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Oppermann, Charles A. [Hrsg.]
Album pratique de l'art industriel et des beaux-arts — 6.1862

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No 33 (Mai-Juin 1862)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26968#0024
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ART INDUSTRIEL.

6e ANNEE.

AI AI-JUIN 18(52.

;V2

faire subir A la plaque ainsi préparée et qui la uiet dans toutes autres
conditions. Cette opération consiste à chauffer la plaque impressionnée
dans l’obscurité à une température voisine de 100"; la couche sensi-
ble prend alors une teinte d’un rose violacé. L’agent lumineux n’agit
plus de la même manière qu’avant le recuit; la lumière blanche s’im-
prime en blanc au lieu de noir comme avant le recuit; les différentes
couleurs deviennent claires et brillantes au lieu d'être sombres.

On comprend maintenant que si l’on projette sur ces lames ainsi
préparées et recuites des rayons lumineux mélangés donnant lieu à
des teintes composées, ces teintes devront être reproduites comme
les couleurs simples. Ainsi, en superposant sur une lame d’argent
sensibilisée, une estampe coloriée de façon que la partie peinte soit
en contact avec la lame, et de plus, en pressant l’estampe sur la
plaque à l’aide d’une lame de verre, puis, exposant le tout à la lu-
mière solaire ou diffuse, après un temps plus ou moins long, qui dé-
pendra de l’intensité lumineuse et de l’épaisseur du papier de l’es-
tampe, on retrouvera cette estampe reproduite avec ces couleurs. On
doit avoir soin de placer sur le verre une bouteille plate transparente,
remplie d’une solution de sulfate de quinine acide, afin que cette bou-
teille, remplissant les fonctions d’un écran à faces parallèles, enlève
les portions du rayonnement situées au delà du violet; de cette ma-
nière les blancs sont plus beaux. Les peintures sur verre se repro-
duisent sur les plaques avec une grande vivacité de teinte. Si l’on re-
produit par décalcage les estampes coloriées, à plus forte raison
doit-on reproduire les images de la chambre obscure, qui sont si vives
de couleurs et à peine mêlées de lumière diffuse; mais ici se présente
la question de temps qui n’entrait pas en ligne de compte dans le
décalcage à cause de l’énorme intensité de la lumière qui traversait
l’estampe, et qui tient à la faible intensité des images de la chambre
obscure, eu égard à la paresse de la substance; malgré cette lenteur,
on a obtenu ainsi des images présentant des teintes bien plus belles
que celles obtenues par décalcage.

Le problème de l’impression des couleurs était donc entièrement
résolu par M. E. Becquerel, mais non celui de la fixation de ces cou-
leurs; si on abandonne, en effet, ces images colorées à la lumière dif-
fuse, elles disparaissent promptement en laissant la lame d’argent com-
plètement blanche ; elles ne se conservent quedans une obscurité absolue.

M. Niepce de Saint-Victor, en reprenant la question, ne l’a donc
guère avancé; il ne pouvait que chercher à fixer les couleurs, ce qui est
évidemment la plus grande difficulté à surmonter; l’habile photo-
graphe pense qu’en étendant sur la plaque chlorurée, avant son expo-
sition à la lumière, une couche formée d’une solution saturée de chlo-
rure de plomb mélangée de dextrine, il est parvenu à donner aux
couleurs une teinte plus vive et à les faire tenir quelques instants de
plus. 11 indique aussi comme nouveau de chlorurer la surface d’argent
en plongeant la lame dans l’hypochlorile de potasse; mais nous de-
vons dire que c’est après avoir employé tous les procédés de chloru-
ration possibles, que M. E. Becquerel a reconnu comme le seul
à employer, pour obtenir les meilleurs effets, la chloruration galva-
nique. Nous terminons donc en disant que si l’on peut aujourd’hui im-
primer les couleurs sur une surface sensibilisée, on n’a pu encore par-
venir à les fixer.

Héliosiaf i!e M. Iséou Foucault.

Construit par M. J. Dudoscq.

Les Héliostals sont, comme on sait, des appareils destinés à diriger
d'une manière constante, par réflexion, les rayons du soleil, malgré le
déplacement apparent de cet astre. Indépendamment de son mouve-
ment apparent d’Orient en Occident, le soleil en possède un autre en
vertu duquel il s’approche ou s’éloigne de l’équateur en passant suc-
cessivement par les divers parallèles compris entre les tropiques ; de
sorte que, par la combinaison de ces deux mouvements, il paraît dé-
crire une courbe hélicoïdale. Mais le mouvement dans le sens du mé-
ridien est insensible pendant la durée du jour; il n’y a donc pas lieu
d’en tenir compte quant a la fixité adonner à un faisceau de rayons ré-
fléchis par un miroir.

Le problème à résoudre consiste donc à faire tourner le plan de ré-
flexion du miroir autour de son axe dans le même temps que le soleil
effectue son mouvement apparent; à celte condition, évidemment, la
direction du faisceau réfléchi sera constante. Fahrenheit, Sgravesande,
Gambey ont tour à tour indiqué des procédés résolvant un despoints de
la question ; l’appareil le plus parfait que I on ait construit dans ce but est
celui qu’inventa M. Silbermann ; il a toujours pleinement satisfait à tous
les besoins de la science pure. L’héliostat que vient d’imaginer M. Léon
Foucault ne doit êire considéré que comme un perfectionnement per-
mettant de satisfaire à de nouvelles conditions que n’avait pu prévoir
M. Silbermann; nous allons décrire cet appareil parce qu’il s’adresse

surtout à la Photographie. Il se compose d’une horloge cylindrique

dont on dirige la base parallèlement à l’équateur en la disposant
sur un support convenablement incliné ; cette horloge fait tourner un
arbre dirigé suivant son axe. Cet arbre est terminé par une pièce
carrée qui tourne sur elle-même en vingt-quatre heures et marque les
heures au moyen d’une aiguille qui se meut sur un cadran ; l’arbre
mobile est enfermé dans un étui métallique qui aboutit à ce cadran.
Dans une mortaise pratiquée dans la pièce carrée peut glisser un arc
de déclinaison, que l’on peut arrêter dans une position quelconque
au moyen d’une vis de pression. Le plan de cet axe doit toujours
contenir le soleil, ce que l’on obtient en mettant l’aiguille de la pièce
carrée sur l’heure vraie ; jusqu’à présent nous n’avons fait que décrire
l’appareil de Silbermann; la seconde partie a été imaginée par
M. L. Foucault, qui s’est fondé sur une principe de Sgravesande.

L’arc de déclinaison supporte une tige dont une extrémité est une four-
chette à anneau et l’autre une tige cylindrique; en avant de celte pre-
mière partie de l’appareil on voit un grand miroir elliptique placé sur un
support solide et pouvant osciller autour d’un axe de suspension ; une
lige cylindrique, fixée exactement au centre du miroir, peut glisser dans
l’anneau de la fourchette; le grand axe du miroir est prolongé par une
règle évidée dans laquelle peut glisser un curseur qui termine cette tige.
Si toutes les parties sont mobiles, on pourra, en maniant la tige fixée au
centre du miroir, faire tourner le miroir autour de son centre; si les
parties de l’horloge sont rendues fixes, ce sera le mouvement d’horlogerie
qui, mettant l’arbre de couche en rotation, déterminera le mouvement
de la tige à fourchette,et par suite celui du miroir autour de son centre.

Four installer l’héliostat et le mettre en fonction, il faut déterminer
1 horizontalité parfaite de la base de l’instrument, qui est une plan-
chette munie de vis calantes et garnie d’un niveau d’eau, orienter le
miroir de façon à ce file les rayons soient réfléchis dans la .direction
nécessaire, suivant le grand axe du miroir, de manière à obtenir le
plus grand faisceau réfléchi possible; à cet effet, le pied du miroir
peut tourner autour d’une roue dentée formant la base de l’appareil.

L’héliostat de M. L. Foucault a pour caractère essentiel de pouvoir
donner une direction constante à un faisceau réfléchi par un grand
miroir, ce que l’on n’avait pu faire jusqu’ici ; M. Duboscq en construit
qui ont 60 centimètres de long sur AO centimètres de large. De plus,
et c’est un point essentiel de l’instrument, dans toutes les positions du
miroir le faisceau se réfléchit selon la plus grande dimension du mi-
roir, ce qui fait que l’on a toujours le plus large faisceau réfléchi.

Cet instrument est appelé à rendre des services importants à la Pho-
tographie pour les agrandissements. Il faut en effet, dans ce cas, con-
centrer la lumière sur le cliché négatif pendant un temps assez long,
et, lorsqu’on emploie un miroir réflecteur, il faut à chaque instant en
changer la position pour le remettre en -rapport avec la nouvelle di-
rection du soleil; avec cet héliostat, il suffira de régler une fois pour
toutes l’inclinaison du faisceau réfléchi qui doit éclairer le cliché né-
gatif, et l’opération pourra être abandonnée à elle-même. M. L. Fou-
cault, qui est physicien de l’Observatoire, a eu aussi en vue les ser-
vices qu’un miroir, donnant un faisceau réfléchi, constant dans sa
direction, pouvait rendre à l’Astronomie.

Ernest Saint-Edme,

Préparateur de Physique
au Conservatoire des Arts-el-Métiers.

G. A. OPPE1LMANN, Directeur,
11, rue des Beaux-Arts, à Paris.

Paris. — Imprimé par E. Thunot et Ce, rue Racine, *6.
 
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