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Amélineau, Emile
Les nouvelles fouilles d'Abydos - Mission Amélineau: compte rendu in extenso des fouilles, description des monuments et objets découverts (Band 2) — Paris, 1902

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https://doi.org/10.11588/diglit.3467#0032

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LES NOUVELLES FOUILLES D'ABYDOS 15

faisaient tomber une partie du sable qu'ils emportaient et en descen-
dant, comme ils se pressaient comme des enfants tous ensemble pour
s'amasser autour du chanteur qui les guidait, ils ramenaient le sable
d'en haut, ébranlaient les couches supérieures et occasionnaient des
éboulements formidables. Il faut encore ajouter à cette cause que je
qualifierais d'intelligente si les hommes se fussent montrés moins
inintelligents, une cause plus brutale encore, à laquelle il était im-
possible de se soustraire, le vent. L'hiver 1896-1897 a été très dur à
Abydos à cause du vent qui soufflait presque tous les jours, quand il
n'était pas assez violent pour interdire tout travail. Il n'a pas été rare,
quoique cependant le vent de nuit soit assez peu fréquent, de trouver
le matin, quand on reprenait le travail, des quantités énormes de sable
descendues pendant la nuit, car rien ne l'arrêtait : il coulait comme
l'eau, formant des échancrures bizarres, laissant des promontoires ron-
gés comme les eaux de la mer rongent les falaises. Et ce n'était pas
encore assez de ces causes; les hommes que j'employais, poussés par
un surveillant que je payais grassement pour le pays et par celui que
le musée de Gizeh avait envoyé par assister à mes fouilles, afin de faire
durer plus longtemps un travail qu'ils trouvaient rémunérateur pour
eux, profitaient de mes absences, car il fallait bien m'absenter pour
aller prendre mon repas du midi, montaient sur les pentes et provo-
quaient des éboulements considérables. Lorsqu'à mon retour je mani-
festais ma surprise, on me répondait que l'éboulement avait eu lieu
sans cause apparente, que le sable était tombé tout seul, et, sur les
visages impassibles de ces hommes menteurs, il était impossible de
lire leur mensonge : ils me promettaient d'eux-mêmes de veiller à ce
que les ouvriers ne fissent point retomber de sable et, à la prochaine
occasion qui leur semblait bonne, le même fait se reproduisait. Voilà
avec quelles difficultés j'ai eu à lutter pendant tout le temps qu'a duré
le déblaiement du tombeau.

L'une des questions les plus importantes pour le succès du déblaie-
ment était celle du transport des sables enlevés. S'il m'avait fallu
transporter hors des limites de la dépression les sables que j'enlevais,
 
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