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Planche quarante-sixième. — Le supplice d'une Vestale ;
d'après le tableau de Pey tavin , élève de David; exposé
au salon du Musée, le i5 fructidor an 9.
Deux lois essentielles étaient imposées aux prêtresses
de Vesta , l'entretien du feu sacré , et la virginité. Celle
qui, par sa négligence,avait laissé éteindre le feu sacré,
était punie du fouet, et recevait ce châtiment des mains
du grand-prêtre. Mais la cérémonie se faisait dans un
îieu obscur , et la vestale était voilée.
Celles qui avaient violé la virginité recevaient une
peine capitale. Nu m a les condamna à être lapidées.Une
loi postérieure ordonnaqu'elles eussent la tète tranchée;
et l'on croit que Tarquin l'Ancien établit l'usage de les
enterrentoutes vives j du moins c'est sous son règne que
ce supplice fut employé pour la première fois. Cette loi
terrible eut quelquefois des exceptions. Deux sœurs ,
convaincues d'inceste, obtinrent de Domitien la liberté
de choisir un autre genre de mort. Une autre fut con-
damnée à être précipitée du haut d'un rocher 5 elle
tomba sans se faire aucun mal : on eut la cruauté de
faire recommencer l'exécution.
Les vestales étaient quelquefois appliquées à la tor-
ture ; et, lorsque la preuve de leur crime paraissait suf-
fisamment établie , on recueillait les voix avant de pro-
noncer le jugement.
Le jour marqué pour le supplice , le chef de la reli-
gion , suivi des pontifes , se rendait au temple de la
déesse; il y dépouillait lui-même la coupable de ses
ornemens , et la dégradait de sa dignité.
Après l'avoir liée avec des cordes , on la faisait mon-
ter dans une litière exactement fermée , afin que ses cris
Planche quarante-sixième. — Le supplice d'une Vestale ;
d'après le tableau de Pey tavin , élève de David; exposé
au salon du Musée, le i5 fructidor an 9.
Deux lois essentielles étaient imposées aux prêtresses
de Vesta , l'entretien du feu sacré , et la virginité. Celle
qui, par sa négligence,avait laissé éteindre le feu sacré,
était punie du fouet, et recevait ce châtiment des mains
du grand-prêtre. Mais la cérémonie se faisait dans un
îieu obscur , et la vestale était voilée.
Celles qui avaient violé la virginité recevaient une
peine capitale. Nu m a les condamna à être lapidées.Une
loi postérieure ordonnaqu'elles eussent la tète tranchée;
et l'on croit que Tarquin l'Ancien établit l'usage de les
enterrentoutes vives j du moins c'est sous son règne que
ce supplice fut employé pour la première fois. Cette loi
terrible eut quelquefois des exceptions. Deux sœurs ,
convaincues d'inceste, obtinrent de Domitien la liberté
de choisir un autre genre de mort. Une autre fut con-
damnée à être précipitée du haut d'un rocher 5 elle
tomba sans se faire aucun mal : on eut la cruauté de
faire recommencer l'exécution.
Les vestales étaient quelquefois appliquées à la tor-
ture ; et, lorsque la preuve de leur crime paraissait suf-
fisamment établie , on recueillait les voix avant de pro-
noncer le jugement.
Le jour marqué pour le supplice , le chef de la reli-
gion , suivi des pontifes , se rendait au temple de la
déesse; il y dépouillait lui-même la coupable de ses
ornemens , et la dégradait de sa dignité.
Après l'avoir liée avec des cordes , on la faisait mon-
ter dans une litière exactement fermée , afin que ses cris