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Amélineau, Emile
Monuments pour servir à l'histoire de l'Egypte chrétienne aux IVe et Ve siècles: textes et traduction (Band 1): Monuments pour servir à l'histoire de l'Egypte chrétienne aux IVe et Ve siècles: textes et traduction — Paris, 1888

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https://doi.org/10.11588/diglit.14320#0077
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MONUMENTS, ETC.

LXVII

rien fait qui mérite la mort.» — Et l'émir1 dit à mon père : «Combien de fois as-
tu dépassé tes droits et as-tu tué? Qui es-tu pour tuer un homme et une femme
en un seul jour?» — Et le véridique dit : «Comme Samuel, j'ai adressé la parole
à Dieu ; il a tué Agag, roi des Amalécites, et Dieu lui a compté cette action comme
une action pieuse; j'ai fait de même : fais de moi ce que tu voudras.» Aussitôt le
juge ordonna qu'on lui coupât la tête avec l'épée. Et les hommes dirent : «Certes,
c'en est fait, comment va-t-il se tirer de là?» Et le Seigneur le Messie voulut glo-
rifier ses élus, et lorsque le bourreau tira son glaive, deux anges sortirent du ciel
dans un nuage de lumière, ils enlevèrent mon père et remontèrent avec lui; et
les assistants s'en étonnèrent grandement et dirent : «Vraiment, ô Dieu, ce sont là
de tes signes et de tes miracles!» Les deux anges volèrent alors avec lui dans une
heure jusqu'à notre monastère, et nous fûmes tous stupéfaits des faveurs qui avaient
eu lieu.»

Je n'ai rien ajouté ni retranché à ce récit que j'ai traduit le plus fidèlement
possible. Il en résulte que Schnoudi avait bel et bien assommé les deux pécheurs,
car lui-même l'avoue en disant : J'ai fait comme Samuel. Or Samuel poignarda
Agag. D'ailleurs les contradictions abondent dans ce récit. On dit d'abord que les
deux adultères furent engloutis vivants : Schnoudi raconte lui-même ensuite que
l'ange du Seigneur les a préalablement assommés de coups de bâton et finalement
il avoue que cet ange du Seigneur et lui sont une seule et même personne. En
outre, si le prêtre et la femme avaient été engloutis sous terre, les évèques et le
reste du clergé n'eussent pas accusé Schnoudi, et Schnoudi lui-même, s'il ne se
fût pas senti coupable, n'eût pas pris la précaution de se faire escorter des person-
nages influents d'Akhmim et de la région qui essaient de corrompre un juge qui
ne veut pas être corrompu, comme l'auteur prend soin de le faire observer lui-
même avec une naïveté dont nous ne saurions trop lui savoir gré, puisqu'elle nous
laisse voir la manière dont il composa son panégyrique et sut entourer son père
d'une auréole de miracles qui n'eurent jamais lieu.

Je regarde donc tous les prodiges de la vie de Schnoudi comme des artifices de
style propres à atteindre le but poursuivi par l'auteur, c'est-à-dire l'édification des
lecteurs et des auditeurs. Mais cette manière n'est pas propre à Visa, elle est celle

i. J'ai conservé ce mot à dessein, car il montre bien jusqu'à quel point les écrivains coptes se
sont appropriés les expressions arabes.

i*
 
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