xxx LA GÉOGRAPHIE DE L'EGYPTE.
dû changer assez fréquemment, et aussi les noms des petites
fermes possédées, lesquelles passaient de main en main. S. de
Sacy, dans la petite préface mise en tête de Y Etat qu'il a publié,
dit en propres termes : ce Ce serait une chose très curieuse que
de présenter le détail des mesures qui furent prises par ce
sultan (Mélik-el-Naser Mohammed ibn Qélaoun) pour constater
l'étendue du territoire de chaque village, la nature des terres
dont il se composait, et le revenu net que les apanagistes en
tiraient, en y comprenant les taxes de toute espèce que leur
cupidité avait inventées et qui augmentaient les charges des
cultivateurs; on ne lirait pas avec moins d'intérêt le récit de
la manière bizarre et arbitraire avec laquelle il procéda à une
nouvelle distribution des apanages, et la liste des impôts qu'il
supprimav On voit, en conséquence, avec quelle facilité les
apanages changeaient de main. Il en a toujours été ainsi. Je ne
pouvais donc identifier des lieux qui avaient une désignation
grecque, quand l'Egypte était entre les mains des Grecs, et qui
ont pris une désignation arabe sous la domination arabe; et il
ne faudra pas faire retomber sur moi la cause de cette impossi-
bilité. Enfin, quelques villes avaient parfois deux noms; il se
peut que le nom sous lequel elles sont désignées dans les docu-
ments coptes ou grecs ne soit pas celui sous lequel elles sont
connues aujourd'hui. De là une nouvelle source d'impossibilité
pour identifier ces sortes de noms.
Avant de terminer ce paragraphe, je dois faire une obser-
vation qui ne manque pas d'importance, pour donner une idée
exacte de la situation de l'Egypte au moment de la conquête
arabe. Les voyageurs et les auteurs grecs se sont confondus
d'admiration devant les merveilles de ce pays : plus encore les
!l) De Sacy, Relation de l'Égijpte, p. 583 et 584.
dû changer assez fréquemment, et aussi les noms des petites
fermes possédées, lesquelles passaient de main en main. S. de
Sacy, dans la petite préface mise en tête de Y Etat qu'il a publié,
dit en propres termes : ce Ce serait une chose très curieuse que
de présenter le détail des mesures qui furent prises par ce
sultan (Mélik-el-Naser Mohammed ibn Qélaoun) pour constater
l'étendue du territoire de chaque village, la nature des terres
dont il se composait, et le revenu net que les apanagistes en
tiraient, en y comprenant les taxes de toute espèce que leur
cupidité avait inventées et qui augmentaient les charges des
cultivateurs; on ne lirait pas avec moins d'intérêt le récit de
la manière bizarre et arbitraire avec laquelle il procéda à une
nouvelle distribution des apanages, et la liste des impôts qu'il
supprimav On voit, en conséquence, avec quelle facilité les
apanages changeaient de main. Il en a toujours été ainsi. Je ne
pouvais donc identifier des lieux qui avaient une désignation
grecque, quand l'Egypte était entre les mains des Grecs, et qui
ont pris une désignation arabe sous la domination arabe; et il
ne faudra pas faire retomber sur moi la cause de cette impossi-
bilité. Enfin, quelques villes avaient parfois deux noms; il se
peut que le nom sous lequel elles sont désignées dans les docu-
ments coptes ou grecs ne soit pas celui sous lequel elles sont
connues aujourd'hui. De là une nouvelle source d'impossibilité
pour identifier ces sortes de noms.
Avant de terminer ce paragraphe, je dois faire une obser-
vation qui ne manque pas d'importance, pour donner une idée
exacte de la situation de l'Egypte au moment de la conquête
arabe. Les voyageurs et les auteurs grecs se sont confondus
d'admiration devant les merveilles de ce pays : plus encore les
!l) De Sacy, Relation de l'Égijpte, p. 583 et 584.