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tant pendantsixsemaines avec les plus vives dou-
leurs , qu’il supporta sans se plaindre. II se con-
tentoit, dans les inomens ou îl souifroit le plus,
de uire avec douceur à son Médecin : Je ne vous
àemande pns de me saire vivre, car vous ne pre-
tendez pas apparemment m’ûter cinquànte ans de
mon âge ; je vous prie feulemejjt d’abréger, s’ilse
peut, mes maux ; & il ajoutoic quelquefois, mais
avcctout lesang-froid d’un Sage, qu’i/ Je trouve-
roit heureux â'être né chez les Esquimaux, c\ui l’atc-
roient tuê au lieu de le laijser languir. Après tout,
continuoit-il paisiblement, je n’ai jamais été mq-
lade', ilfaùtbien que j’aie ma part des miseres de
l’humanité , <Jj je me soumets à cet arrêt de la
Nature.
Deuxjours avant sa mort, il pria M Elliot,
Envové d’Angleterre à Berlin, de venir le voir,
Je vous ai sait appeller, lui dit-il avec sa gaité
ordinaire qu’il conservoit encore , parce que je
trouve plaisant qu’un Minisire du Roi George re-
çoive les derniers soupirs d’un vieux Jacobite.
D’ailleurs vous aurez peut-étre quelques comrnif-
sions à me donner pour Jlhlord Chatham * ; £y
commeje compte le voir demain ou après,je vte
chargerai avec plaisir de vos dépêches.
II ordonna qu’on l’enterrât dans le cimetiere,
sans la moindre cérémonie, & fixa les frais de son
enterrement à environ trois louis de notre mou-
noie. Jeneveuxpas , disoit-il, consitmer à unepa-
reille misere un argent qui fera mieux employe att
soulagement des pauvres.
Ainsi finit Milord Maréchal, en philosophe &
enhomme de bien, le Mai 1778. Ses dornes-
* Cet homme célcbre étoit mort quinze jours auparavaut.
tant pendantsixsemaines avec les plus vives dou-
leurs , qu’il supporta sans se plaindre. II se con-
tentoit, dans les inomens ou îl souifroit le plus,
de uire avec douceur à son Médecin : Je ne vous
àemande pns de me saire vivre, car vous ne pre-
tendez pas apparemment m’ûter cinquànte ans de
mon âge ; je vous prie feulemejjt d’abréger, s’ilse
peut, mes maux ; & il ajoutoic quelquefois, mais
avcctout lesang-froid d’un Sage, qu’i/ Je trouve-
roit heureux â'être né chez les Esquimaux, c\ui l’atc-
roient tuê au lieu de le laijser languir. Après tout,
continuoit-il paisiblement, je n’ai jamais été mq-
lade', ilfaùtbien que j’aie ma part des miseres de
l’humanité , <Jj je me soumets à cet arrêt de la
Nature.
Deuxjours avant sa mort, il pria M Elliot,
Envové d’Angleterre à Berlin, de venir le voir,
Je vous ai sait appeller, lui dit-il avec sa gaité
ordinaire qu’il conservoit encore , parce que je
trouve plaisant qu’un Minisire du Roi George re-
çoive les derniers soupirs d’un vieux Jacobite.
D’ailleurs vous aurez peut-étre quelques comrnif-
sions à me donner pour Jlhlord Chatham * ; £y
commeje compte le voir demain ou après,je vte
chargerai avec plaisir de vos dépêches.
II ordonna qu’on l’enterrât dans le cimetiere,
sans la moindre cérémonie, & fixa les frais de son
enterrement à environ trois louis de notre mou-
noie. Jeneveuxpas , disoit-il, consitmer à unepa-
reille misere un argent qui fera mieux employe att
soulagement des pauvres.
Ainsi finit Milord Maréchal, en philosophe &
enhomme de bien, le Mai 1778. Ses dornes-
* Cet homme célcbre étoit mort quinze jours auparavaut.