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Planche quarante-troisième.—Le Martyre de S. Sébastien ;
Tableau du Musée -, par Jules-César Procaccini.
Saint Sebastien suivit la profession des armes, et
fut surnommé le défenseur de l'église romaine. Il fut
martyrisé, sous l'empire de Dioclétien, le 20 janvier
288; mais on ne sait rien de bien certain sur les der-
niers momens de sa vie. Les actes de son martyre sont
peu authentiques. Quoi qu'il en soit, les peintres ont
coutume de le représenter dépouillé de ses vêtemens,
attaché à un arbre, percé de flèches, et entouré d'anges
qui s'empressent à le secourir.
Jules-César Procaccini, auteur de ce tableau, fils
d'Ercole Procaccini, peintre médiocre, naquit à Bo-
logne en i548. Il s'était destiné d'abord à la sculpture;
mais, dégoûté de cet art par la dureté des matières et
par le bruit des inst rumens qu'il était forcé d'employer;
entraîné d'ailleurs par l'exemple de son frère Camille,
qui se faisait un grand nom dans la peinture, il voulut
aussi devenir peintre, et il entra dans l'école des Cara-
ches. Il ne tarda pas à s'y faire remarquer; mais un jour
qu'Annibal se moquait d'un dessin qu'il venait de lui
présenter, Jules-César Procaccini fut tellement piqué
de la plaisanterie, qu'oubliant le respect qu'il devait à
son maître il le frappa rudement à la tête. Après un
procédé si peu convenable, il fut obligé de quitter
Bologne avec sa famille. Ils se retirèrent à Milan, où
ils trouvèrent un protecteur dans la personne du comte
Pirro Visconti.
Cependant le désir de se perfectionner engagea Pro-
caccini à faire le voyage de Rome, de Parme et de
3. 33
Planche quarante-troisième.—Le Martyre de S. Sébastien ;
Tableau du Musée -, par Jules-César Procaccini.
Saint Sebastien suivit la profession des armes, et
fut surnommé le défenseur de l'église romaine. Il fut
martyrisé, sous l'empire de Dioclétien, le 20 janvier
288; mais on ne sait rien de bien certain sur les der-
niers momens de sa vie. Les actes de son martyre sont
peu authentiques. Quoi qu'il en soit, les peintres ont
coutume de le représenter dépouillé de ses vêtemens,
attaché à un arbre, percé de flèches, et entouré d'anges
qui s'empressent à le secourir.
Jules-César Procaccini, auteur de ce tableau, fils
d'Ercole Procaccini, peintre médiocre, naquit à Bo-
logne en i548. Il s'était destiné d'abord à la sculpture;
mais, dégoûté de cet art par la dureté des matières et
par le bruit des inst rumens qu'il était forcé d'employer;
entraîné d'ailleurs par l'exemple de son frère Camille,
qui se faisait un grand nom dans la peinture, il voulut
aussi devenir peintre, et il entra dans l'école des Cara-
ches. Il ne tarda pas à s'y faire remarquer; mais un jour
qu'Annibal se moquait d'un dessin qu'il venait de lui
présenter, Jules-César Procaccini fut tellement piqué
de la plaisanterie, qu'oubliant le respect qu'il devait à
son maître il le frappa rudement à la tête. Après un
procédé si peu convenable, il fut obligé de quitter
Bologne avec sa famille. Ils se retirèrent à Milan, où
ils trouvèrent un protecteur dans la personne du comte
Pirro Visconti.
Cependant le désir de se perfectionner engagea Pro-
caccini à faire le voyage de Rome, de Parme et de
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