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NOUVELLES FOUILLES D'ABYDOS

XXV

ils s'en couvrent le visage presque complètement en ne laissant
que les yeux à découvert afin de pouvoir se conduire ou fuir vers
leurs demeures. Un soir vers cinq heures vingt minutes, au mo-
ment de l'appel des ouvriers, un de ces tourbillons se leva avec
une telle violence qu'en un instant l'atmosphère entière fut remplie de
sable : les grains de sable pénétraient partout, me frappaient au
visage, sur le cou malgré le casque dont j'avais la tête couverte : je
ne pouvais faire un seul pas ni me faire entendre des ouvriers ou des
surveillants tellement les sifflements étaient aigus et stridents ; si je
cherchais à me détourner vers mes suivants, je présentais le visage en
plein au vent et la douleur que me causait la projection des grains de
sable contre le visage et jusque dans les yeux était telle que je ne deman-
dais plus qu'à me retourner du côté du sud. Mes chefs de fouilles réus-
sirent à s'approcher de moi et pour me garantir du sable, ils m'envelop-
pèrent dans un lôb qu'ils eurent grand'peine à maintenir. La tourmente
dura vingt minutes ou à peu près : si elle eût duré une heure ou une
heure et demie, il y a lieu de penser que nous eussions tous été enroulés
à moitié dans le sable. Je compris en ce moment l'étonnant récit du bon
Hérodote racontant que l'armée de Cambyse fut anéantie dans les sables
du désert à la suite d'une semblable tourmente de vent du sud. Il est
inutile de dire, je crois, qu'après de pareilles tempêtes les tombeaux sont
remplis au moins d'un mètre de sable de plus qu'avant le tourbillon.
C'était à recommencer. J'ai dû faire ainsi recommencer trois fois le dé-
blaiement du tombeau d'Aououapta, et comme ce tombeau avait
100 mètres de long, ce n'était pas petit travail. Il n'en est pas d'ailleurs
des fouilles opérées dans un terrain sablonneux, ou dans le sable, comme
de celles qui sont opérées dans des terrains ordinaires où même dans
la montagne proprement dite; celles-ci sont d'un travail plus difficile,
mais jamais l'on n'est obligé de déblayer une superficie plus grande que
celle du monument découvert. Dans le sable, c'est tout le contraire, le
travail est fort facile, il ne demande que tout à fait rarement l'emploi de
la petite hachette dont les fellahs se servent avec une adresse étonnante1,

(1) Ils nomment celle hachette <L^j^i, touriah : c'est le nom ancien passé dans l'arabe
vulgaire de la HaUte-Egypte, car le mot i->^jj n'est que le copte Tûipi.
 
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