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Amélineau, Emile
Les nouvelles fouilles d'Abydos - Mission Amélineau: compte rendu in extenso des fouilles, description des monuments et objets découverts (Band 2) — Paris, 1902

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https://doi.org/10.11588/diglit.3467#0033
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16 LES NOUVELLES FOUILLES D'ABYDOS

le travail m'aurait pris quatre fois plus de temps et d'hommes. Je ne pou-
vais aucunement penser avec les moyens dont je disposais à transporter
au loin le sable ni même à le rejeter en dehors des murailles de déblais
primitifs : il m'a fallu faire recombler les salles aussitôt que je les avais
déblayées. Cette manière de faire était la seule sage et la seule pru-
dente, car seule elle permettait la conservation du monument tel qu'il
était et j'ai dû lutter plusieurs fois pour empêcher la complète destruc-
tion de ce monument si remarquable et si précieux pour l'histoire de
l'humanité et de son avancement dans les arts. Plusieurs fois en effet
mes surveillants et le mandoub du musée de Gizeh qui prenait leur
parti tentèrent près de moi des démarches pressantes afin de permettre
qu'on démolît les murs, ou simplement que l'on passât par dessus; ce
qui aurait avancé les fouilles en n'exigeant pas le transport des déblais.
Il y a lieu d'être surpris que les intérêts du musée de Gizeh qui sont
ceux de la science même aient été confiés à de si mauvaises mains,
quand on ne connaît pas la manière dont se recrute le personnel de ce
musée : pour le cas particulier qui m'occupe, le mandoub en question
avait été pendant quinze ans officier dans une brasserie du Caire; puis
il s'était senti une autre vocation et il était entré au Musée. Voilà les
hommes que l'on donne pour surveillants à des savants européens !
Celui-ci passait son temps à dormir sous une paillotte que les gardiens
de nuit avaient construite; quand il avait assez de sommeil, il sortait et
venait injurier les hommes en français avec tout le répertoire très
riche d'épithètes sales etordurières qu'il avait appris dans la brasserie,
ce qui ne l'empêchait point de faire régulièrement sa prière et de se
faire apporter de l'eau pour se livrer à ses ablutions, estimant que la
permission du prophète de faire ses ablutions avec du sable quand on
se trouve au désert, comme c'était le cas, ne regardait aucunement un
aussi saint homme que lui. Le jour où en faisant explorer un mur on
trouva des feuilles d'or dans l'intérieur du mur, il fut aussi fasciné
que les fellahs par la vue de l'or et me pria instamment de permettre
qu'on fît la même chose pour tous les murs. C'est une des rares occa-
sions où il s'éveilla, ce qui ne l'empêchait point d'écrire au Musée tout
 
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