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Oppermann, Charles A. [Hrsg.]
Album pratique de l'art industriel et des beaux-arts — 6.1862

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No 35 (Septembre-Octobre 1862)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26968#0031
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L’ART INDUSTRIEL. — 6= ANNÉE. — SEPTEMBRE-OCTOBRE 1862.

La découverte de l’aniline rouge est attribuée à M. Hoffmann, et date
seulement de 1858. Quelques mois plus tard, M. Vergnics, de Lyon,
l’appliqua pour la teinture de la soie, en remplaçant le chlorure de
carbone par un chlorure d’étain. Ce procédé fut exploité par MM. Re-
naud frères, qui donnèrent à cette matière colorante le nom de fuch-
sine (sa couleur rappelant celle des fleurs du fuchsia). Après de nom-
breux essais, le procédé le plus simple et préféré par MM. Renard,
consiste à porter à l’ébullition un mélange de quatre parties en poids
d’aniline et de trois parties de biçhlorure d’étain. On fait bouillir jusqu’à
ce que le mélange prenne une belle couleur rouge. Après le refroidis-
sement, on étend d’eau, et par une nouvelle ébullition, on obtient une
solution brune contenant la matière combinée avec l’acide chlorhy-
drique. Pour la séparer, on y ajoute un sel basique ou un sel capable
de saturer cet acide.

Le rouge d’aniline a la propriété de s’unir aux tissus de laine et de
soie sans l’intermédiaire d’un mordant. Cependant le coton et les au
très matières texiles végétales ne s’assimilent cette matière colorante
qu’après avoir été traités par les mordants organiques. Pour l’impres-
sion, la couleur doit être épaissie à l’albumine ou au gluten.

Aucune matière colorante nJest comparable à la fuchsine pour l'éclat ,
l’intensité et la pureté de la couleur. Malheureusement cette applica-
tion sur soie ne peut et ne doit point l’être pour la confection d’étoffes
de tentures, rideaux, meubles. Cette couleur si brillante est fragile ;
aussi, par son inaltérabilité, la cochenille sera-t-elle toujours une ma-
tière précieuse pour ameublement.

Un grand nombre de patentes ont été prises en Angleterre pour des
préparations d’anilines rouges peu différentes de celles que nous ve-
nons de décrire, et qui présentent le désavantage d’employer des sub-
stances d’un prix plus élevé et, jusqu’à un certain point, délétères pour
ceux qui les manipulent.

Le procédé C. Smith, breveté le 18 Décembre 1859, est basé sur la
coloration que présente l’aniline au contact de l’iode et de ses com-
posés. Il emploie deux parties d’aniline pour une d’iode, mais ce réac-
tif développe plus ou moins l’intensité de la couleur rouge, suivant la
quantité que l’on emploie. Le mélange d’aniline et d’iode porté à
l’ébullition jusqu’à ce qu’il passe par les différentes nuances du rouge
brun, rouge sombre, acquiert enfin une belle couleur rouge vif. Ce
résultat peut être facilité par l’addition d’une petite quantité d’acide
chlorhydrique.

Pour obtenir cette couleur sous une forme propre à l’industrie, on
la jette dans l’eau chaude et on la fait bouillir dans plusieurs eaux jus-
qu’à ce que tout soit dissous. On laisse refroidir la liqueur, et la majeure
partie de la matière colorante se dépose. Ce qui reste dans la dissolu-
tion est précipité par une addition de sel ordinaire.

Le précipité ainsi obtenu peut être desséché ou redissous dans l’al-
cool anylique qui en facilite les applications, ou bien les premières so-
lutions aqueuses sont employées directement pour la teinture et l’im-
pression après avoir été concentrées.

Du chimiste anglais, Medlock, a pris un brevet en Janvier 1860, pour
un procédé qui consiste à mélanger deux parties en poids d’aniline avec
une partie d’arsenic sec. Il abandonne le tout au repos pendant quel-
ques heures ou il accélère l’opération en le chauffant jusqu’au point
d’ébullition, qui fait apparaître une riche couleur pourpre.

On étend alors avec de l’eau bouillante, et après le refroidissement
la matière est décantée et filtrée. La solution aqueuse qui filtre con-
tient une matière colorante rouge. 11 reste sur le filtre une substance
goudronneuse qui, dissoute dans l’alcool, fournit une belle couleur
pourpre.

Les solutions de matières colorantes peuvent être employées immé-
diatement pour les teintures, en les concentrant ou en les étendant sui-
vant la nuance que l’on veut obtenir.

Le mélange d’aniline et d’arsenic sec après avoir été chauffé et laissé
refroidir forme une pâte qui peut se conserver.

11 suffit, quand on veut s’en servir, de la mélanger avec de l’eau
bouillante, et d’opérer comme ci-dessus.

Les résidus des usines à gaz ne consistent pas simplement dans la
production des goudrons; il se dépose aussi sur les parois des tuyaux
d’épurations une matière cristalline à laquelle on a donné le nom de
naphtaline. Cette substance, salie par des liquides huileux et des noirs
de fumée, s’obtient jusqu’à l’état de pureté parfaite par sublimation.

En partant de la naphtaline M. Perkins en 1856, et M. Roüssin en
1861, sont arrivés à produire une belle matière colorante rouge ana-
logue à l’aniline.

Pour arriver à produire économiquement cette substance tinctoriale,
M. Roüssin fait subir à la naphtaline les transformations suivantes:

On met dans un vase une partie de naphtaline pour six parties d’acide
azotique ordinaire du commerce , et l’on chauffe doucement par une
injection de vapeur ou d’eau chaude. La naphtaline fond d’abord et

surnage sur le liquide, mais peu à peu la couche huileuse gagne le
fond.

L’acide surnageant décanté, la matière huileuse est versée dans un
réservoir où elle se fige rapidement. On lave à grande eau pour enlever
l’excès d’acide.

Cette substance porte le nom de nitronaphtaline. Pour la purifier il
suffit de la fondre et de la comprimer fortement. Les pains qui en ré-
sultent ont une couleur rougeâtre vus en masse, mais la poudre est
d’une belle couleur jaune, si la compression a été suffisamment énergi-
que pour chasser l’huile rouge qui imprègne la masse.

Cette nouvelle substance sert à préparer le composé analogue à
l’aniline.

On verse dans un vase six parties d’acide chlorhydrique du commerce,
une partie de nitronaphtaline et une proportion de grenaille d’étain suf-
fisante pour que le mélange remplisse la moitié de la capacité du réci-
pient ; on élève graduellement la température, bientôt la nitronaphta-
line disparaît, la couleur devient limpide quoique un peu brune.

En versant cette liqueur dans un mélange de 2 litres d’acide chlor-
hydrique et un litre d’eau, la matière se solidifie complètement. Cette
bouillie froide est soumise à un égouttage, puis on la comprime éner-
giquement.

En étudiant attentivement les propriétés de ce corps, M. Roüssin a
vu qu’en mélangeant deux solutions, l’une préparée comme nous venons
de le dire, et de l’azotate de potasse, il se forme un précipité d’une
belle couleur rouge complètement insoluble dans l’eau.

L’application de cette réaction à la teinture est fort simple, il suffit
de plonger dans une solution chauffée à 50° des écheveaux de soie ou
do laine, de les tordre pour exprimer l’excédant du liquide, puis de les
tremper dans une solution étendue, froide, d’azotate de potasse; on
lave ensuite à grande eau et l’ou passe dans une eau alcaline.. Les
nuances que l’on veut obtenir varient suivant la concentration des
aqueux et leur acidité, depuis la couleur aurore jusqu’au rouge marron
foncé.

A. Prouteaux.

Ingénieur Civil.

REVUE PHOTOGRAPHIQUE.

Ij» I*hotogi'aphie à l'Exposition de Londres.

Depuis dix ans la Photographie a réalisé d’immenses progrès : lors
de l’Exposition de 1851, elle ne formait qu’une seule et même section
avec les applications diverses de la Physique; à l’Exposition de 1862,
une classe entière a dû lui être consacrée. Malheureusement l’Angle-
terre s’est adjugée pour son exposition une salle particulière, et n’a pas
cru devoir réunir les œuvres photographiques de toutes les nations
dans une même enceinte; de là une grande difficulté dans l’étude com-
parative des résultats obtenus de part et d’autre.

Les deux pays qui possèdent réellement une Exposition photogra-
phique sont l’Angleterre et la France; les mêmes questions y ont été
traitées avec talent.

De toutes les branches de la Physique, la Photographie est certaine-
ment celle qui a fait les plus rapides progrès depuis quelques années.
En 1851, elle était représentée à Londres en grande partie par les
daguerréotypes; il y avait aussi plusieurs Talbot-types, et seulement
quelques spécimens du procédé d’albumine sur verre. A cette occasion
il se passa un fait singulier : une épreuve positive sur collodion,
due à M. Archer, fut placée dans la case de M. Horn, parmi des
instruments et des daguerréotypes, avec la seule indication d’épreuve
positive sur verre ; il en résulta que le procédé qui devait si prochai-
nement transformer l’Art photographique fut complètement passé sous
silence dans les comptes rendus de cette Exposition.

Les photographies de l’Exposition de 1862 sont en général produites
par le procédé du collodion sec ou humide ; dans la section anglaise
seulement, on remarque encore quelques daguerréotypes représentant
des vues de l’Exposition de 1851, quelques Talbot-types et des épreuves
sur papier ciré. La plupart des positifs sont tirés au nitrate d’argent,
procédé dont on connaît les inconvénients. Le principal consiste dans la
destruclion des épreuves au bout d’un petit nombre d’années. Aussi le
but constant des recherches en photographie est-il la découverte d’un
procédé de tirage des positifs permettant la conservation des épreuves.
En parcourant l’Exposition, on passe en revue les différentes tentatives
qui ont été faites dans le but de tirer les positifs avec une substance
inaltérable à la lumière. Le point de départ de ces divers procédés est
le même : tirer, d’après des négatifs obtenus par les procédés ordi-
naires, des positifs soit avec le charbon, matière première de l’encre
d’imprimerie, soit avec la poudre de toute autre matière indestruc-
 
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