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Planche vingt- cinquième. — L'Adoration des Bergers •
Tableau de la Galerie du Muséum : par Jules Romain.
Ce tableau tient un rang distingué parmi ceux de ce
célèbre artiste. L'attitude de la Vierge est pleine de
noblesse et de simplicité : la tête de S. Joseph est d'un
beau caractère. Une curiosité mêlée de respect est
exprimée avec beaucoup de vérité dans l'attitude des
Bergers. L'Enfant Jésus a sur ses lèvres le sourire de
l'innocence; mais son expression appartient plutôt à
un enfant de deux ou trois ans , qu'à celui qui vient de
naître. Peut-être l'artiste a-t-il commis à dessein cette
faute apparente, pour désigner la céleste origine du
nouveau né. Dans le fond du tableau, l'Ange est encore
en présence des Bergers, auxquels il a annoncé la nais-
sauce miraculeuse du Messie.
Jusqu'ici tout est irrépréhensible et. digne d'éloges
dans cette composition. Mais quoique les deux figures
que le peintre a représentées debout aux deux coins
de son tableau soient très-belles, peut-on ne pas les y
trouver absolument déplacées ? L'une est S. Jean l'évan-
géliste. et l'autre S. Longin. Comment le disciple bien-
aimé de Jésus-Christ peut-il assister à la nativité de
son maître sous les traits d'un homme de vingt à vingt-
cinq ans? Comment le soldat qui perça Jésus de sa lance
lorqu'il était élevé en croix , et qui ne se convertit
qu'après cette action, peut-il convenablement paraître
en cette circonstance ?
Ces deux anachronismes sont trop grossiers pour
qu'on accuse un peintre aussi savant que Jules Romain
«'y être tombé volontairement. Plaignons - le donc
4. i3 bis.
Planche vingt- cinquième. — L'Adoration des Bergers •
Tableau de la Galerie du Muséum : par Jules Romain.
Ce tableau tient un rang distingué parmi ceux de ce
célèbre artiste. L'attitude de la Vierge est pleine de
noblesse et de simplicité : la tête de S. Joseph est d'un
beau caractère. Une curiosité mêlée de respect est
exprimée avec beaucoup de vérité dans l'attitude des
Bergers. L'Enfant Jésus a sur ses lèvres le sourire de
l'innocence; mais son expression appartient plutôt à
un enfant de deux ou trois ans , qu'à celui qui vient de
naître. Peut-être l'artiste a-t-il commis à dessein cette
faute apparente, pour désigner la céleste origine du
nouveau né. Dans le fond du tableau, l'Ange est encore
en présence des Bergers, auxquels il a annoncé la nais-
sauce miraculeuse du Messie.
Jusqu'ici tout est irrépréhensible et. digne d'éloges
dans cette composition. Mais quoique les deux figures
que le peintre a représentées debout aux deux coins
de son tableau soient très-belles, peut-on ne pas les y
trouver absolument déplacées ? L'une est S. Jean l'évan-
géliste. et l'autre S. Longin. Comment le disciple bien-
aimé de Jésus-Christ peut-il assister à la nativité de
son maître sous les traits d'un homme de vingt à vingt-
cinq ans? Comment le soldat qui perça Jésus de sa lance
lorqu'il était élevé en croix , et qui ne se convertit
qu'après cette action, peut-il convenablement paraître
en cette circonstance ?
Ces deux anachronismes sont trop grossiers pour
qu'on accuse un peintre aussi savant que Jules Romain
«'y être tombé volontairement. Plaignons - le donc
4. i3 bis.