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Amélineau, Emile
Les nouvelles fouilles d'Abydos - Mission Amélineau: compte rendu in extenso des fouilles, description des monuments et objets découverts (Band 3,2) — Paris, 1905

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https://doi.org/10.11588/diglit.5153#0209
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558 LES NOUVELLES FOUILLES D'ABYDOS

féliciter, car le procédé est anti-scientifique au premier chef. Les indi-
gènes de l'Egypte ne savent pas ce que c'est que dire la vérité, surtout
à l'égard des Européens, et plus que les indigènes en général les mar-
chands d'antiquités sont de grands menteurs. J'ai vu des indigènes avouer
des choses qu'ils n'avaient pas faites et se laisser condamner à six mois
de travaux forcés, après avoir reçu force coups pour être amenés à se
laisser accuser à la place d'un autre. Et ce sont les misérahles qui forcent
leurs serviteurs à se dévouer pour eux au moyen de tels traitements qui
sont marchands d'antiquités, qui vous disent de l'air le plus innocent et
le plus convaincu du monde tout ce qui peut être favorable à leurs inté-
rêts. La première année de mes fouilles, pendant que M. Pétrie fouillait
lui-même au Ramesséum, on est venu m'offrira Abydos des objets qu'on
m'affirmait provenir de ce temple célèbre : je refusai de les acheter, et
j'ai été tout étonné d'en retrouver de semblables ensuite dans les planches
du volume où l'archéologue anglais a rendu compte de ses travaux cette
année-là. Je ne dis pas que ce soient identiquement les mêmes; mais
cet exemple prouvera à M. Pétrie qu'il a pu être volé tout comme je l'ai
été, qu'il a pu en outre être trompé sur la provenance des objets qu'il
a achetés et, ce doute existant sur ces objets qu'il n'a pas personnelle-
ment trouvés, la rigueur de la méthode scientifique veut qu'il les tienne
pour nuls et non avenus dans le compte rendu de ses travaux comme
provenant de tel ou tel endroit.

M. Pétrie est donc vulnérable tout comme le commun de ses con-
frères : il a la chance que personne n'est allé après lui interroger les
endroits qu'il a fouillés, sauf une seule fois à Neggadeh, et si l'on juge par
les résultats de cette unique fois, il y a tout lieu de croire que les autres
endroits fouillés par M. Pétrie auraient réservé de pareilles surprises.
En effet, M. Pétrie n'a laissé de côté dans la nécropole que le tombeau
royal que M. de Morgan a trouvé deux ans après lui. Un pareil exemple
devrait engager à la modestie. S'il eût trouvé ce tombeau, nul doute
qu'il ne s'en fût servi pour étayer une théorie encore plus étonnante
que celle de la Nouvelle race qu'il a dû abandonner depuis mes décou-
vertes. Peut-être est-ce pour cette raison qu'il a voulu aller chercher
fortune en Abvdos et fouiller après moi. D'autres auraient pu penser
 
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