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NOUVELLES FOUILLES D'AHYDOS

eut un moment de désespoir; mais il ne dura pas longtemps et j'ordonnai
bien vite de continuer le déblaiement un peu plus à l'est. C'est ce
qu'on fît et, après trois jours de travail, on commença de mettre à jour le
revêtement d'un mur en granit rose couvert d'hiéroglyphes peints d'une
couleur bleue qui, sous l'effet de l'humidité, avait tourné au vert-de-gris
clair.

Le jour où fut faite cette découverte, M. de Morgan était venu me
voir dans ma nécropole d'Abydos. Avant son arrivée, l'importance du
monument s'était manifestée à plusieurs reprises, par des blocs de gra-
nit rose qu'on avait découverts dans les décombres. Sur l'un de ces blocs,
j'avais même cru voir les deux rainures parallèles d'un cartouche et sa
fermeture. Le grain du granit était très gros, il renfermait beaucoup
de paillettes de mica qui brillaient au soleil : il n'était pas facile de dire
ce qu'il y avait sur le morceau de granit, ni s'il y avait vraiment quelque
chose. J'avais conçu de grandes espérances sur ce tombeau, et au pre-
mier abord, quand j'eus aperçu le cartouche de Scheschonq Ier, la pensée
me vint que c'était peut-être le tombeau du célèbre spoliateur du temple
de Jérusalem, celui qui avait enlevé et emporté dans son pays les trois
cents boucliers d'or que le roi Salomon avait fait déposer dans le temple
élevé à Jéhovah. Le lendemain, après que les fouilleurs furent descen-
dus plus bas et eurent mis à jour de nouvelles pierres sur le même mur
nord, une bande horizontale qui séparait les registres montra claire-
ment que cette sépulture avait été construilc pour un fils de Scheschonq
nommé Aououapta. Elle n'en était pas moins importante, car ce n'est
pas dans les tombes royales de cette époque et des époques précédentes
qu'on peut s'attendre à trouver des textes à peu près historiques : la
chose n'arrive que pour les tombes des simples particuliers qui, n'étant
pas de famille solaire, n'avaient aucun autre droit à la félicité d'outre
tombe, telle qu'ils se la figuraient, que les actes qu'ils avaient pu po-
ser pendant leur vie au service du Pharaon. Selon la coutume établie
depuis de longs siècles, elle ne pouvait contenir que des textes reli-
gieux, et en effet les textes qui avaient été gravés sur les parois de la
tombe d'Aououapta étaient religieux.
 
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