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xviii

NOUVELLES FOUILLES D'ABYDOS

les chambres, y restaient dans une atmosphère Surchauffée, dans des
ténèbres parfaites, avec une petite lampe au pétrole qui leur permettait
cependant de voir suffisamment ce qu'ils faisaient, et cela pendant des
journées entières; car, lorsqu'une tombe ne laissait plus rien à recher-
cher, une autre était la qui les réclamait. Quand ils sortaient de ces hy-
pogées, ruisselants de sueur, couverts d'une épaisse couche de poussière
fine, ils n'étaient plus reconnaissables. Et malgré ces difficultés insépa-
rables de leurs humbles fonctions, ils ne se plaignaient jamais. Ils n'é-
taient pas les plus à plaindre. Pour enlever les déblais des tombeaux
on les transportait dans les puits, et au bas de ces puits on en remplis-
sait des couffes qui étaient montées à bras d'hommes. Pour ce faire, les
hommes s'étageaient les uns au-dessus des autres, cinq ou parfois six
selon la profondeur du puits, les pieds placés dans des entailles préa-
lablement faites dans les briques de chaque côté d'un angle du puits;
c'est là qu'ils se tenaient du matin au soir, se baissant de leurs reins
souples pour prendre la couffe que leur passait celui qui était sous eux,
se relevant ensuite et élevant la couffe qu'ils avaient reçue à celui qui
était au-dessus d'eux, et cela pour un salaire que nous trouverions déri-
soire de proposer à un ouvrier européen, chantant pendant leur travail
au milieu d'une poussière infecte, recevant le sable qui tombait sur
leurs têtes, glissait sur leurs habits ou s'infiltrait le long de leur corps,
sans jamais se plaindre, se trouvant heureux de pouvoir gagner leur vie
et celle de leur famille, donnant parfois des exemples dont auraient pu
profiter les enfants de nos familles européennes. Ils ont. toujours été
habitués à agir de la sorte et ils suivent naturellement la pente de leurs
habitudes. Quand il s'agit de les en faire sortir, c'est tout autre chose,
ainsi que je le dirai bientôt.

Je ne dois pas oublier dans cette première catégorie tout un ensemble
de tombeaux qu'on a d'abord fouillés et qui oui tous été détruits, ou à
peu de chose près. Pendant les quinze premiers jours en effet, j'ai
laissé les indigènes qui fouillaient agir à leur guise. Us avaient choisi
comme lieu de leurs fouilles un de ces îlots dont j'ai parlé plus haut et
qui était situé un peu au nord du Kom es Soullan. Dans cet îlot qui
 
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