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Amélineau, Emile
Les nouvelles fouilles d'Abydos - Mission Amélineau: compte rendu in extenso des fouilles, description des monuments et objets découverts (Band 2) — Paris, 1902

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https://doi.org/10.11588/diglit.3467#0056

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LES NOUVELLES FOUILLES D'ABYDOS

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époque, la nécropole d'Om el-GaJab, et particulièrement le tombeau
dont il s'agit dans ce second volume, a été interrogée par des fellahs
ayant exactement les mêmes habitudes, les mêmes habits qu'aujour-
d'hui. Si les trouvailles que je viens d'énumérer ne suffisent pas pour
désigner péremptoirement l'époque de la spoliation, elles suffisent
cependant pour montrer que vraisemblablement la spoliation a été faite
à une époque moderne, en tous cas qu'elle ne saurait être une œuvre
contemporaine de la déposition des corps dans cette tombe, surtout elles
suffisent pour montrer que cette spoliation se fit dans les mêmes cir-
constances, avec les mêmes moyens que les fouilles de nos jours.

Mais je ne trouvai pas seulement des fragments d'habits portés par les
simples soldats, je rencontrai encore assez fréquemment les traces des
capitaines qui commandaient l'entreprise de spoliation. La première
trace rencontrée de ces capitaines a trait au mode de transport dont ils se
servaient: quoique le site du tombeau ne fût pas très éloigné du village,
et moins encore des habitations élevées au milieu de la nécrople, cepen-
dant il eût été contraire à la dignité des chefs de faire à pied les trois
kilomètres qui les en séparaient; jamais un chef ne doit aller à pied, c'est
contraire à toutes les règles de la hiérarchie sociale. Aussi les chefs de
l'entreprise se rendaient-ils au champ de leurs travaux montés sur
l'animal qui de tout temps en Egypte a été prédestiné à servir de mon-
ture, l'âne. Je le sais pertinemment, car j'ai trouvé plus de ving fois
des traces indiscutables de la présence de l'âne sur le lieu des fouilles.
J'ai en effet rencontré à toutes les profondeurs du travail, jusque dans
les décombres qui remplissaient les chambre, sdu crottin d'âne, des pots
où de mauvais plaisants, à moins que ce ne fussent des fanatiques,
avaient entassé ce crottin, et quand mes hommes retrouvaient ces vases
pleins, enchantés de leur découverte, ils n'avaient rien de plus pressé
que de me les apporter et d'en verser le contenu sous mes yeux : à me-
sure que le vase se vidait, leur figure s'allongeait, mais finalement ils
partaient d'un grand éclat de rire et se hâtaient de rejoindre leur poste.
J'imagine que si Ramsès II fit restaurer la nécropole, comme je l'exa-
minerai dans le chapitre suivant, ce ne fut pas pour y faire déposer des
vases ou des pots remplis de crottin d'âne. L'âne avait sans doute le
loisir de vaguer à travers les travaux, comme le faisait non ânesse, ce
 
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