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tout créer, le vainqueur organisa une administration
douce et sage. Le nom de sultan juste qui lui fut décerné
paroles peuples soumis, malgré les préventions natio-
nales , attestera toujours avec quel ménagement il usa
des droits de la victoire.
Desaix revenait en Europe, d'après un traité solennel,
Itfrsque l'amiral Kéîth s'empara du bâtiment qui le por-
tait. Dans ce moment pénible pour une ame fière, le gé-
néral français conserva toute sa dignité; le peu de pa-
roles qu'il adressa à l'ennemi qu'il n'avait pu combattre
furent des reproches d'avoir violé la loi jurée.
Cependant le premier consul méditait alors cette cam-
pagne que peul-être la postérité regardera comme fabu-
leuse. Il appela près de lui son ami ridelle. A peine
arrivé près de la plaine de Marengo,Desaix commande
une division de l'armée; on en vient aux mains sur toute
la ligne : /gaiement éprouvés par dix ans de combats?
les Français et les Autrichiens font des prodiges de va-
leur.Un instant, l'armée de la républiquea du désavan-
tage. Le premier consul voit tout, répare tout. Desaix
est un de ceux sur lesquels il a le plus compté, pour fixer
le sort de la bataille dans cette journée décisive. Une
attaque impétueuse et soudaine , opérée par Desaix, à
la téte de ses braves, arrache la victoire à l'ennemi;
mais Desaix ne partagera point les honneurs du triom-
phe. Frappé d'un coup mortel, il expire, et ses dernières
paroles peignent les sentimens qui l'ont toujours animé.
« Allez, dit-il au fils du consul Le Brun, allez dire au
« premier consul que je meurs avec le regret de n'avoir
« pas assez vécu pour ma patrie et la postérité (*). »
(*) M. Rpgnault a fait un tableau représentant la mort de Desaix-
Qn en donnera le trait dans cette collection.
tout créer, le vainqueur organisa une administration
douce et sage. Le nom de sultan juste qui lui fut décerné
paroles peuples soumis, malgré les préventions natio-
nales , attestera toujours avec quel ménagement il usa
des droits de la victoire.
Desaix revenait en Europe, d'après un traité solennel,
Itfrsque l'amiral Kéîth s'empara du bâtiment qui le por-
tait. Dans ce moment pénible pour une ame fière, le gé-
néral français conserva toute sa dignité; le peu de pa-
roles qu'il adressa à l'ennemi qu'il n'avait pu combattre
furent des reproches d'avoir violé la loi jurée.
Cependant le premier consul méditait alors cette cam-
pagne que peul-être la postérité regardera comme fabu-
leuse. Il appela près de lui son ami ridelle. A peine
arrivé près de la plaine de Marengo,Desaix commande
une division de l'armée; on en vient aux mains sur toute
la ligne : /gaiement éprouvés par dix ans de combats?
les Français et les Autrichiens font des prodiges de va-
leur.Un instant, l'armée de la républiquea du désavan-
tage. Le premier consul voit tout, répare tout. Desaix
est un de ceux sur lesquels il a le plus compté, pour fixer
le sort de la bataille dans cette journée décisive. Une
attaque impétueuse et soudaine , opérée par Desaix, à
la téte de ses braves, arrache la victoire à l'ennemi;
mais Desaix ne partagera point les honneurs du triom-
phe. Frappé d'un coup mortel, il expire, et ses dernières
paroles peignent les sentimens qui l'ont toujours animé.
« Allez, dit-il au fils du consul Le Brun, allez dire au
« premier consul que je meurs avec le regret de n'avoir
« pas assez vécu pour ma patrie et la postérité (*). »
(*) M. Rpgnault a fait un tableau représentant la mort de Desaix-
Qn en donnera le trait dans cette collection.