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Amélineau, Emile
Monuments pour servir à l'histoire de l'Egypte chrétienne aux IVe et Ve siècles: textes et traduction (Band 1): Monuments pour servir à l'histoire de l'Egypte chrétienne aux IVe et Ve siècles: textes et traduction — Paris, 1888

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https://doi.org/10.11588/diglit.14320#0082
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LXXII

E. AMÉLINEAU.

Alors mon père admira les douces paroles de Mar Thomas, puis il s'attrista beau-
coup de ce que le saint avait dit : «Je ne tarderai pas à mourir», il frappa ses deux
mains l'une contre l'autre et dit : «Que la volonté du Seigneur soit faite.» Puis le
saint solitaire Mar Thomas baisa la main de mon père et lui dit : «A partir d'au-
jourd'hui je te confie à Dieu jusqu'à ce que je te rencontre dans l'assemblée des
saints.» Alors mon père le quitta, revint à sa demeure et se livra à ses adorations.
Trois mois après, alors que mon père, ayant fait sa prière, était debout près de la
pierre dont nous avons parlé, il s'assit pour se reposer un peu. Aussitôt la pierre
se fendit en deux. — Et Schnoudi se mit en marche pour retourner à son monas-
tère, prendre quelques frères avec lui et se diriger vers la montagne où Mar Thomas
s'était endormi de son dernier sommeil. De même, un jour que « Anepou, le grand
frère de Bataou, entrait dans sa maison et s'asseyait, ayant lavé ses mains, on lui
donna une cruche de bière et elle fit des bouillons, on lui en donna une autre de
vin et elle se troubla. Il prit son bâton avec ses sandales, aussi ses vêtements avec
ses outils, il se mit à marcher vers le val de l'Acacia, il entra dans la villa de son
petit frère et trouva son petit frère étendu sur sa natte, mort.»1

Le récit de Visa n'a sans doute ni la fraîcheur ni la naïveté de l'antique nar-
ration, on sent que la langue s'est chargée et appauvrie; mais, malgré l'énorme
décadence qu'accuse le second récit, il me semble impossible de ne pas voir que
le second est l'imitation du premier. Ce mot enchanta si étonnant sous une plume
chrétienne, ces signes d'événements arrivés, cette similitude de paroles, d'actions
et de situations, tout concourt à prouver l'influence des écrits antiques sur les
œuvres nouvelles. En effet, les œuvres coptes ne sont que des œuvres égyptiennes
habillées à la mode chrétienne. Si l'on y trouve, en outre, cette profusion d'anec-
dotes d'où l'on doit tirer une leçon, il faut peut-être l'attribuer autant à l'influence
de Yagada juive qu'à l'influence de l'évangile, car les paroles et les discours sont
quintessenciés, tout y est tiré de vive force, sans la moindre marque de cette
admirable limpidité qui a fait des évangiles le plus beau livre et le plus doux qui
soit tombé entre les mains de l'homme.

J'attribue donc la manière de composer des écrivains coptes à leur tempérament
national. Je ne suis pas de ceux qui croient expliquer tous les récits .étonnants et

[. Maspero, op. cit., p. 20—21.
 
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