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Amélineau, Emile
Les nouvelles fouilles d'Abydos - Mission Amélineau: compte rendu in extenso des fouilles, description des monuments et objets découverts (Band 3,1) — Paris, 1904

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https://doi.org/10.11588/diglit.5154#0344
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324 LES NOUVELLES FOUILLES D'ABYDOS

non seulement on les a dessinés, exécutés, polis, mais encore parfois
sculptés avec un rare bonheur, et cela avec des outils primitifs, je veux
bien le croire, mais cependant déjà assez avancés dans la voie du pro-
grès. Alors je ne peux m'empêcher de poser cette question, qui me paraît
ne comporter qu'une seule réponse : Gomment se fait-il qu'on observe
de telles défaillances dans les poteries qui auraient servi de modèle aux
vases en pierre, comment se trouve-t-on on présence de vases si gros-
siers qui ont été faits au jugé, sans avoir aucun outillage, je ne dis pas
perfectionné, mais simplement utile à la confection des vases, pendant
que dans l'industrie née de cette mère si peu parfaite je trouve tant de
perfection, sinon la perfection absolue, parce que l'homme avait déjà à
son usage des outils perfectionnés propres à la taille des pierres les
plus dures, les plus fragiles, comme des plus tendres? Je connais le
vers d'Horace :

O matre formosâ filia pulchrior,

mais je ne crois pas qu'on puisse l'appliquer dans la circonstance.
Mais, me dira-t-on, l'usage de la poterie étant beaucoup plus étendu que
celui de la vaisselle de pierre, s'adressant à des classes peu fortunées
qui ne pouvaient se payer le luxe de vases en matière presque précieuse,
il n'est pas surprenant que la poterie ait vu le jour avant l'art de faire
des vases en pierre. J'avoue n'être pas touché par l'objection. Les Égyp-
tiens les plus pauvres en cette période lointaine n'étaient pas dans une
autre position que certaines peuplades de l'Afrique centrale qui n'ont
que peu le besoin d'avoir de la vaisselle, soit en poterie, soit en pierre
dure ou tendre. De plus les Égyptiens pouvaient se servir de la nom-
breuse vaisselle végétale que la nature mettait à leur disposition, et
nous voyons qu'ils se sont en effet servis de ce que leur dispensait si
libéralement cette nature prévoyante, car non seulement ils avaient
l'habitude de faire usage de certaines feuilles d'arbres pour parer leurs
tables, séparer les diverses choses qui paraissaient sur les plateaux
d offrande, mais encore on voit assez souvent, dans les représentations
des temples, la table du dieu placée sur un paillasson de joncs. Pour
qui connaît les mœurs égyptiennes, même actuelles chez les plus
pauvres des fellahs, à plus forte raison dans l'extrême antiquité où nous
 
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