habitudes et aux préjugés de l’œil du spectateur.

En résumé,

La Beauté parfaite, avons-nous dit dans notre Introduction à la Phi-
losophie des constructions (Album de 1857), se compose de la réalisa-
tion simultanée de trois harmonies :

1° Harmonie de l’objet avec son but;

2° Harmonie des différentes parties de l’objet entre elles;

3° Harmonie de l’objet avec son Spectateur.

La deuxième condition est surtout celle où il faut chercher les bases
des proportions, et c’est ce que nous avons développé en parlant de
l’équilibre, de la nature des matériaux et des conditions climatériques.

La troisième harmonie, celle de l’objet avec son spectateur, conduit
à modifier les proportions dans une certaine mesure, pour satisfaire le
besoin des rapports simples, et pour ne pas choquer trop violemment
les habitudes de l’œil et du goût à une époque déterminée, dans un
pays donné.

C. A. Oppermann.

Paris. — 1er Septembre 1861.

CHRONIQUE DES BEAUX-ARTS.

Exposition îles Arts Industriels pour f SGI.

On se souvient sans doute que nous avons déjà plusieurs fois signalé
une lacune bien regrettable, l’absence d’expositions spéciales pour
les Arts Industriels. « Il serait temps, disions-nous dans une de nos

Propositions [Art. Ind. 1860, Prop. 135, col. 1), de créer pour les
Arts Industriels réunis, tels que la Photographie, les Bois découpés,
les Arts céramiques, les Mosaïques, les Parquets à la mécanique,
les Zincs et les Cuivres estampés, les Fontes d’ornement, etc., des
expositions spéciales et qui ne seraient pas les moins intéressantes
bien certainement. »

Le vœu que nous émettions à cette époque est, à l’heure qu’il est,
un fait accompli : une exposition spéciale pour les Arts Industriels vient
de s’ouvrir au Palais de l’Industrie, sous la présidence d’honneur de
M. le Baron Taylor, Commandeur de la Légion d’honneur, Membre
de l’Institut, Président du comité des inventeurs et artistes industriels.
M. E. Guichard, premier vice-président de la Société du Progrès des
Arts Industriels, est le président de la Commission d’organisation. Voici,
du reste, les termes de la décision qui a été prise à cet égard :

« La Société du Progrès des Arts Industriels et le Comité des
inventeurs et Artistes, afin de propager le goût des œuvres d’art unies
à l’industrie, de conserver leur suprématie à l’Étranger, d’attirer par
des récompenses l’attention du gouvernement sur les produits des Arts
Industriels, ont décidé : Une Exposition des Arts Industriels aura lieu à
Paris au Palais de l’Industrie, du 15 Août au 15 Octobre 1861.

« Celte exposition comprendra les œuvres d’art destinées à la décora-
tion, les œuvres d’Art Industriel, savoir : 1° les dessins décoratifs et
industriels, les peintures et sculptures décoratives; 2° les objets fabri-
qués et manufacturés; les dessins scientifiques et les objets de même
nature reconnus utiles à l’art industriel. Il sera établi des concours spé-
ciaux dans l’art décoratif.

« Le Jury des récompenses sera pris parmi les membres du Jury des
expositions; il aura pour patronage les sociétés savantes.

« E. Guichard, président de la commission d’organisation;

« Bourdilliat jeune, directeur de l’exposition;
a Th. Labourieu, secrétaire, rue Sainte-Barbe, 6, de 3 à 5 heures. »

Exposition de photographie à Marseille.

L’exposition de Photographie doit encore rester ouverte au Palais
de l’Industrie après la fermeture de celle des Beaux-Arts, et cependant
déjà la société Photographique de Marseille en organise une nouvelle
dans cette ville. Aucune exposition universelle de ce genre n’a encore
eu lieu dans le Midi de la France. Celle qui se prépare pourra donc,
grâce à la position géographique de la ville choisie pour cette solen-
nité, et ses nombreux rapports avec toutes les nations du globe,
créer à l’Art photographique de nouvelles ressources, et coopérer puis-
samment à la propagation de ses œuvres. La durée de l’exposition sera
d’un mois et le jour de l’ouverture est fixé au 1" Septembre 1861.

Kcmontage des fontaines de la place de la Concorde.

Les fontaines de la place de la Concorde transportées, comme on
sait, au mois de Février dernier dans les ateliers d’Auteuil pour y être
soumises à l’action des procédés galvaniques, sont actuellement re-
mises en place. Elles ont fonctionné le 15 Août pour la première fois,
et produisent maintenant le plus heureux effet.

Tous les détails de leur ornementation si riche, sont mainte-
nant mis en lumière, grâce à l’épaisse enveloppe de cuivre dont ils
sont revêtus. On n’évalue pas à moins de 60,000 kilogr., sans compter
les autres matières employées, la quantité de sulfate de cuivre
qu’aura exigé ce travail difficile, dont l’heureuse issue marque les nou-
veaux progrès d’une industrie appelée à jouer un rôle de plus en plus
important, au double point de vue de la décoration et de la préserva-
tion des monuments en fonte. On sait que les fontaines de la place de
la Concorde ont absorbé environ 200,000 kilogr. de métal; la plupart
des quarante-huit statues pèsent plus de 2,000 kilogr. chacune. Telle
partie de vasque pèse au moins 12,000 kilogr. Ces chiffres donnent la
mesure des difficultés qu’on a rencontrées dans cette opération.

On vient de commencer le démontage des vingt colonnes rostrales
de la place; elles doivent toutes être bronzées par le même procédé,
ainsi que les deux cent vingt candélabres monumentaux de la place de
la Concorde et de l’avenue des Champs-Élysées.

Constructions monumentales lie Tienne (Autriche).

Nous trouvons dans l’Allgemeine Bauzeitung de Vienne les détails qui
suivent sur l’état des constructions monumentales de celte ville:

Église d’Altierchen-Felder. — L’église d’ Altier chen-Felder doit être
terminée cette année. Élevée par l’architecte Suisse, G. Muller,
cette église est la construction d’église allemande la plus brillante qui
ait été exécutée depuis dix ans. Elle ne sera surpassée que par la con-
struction de l'église votive, dont les belles formes gothiques révèlent
une conception ingénieuse jointe à une exécution solide. On met ac-
 
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