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Oppermann, Charles A. [Hrsg.]
Album pratique de l'art industriel et des beaux-arts — 10.1866

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No 57 (Mai-Juin 1866)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26971#0020
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ALBUM PRATIQUE DE L’ART INDUSTRIEL. — 10e ANNÉE. — MAI-JUIN 1866.

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pour la reproduction d’un paysage, d’une décoration théâtrale.alors
que la dépense en magnésium deviendrait trop considérable.

Laboratoire portatif de îfl. Gustave Avtiioti.

Ainsi que le représente la figure ci-jointe, la forme de cet appareil
n’a, à première vue, rien de spécial : fermé, c’est la chambre noire
usuelle armée de son objectif, lequel peut être simple ou stéréosco-
pique.

Cependant cette chambre noire renferme, dans un espace des plus
limités : le châssis porte-glace, la cuvette au bain d’argent, la cuvette au
bain révélateur ; cette combinaison ne donne à l’appareil qu’un excé-
dant d un quart environ sur le volume de l’appareil ordinaire. Suivons
maintenant une opération dans toutes ses ph,,ses.

L’appareil est dressé sur son trépied, et un fil à plomb, fixé sur le
côté, indique la position verticale que la glace devra prendre : une ar-
mature à trois griffes reçoit d’abord le verre dépoli nécessaire pour
la mise au point; cette opération faite, on substitue à ce verre la glace
que l’on vient de collodionner. C’est le moment de 1 opération que
représente notre dessin. Le volet épais, qui alors est renversé horizon-
talement, n’est aulre que la cuvette au bain d’argent; la partie anté-
rieure s’ouvre et se ferme à volonté par un tiroir, et le relèvement
antérieur de la cuvette est distribué de telle sorte que le bain ne puisse
se déverser sous une inclinaison qui ne dépasse pas 90°.

Le bain d’argent est dans cette cuvette, faite en gutta-percha, et la
glace collodiounée y est maintenue par un système analogue à celui
des griffes qui maintiennent le verre dépoli. On relève ce système
après avoir enlevé le verre dépoli et abaissé son support; et la glace
qui a été imprégnée du bain d argent se trouve à la place précédem-
ment occupée par le verre dépoli, c’est-à-dire au point.

Le tirage effectué, il faut chasser la glace impressionnée dans le bain
révélateur. On incline l’appareil à 30° environ ; puis on fait jouer un
boulon placé sur le côté de la boîte; son rôle est d'incliner la glace
pour décliqueter les griffes qui la maintiennent; dès lors, elle glisse
dans la cuvette que l’on aperçoit sur la face verticale du dessin : elle
est plongée dans le bain révélateur. On détermine la réaction en ani-
mant la chambre noire d’un mouvement oscillatoire pendant 20 se-
condes environ; au bout de ce temps, un mécanisme remonte la glace
et on peut la serrer dans la boîte.

Une précaution convenable consiste à recouvrir cette glace d’une
couche ue glycérine; l’épreuve n’étant pas virée pourrait en effet s’al-
térer comme ton : revenu à son domicile, il suffit à l’opérateur de laver
la glace à i’eau tiède pour dissoudre le voile préservateur.

L’appareil de M. Anthoni se recommande encore par un avantage
pratique: la mise au point se fait pendant la sensibilisation de la glace.

SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE PHOTOGRAPHIE.

Compte rendu des Séances.

Séance du 5 Janvier 186G. - Présidence de M. V. Régnault, de l’Institut.

M. Rousset a réuni dans un album toutes les épreuves qu’il a tirées
des principaux points de vue du nouveau bois de Vincennes.

M. Smith a exécuté des épreuves douées d’un ton artistique des
plus satisfaisants à 1 aide de l’appareil de M. Sabatier Blot.

M. Fowler présente le procédé de glycoprotosulfate de fer, dont
il est question dans cette revue.

M. Franck insiste sur ce qu’un papier préparé par cette méthode, et
qui lui a été envoyé d’Espagne par M. Laurent, présente, sur le pré-
cédent, l’avantage d’être doté du brillant spécial au papier albuminé.

M. Poitevin présente un procédé à l’aide duquel il imprime, sur
papier, les couleurs par voie photographique.

11 est nécessaire, pour bien faire ressortir l’importance des nouvelles
recherches de M. Poitevin, de rappeler le résultat qui a été le terme
des travaux entrepris sur ce sujet par M. Ed. Becquerel. Après avoir
indiqué les diverses méthodes susceptibles de produire le chlorure
d’argent doué de cette merveilleuse aptitude physique, M. Ed. Bec-
querel adopta la suivante. Une lame de plaqué d’argent est suspendue
au sein d’une dissolution formée de 125 centimètres cubes d’acide
chlorhydrique dans 1,000 centimètres cubes d’eau. On fait communi-
quer la plaque avec le pôle positif d’une pile de deux couples Bunsen,
le pôle négatif étant constitué par une lame de platine. Le chlore se
porte sur la lame d’argent et forme, à sa surface, un chlorure dont la
nuance varie avec le degré d’épaisseur de la couche. On arrête l’opé-
ration quand la couleur, qu’on observe à l’aide d’une faible lumière,
paraît, pour la seconde fois, d’un violet rose. La plaque, ainsi préparée,
est soumise à l’action d'un spectre vivement concentré; c’est alors
qu’apparaissent les couleurs, en commençant par le rouge et l'orangé;
le violet se continue au delà de II et, après une insolation de dix à
quinze minutes, la prolongation du spectre se manifeste sous forme
d’une traînée grisâtre très-intense. Quant à l’intensité des nuances, on
remarque l’éclat du rouge, du vert, du bleu et du violet. M. Ed. Bec-
querel a, en outre, reconnu ce fait très-important, que l’opération du
recuit de la plaque à 100 degrés, après la formation de la couche sen-
sible , est indispensable pour la pureté des couleurs, et aussi que
l’action de la lumière blanche est inverse sur une plaque non recuite
ou recuite.

La substance sensible était donc connue, sinon bien définie; mais on
ne savait l’obtenir que sur plaque daguerrienue, et les couleurs multi-
ples se fusionnaient à la lumière blanche. Tel est, en résumé rapide,
l’état de la question au moment où M. Ed. Becquerel présenta à l’Aca-
démie les nouvelles recherches deM. Poitevin. Quelle est la véritable
nature de ce sel d’argent? C’est ce qu’il est difficile d’établir? Est-ce
un sous-chlorure, est ce un état physique particulier du chlorure usuel
Quelle qu elle soit, il est constant que la nuance de ce sel, amené
dans son état le plus propice, est la nuance violette. M. Poitevin,
voulant appliquer cette découverte à la photographie, chercha à ob-
tenir ce chlorure sur le papier, mais la sensibilité du sel d’argent était
moindre, et il fallut trouver un moyen de l’exalter à un degré suffisant.

De là de nombreuses recherches pour arriver à connaître l’agent
qui, tout en accélérant convenablement l’action de la lumière, con-
serverait au chlorure la sensibilité polychrome. Fait bizarre, les corps
réducteurs, c’est-à-dire ceux qui absorbent le chlore en s’y combi-
nant, n’ont rien produit. Les bichromates alcalins, l’acide chromique,
l’azotate d’urane donnent d’excellents résultats. Voici ce procédé. Du
papier phoiographique étant préalablement recouvert d’une couche
de sous-chlorure violet, on applique à sa surface un liquide formé par
le mélange d’un volume de dissolution saturée de bichromate de po-
tasse, un volume de dissolution saturée de sulfate de cuivre et un vo-
lume de dissolution à 5 p. 100 de chlorure de potassium : le papier
ainsi préparé est abandonné à la dessiccation spontanée à l’obscurité;
il se conserve sensible pendant plusieurs jours. La durée de l’inso-
lation est de cinq à dix minutes à travers les peintures sur verre.

M. Poitevin n’obtient très-nettement que les couleurs rouge, jaune
et orangé. Ces photographies coloriées ne sont pas non plus suscep-
tibles d’être conservées à la lumière ; elles brunissent sous son action.

Le travail de M. Poitevin avance la question de la photographie
des couleurs, puisqu’il rend pratique, sous cette forme, la découverte
de M. Ed. Becquerel. Si son œuvre n’est que commencée, elle est
telle qu’on peut espérer un perfectionnement notable et peut-être un
complément dans un délai assez rapproché.

Ernest Saint-Edme.

Préparateur de Physique au Conservatoire
des Arts et Métiers.

C. A. OPPERMANN, Directeur, G. A. CASSAGNES, Ingénieur,
11, rue des Beaux-Arts, à Paris. Rédacteur en chef.

Paris.— Imprimé par E. Thunot et C", Î6, rue Racine.
 
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