Observation s,
La Fortune, qui repand ses faveurs in-
dissindlement dans tous les etats, ne don-
ne nulle part des preuves moins equivo-
ques de sa puissance , que dans une lote-
rie. Tous ceux qui s’enrichissent par
quelqu’autres moy ens,y contribuent de lcur
cote, par leurs soins, leur a&ivite, leur
vigila'nee & leur travaux, tandis que le
gain d’un billet n’est du qu’au seul bon-
heur. Quoique tout le monde soit d’ac-
cord sür l’empire de ce dessin qu’on nom-
me sort, hazard, fortune, & qu’on as-
pire ardemment a se le rendre favorable,
chacun cependant prend une route diffe-
rente pour y parvenir; ce qu’il y a de plai-
sant en cela, c’ess que plusieurs de ceux
qui Tont les plus empreises ä faire leur cour
a cette divinite- afferent route autrevüe iflu
dans les ossrandes qu’ds lui font: helas!
'ess: a la loterie que vous joues, mortels
orguelleux, ’ qui comme Seneque, affeo
tes le plus grand mepris pour les richelso
que vous amaiTes avidemment. Poet es,
courti-
(